Le Bataillon de marche n° 11 (BM11)

Le Bataillon de marche n° 11 (BM11)

Le Bataillon de marche n° 11 (BM11)

Formé à Brazzaville le 29 août 1940, le bataillon de marche n° 1 se composait du renfort n° 4 du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, de combattants africains d’AOF ralliés et de jeunes volontaires français. Le 1er octobre 1941, en Syrie, il se dédoubla pour constituer le bataillon de marche n° 11, sous les ordres du capitaine Xavier Langlois.

xavier_langloisAprès plusieurs mois d’entraînement, le BM 11 partit pour la Libye en avril 1942. Avec la 23e compagnie nord-africaine, la 5e batterie d’artillerie, une section du génie, des éléments du groupe sanitaire et du groupe de réparations, ainsi que des Britanniques, il forma un groupement sous le commandement du chef de bataillon Georges Bavière. Celui-ci fut chargé d’occuper l’oasis de Djaraboub, aux confins égypto-libyens, au nord du grand erg libyque. Manœuvrant en jock column, le groupement lançait des patrouilles vers le nord et l’ouest.

georges_baviereLe 24 mai 1942, devant la menace d’une offensive de Rommel, le groupement, renforcé d’automitrailleuses hindoues et d’artillerie française, se vit confier une mission de diversion et de camouflage vers Djalo. Toutefois, de retour à Djaraboub, après quinze jours dans le désert, après Bir Hakeim, il reçut l’ordre, le 17 juin, de rejoindre le Caire. Les Allemands coupant la route côtière, 250 véhicules, chargés à bloc en hommes, armement, munitions, fûts d’eau et d’essence, quittèrent Djaraboub le 26 juin et traversèrent la dépression de Qattara, réputée infranchissable. La colonne arriva au Caire le 5 juillet, après un périple de 800 kilomètres dans le désert, sans piste, à la boussole et au compas, avec l’ensemble de ses hommes et de son matériel, hormis quatre véhicules.

En octobre 1942, le BM 11 prit part à la bataille décisive d’El Alamein, où il fit face au groupement parachutiste Huebner. Fin novembre, les deux brigades françaises libres furent cantonnées à Gambut, où fut créée la 1ère division française libre, le 1er février 1943. Au mois d’avril, la division rejoignit la Tunisie et combattit à Takrouna, où l’avant-garde du BM 11 fit sa jonction avec les Goums marocains.

Complètement réorganisée et dotée de matériel américain, la 1ère DFL gagna l’Italie, où elle fut engagée dans l’offensive du Garigliano le 10 mai 1944. Le 17, le bataillon releva le BIMP, au nord du secteur de la 2e brigade. Progressant le long du Liri jusqu’au mont Santa Maria, il traversa le rio Forma Quesa et occupa les faubourgs sud, dans la journée du 21. Après la percée des lignes Gustav et Hitler, les Alliés foncèrent vers Rome. Tandis que le reste du corps expéditionnaire français progressait vers le nord-ouest, la 2e brigade obliqua vers l’est. Le BM 11 culbuta les Allemands, repoussés vers les Apennins, dans la plaine à l’ouest de Tivoli.

Par la suite, à la tête de l’avant-garde du corps français lancé à la poursuite des Allemands en retraite, le BM 11 traversa Rome, puis Viterbe et prit part à la prise de Montfiascone, à l’est du lac Bolsena, le 9 juin, ainsi qu’aux durs combats au nord du bourg, sur les routes menant vers la Toscane. Retiré du front, le BM 11 rejoignit Naples, où la division fut regroupée et embarqua le 12 août à Tarente. Le 16, il débarqua à Cavalaire, en Provence, parmi les premiers éléments de la division, avant de pousser vers Toulon. Le BM 11 mena de durs combats à droite du dispositif de la division, du 19 au 24 août, perçant les deux lignes de défense établies par les Allemands et pénétrant dans les faubourgs est de la ville.

Après la remontée de la vallée du Rhône, la 1ère DFL participa aux combats dans les Vosges, où le BM 11 libéra plusieurs villages sur la route de Belfort (Mignafans, Mignavilliers, Lomontot), avant que le front ne se fige. Puis, avec l’arrivée de la pluie et du froid, les tirailleurs sénégalais du bataillon furent retirés du front et remplacés par de jeunes Français volontaires. En novembre, le bataillon participa à l’attaque contre Belfort, au nord de la place forte. Refoulant l’ennemi à l’est du Ballon d’Alsace, il descendit dans la vallée de la Doller, où il libéra les villages de Sewen, Dolleren et Oberbuck. Lors de l’opération, le commandant Langlois fut tué le 23 novembre.

