L’affaire du Capo Olmo : un acte de « piraterie » pour continuer la guerre

L’affaire du Capo Olmo : un acte de « piraterie » pour continuer la guerre

messmerJeunes officiers stationnés dans l’Allier, le lieutenant Simon (né en 1912) et le sous-lieutenant Messmer (né en 1916) entendent à la radio la demande d’armistice du maréchal Pétain. Préparés depuis quelques jours à cette annonce, les deux hommes refusent immédiatement la défaite.  Affectés dans l’après-midi à Pau, et obtenant de rejoindre leur poste par leurs propres moyens, ils empruntent une vieille moto, que Messmer a repérée depuis quelques jours.
Passant par le Massif Central pour éviter les colonnes allemandes, leur véhicule finit par tomber en panne. Ils font du stop jusqu’à Tarascon, avant de prendre à Beaucaire le train pour Marseille. Arrivés le soir du 18 juin, ils cherchent à embarquer sur un bateau à destination de l’Afrique du Nord ou de l’Angleterre. C’est en lisant Le Petit Provençal, le 19 juin, que Messmer entend parler pour la première de l’appel lancé la veille, depuis Londres, par le général de Gaulle.
simonLe 20 juin, Simon rencontre le capitaine au long cours Vuillemin, commandant du Capo Olmo, qui cherche des hommes sûrs pour l’aider à détourner le navire vers l’Angleterre.
Les deux officiers embarquent avec quelques autres clandestins. Le soir du 23 juin, au sein d’un convoi, le bateau simule une avarie de machine et se détourne vers l’ouest. Le lendemain matin, l’équipage est informé de la décision du commandant.
Le Capo Olmo arrive à Gibraltar le 27 juin, en début d’après-midi, puis rejoint Liverpool le soir du 16 juillet. Messmer et Simon intègrent la 13e DBLE et combattent ensemble jusqu’en Tunisie (1943). Puis Messmer part en mission aux Antilles en juillet 1943, avant d’être affecté à l’état-major du général Koenig, alors commandant supérieur des forces françaises en Grande-Bretagne et commandant des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Il participe à la libération de
Paris
en août 1944 au sein de la 2e division blindée du général Leclerc. Jean Simon termine la guerre comme chef de bataillon.

Pour aller plus loin :

Pierre Messmer, Après tant de batailles : Mémoires, Albin Michel, 1992, 462 p.
Jean Simon, La Saga d’un Français Libre, Presses de la Cité, 2000, 299 p.
Humbert Vuillemin, «Le Ralliement du Capo Olmo, rapport de traversée du commandant Vuillemin à son arrivée à Liverpool», La Mémoire des Français libres, tome I, Fondation de la France Libre, 2002, p. 314-315.