Envoyée dans la région de Bordeaux pour participer à l’attaque contre la poche de Royan, la 1ère DFL fut rappelée d’urgence en Alsace lors de l’offensive allemande dans les Ardennes. Lors de l’attaque ennemie contre Strasbourg, le BM 11 tenta par deux fois de rallier le BM 24, isolé dans Obenheim, les 8 et 9 janvier 1945. Puis, du 10 au 22 janvier, il interdit le passage de l’Ill aux Allemands, défendant Benfeld, Sand et les villages avoisinants.

Puis, participant à la réduction de la poche de Colmar, il mena, du 23 au 31 janvier, des combats difficiles dans les bois au nord de la ville, dans la boue et la neige, progressant vers l’est devant un ennemi qui résistait farouchement. En février, la division fut affectée sur le front des Alpes. Chargé, avec le BIMP, de l’attaque frontale contre le massif de l’Authion, le BM 11, sous les ordres du capitaine Brisbarre, combattit sans arrêt du 9 au 15 avril, s’emparant de plusieurs fortifications, avant d’être le relevé.

Le 25 avril, le bataillon prit part à la poursuite de l’ennemi, qui avait décroché. Traversant les Alpes, il parvint, le 28 avril, à Borgo San Dalmazzo, où il reçut l’ordre de s’arrêter le lendemain.

Au cours de ses différents engagements, le BM 11 eut 195 tués, dont 9 officiers et 49 sous-officiers. Le bataillon fut élevé à l’ordre de l’armée le 16 septembre 1945 pour sa participation à la conquête de l’Authion. Outre les citations individuelles, la 5e compagnie fut élevée à l’ordre de la division pour son engagement dans les combats sur le Garigliano et à l’ordre de l’armée pour son action depuis la formation de l’unité en 1941, et plus particulièrement l’attaque des défenses allemandes autour de Toulon. De même, la section de Pionniers fut citée à l’ordre de la division pour ses actions lors des combats du Garigliano.Formé à Brazzaville le 29 août 1940, le bataillon de marche n° 1 se composait du renfort n° 4 du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, de combattants africains d’AOF ralliés et de jeunes volontaires français. Le 1er octobre 1941, en Syrie, il se dédoubla pour constituer le bataillon de marche n° 11, sous les ordres du capitaine Xavier Langlois.

Après plusieurs mois d’entraînement, le BM 11 partit pour la Libye en avril 1942. Avec la 23e compagnie nord-africaine, la 5e batterie d’artillerie, une section du génie, des éléments du groupe sanitaire et du groupe de réparations, ainsi que des Britanniques, il forma un groupement sous le commandement du chef de bataillon Georges Bavière. Celui-ci fut chargé d’occuper l’oasis de Djaraboub, aux confins égypto-libyens, au nord du grand erg libyque. Manœuvrant en jock column, le groupement lançait des patrouilles vers le nord et l’ouest.

Le 24 mai 1942, devant la menace d’une offensive de Rommel, le groupement, renforcé d’automitrailleuses hindoues et d’artillerie française, se vit confier une mission de diversion et de camouflage vers Djalo. Toutefois, de retour à Djaraboub, après quinze jours dans le désert, après Bir Hakeim, il reçut l’ordre, le 17 juin, de rejoindre le Caire. Les Allemands coupant la route côtière, 250 véhicules, chargés à bloc en hommes, armement, munitions, fûts d’eau et d’essence, quittèrent Djaraboub le 26 juin et traversèrent la dépression de Qattara, réputée infranchissable. La colonne arriva au Caire le 5 juillet, après un périple de 800 kilomètres dans le désert, sans piste, à la boussole et au compas, avec l’ensemble de ses hommes et de son matériel, hormis quatre véhicules.

En octobre 1942, le BM 11 prit part à la bataille décisive d’El Alamein, où il fit face au groupement parachutiste Huebner. Fin novembre, les deux brigades françaises libres furent cantonnées à Gambut, où fut créée la 1ère division française libre, le 1er février 1943. Au mois d’avril, la division rejoignit la Tunisie et combattit à Takrouna, où l’avant-garde du BM 11 fit sa jonction avec les Goums marocains.

Complètement réorganisée et dotée de matériel américain, la 1ère DFL gagna l’Italie, où elle fut engagée dans l’offensive du Garigliano le 10 mai 1944. Le 17, le bataillon releva le BIMP, au nord du secteur de la 2e brigade. Progressant le long du Liri jusqu’au mont Santa Maria, il traversa le rio Forma Quesa et occupa les faubourgs sud, dans la journée du 21. Après la percée des lignes Gustav et Hitler, les Alliés foncèrent vers Rome. Tandis que le reste du corps expéditionnaire français progressait vers le nord-ouest, la 2e brigade obliqua vers l’est. Le BM 11 culbuta les Allemands, repoussés vers les Apennins, dans la plaine à l’ouest de Tivoli.

Par la suite, à la tête de l’avant-garde du corps français lancé à la poursuite des Allemands en retraite, le BM 11 traversa Rome, puis Viterbe et prit part à la prise de Montfiascone, à l’est du lac Bolsena, le 9 juin, ainsi qu’aux durs combats au nord du bourg, sur les routes menant vers la Toscane.

Retiré du front, le BM 11 rejoignit Naples, où la division fut regroupée et embarqua le 12 août à Tarente. Le 16, il débarqua à Cavalaire, en Provence, parmi les premiers éléments de la division, avant de pousser vers Toulon. Le BM 11 mena de durs combats à droite du dispositif de la division, du 19 au 24 août, perçant les deux lignes de défense établies par les Allemands et pénétrant dans les faubourgs est de la ville.

Après la remontée de la vallée du Rhône, la 1ère DFL participa aux combats dans les Vosges, où le BM 11 libéra plusieurs villages sur la route de Belfort (Mignafans, Mignavilliers, Lomontot), avant que le front ne se fige. Puis, avec l’arrivée de la pluie et du froid, les tirailleurs sénégalais du bataillon furent retirés du front et remplacés par de jeunes Français volontaires. En novembre, le bataillon participa à l’attaque contre Belfort, au nord de la place forte. Refoulant l’ennemi à l’est du Ballon d’Alsace, il descendit dans la vallée de la Doller, où il libéra les villages de Sewen, Dolleren et Oberbuck. Lors de l’opération, le commandant Langlois fut tué le 23 novembre.

Envoyée dans la région de Bordeaux pour participer à l’attaque contre la poche de Royan, la 1ère DFL fut rappelée d’urgence en Alsace lors de l’offensive allemande dans les Ardennes. Lors de l’attaque ennemie contre Strasbourg, le BM 11 tenta par deux fois de rallier le BM 24, isolé dans Obenheim, les 8 et 9 janvier 1945. Puis, du 10 au 22 janvier, il interdit le passage de l’Ill aux Allemands, défendant Benfeld, Sand et les villages avoisinants.

entree_bm11_italiePuis, participant à la réduction de la poche de Colmar, il mena, du 23 au 31 janvier, des combats difficiles dans les bois au nord de la ville, dans la boue et la neige, progressant vers l’est devant un ennemi qui résistait farouchement. En février, la division fut affectée sur le front des Alpes. Chargé, avec le BIMP, de l’attaque frontale contre le massif de l’Authion, le BM 11, sous les ordres du capitaine Brisbarre, combattit sans arrêt du 9 au 15 avril, s’emparant de plusieurs fortifications, avant d’être le relevé.

sergent_chef_perrierLe 25 avril, le bataillon prit part à la poursuite de l’ennemi, qui avait décroché. Traversant les Alpes, il parvint, le 28 avril, à Borgo San Dalmazzo, où il reçut l’ordre de s’arrêter le lendemain. Au cours de ses différents engagements, le BM 11 eut 195 tués, dont 9 officiers et 49 sous-officiers. Le bataillon fut élevé à l’ordre de l’armée le 16 septembre 1945 pour sa participation à la conquête de l’Authion. Outre les citations individuelles, la 5e compagnie fut élevée à l’ordre de la division pour son engagement dans les combats sur le Garigliano et à l’ordre de l’armée pour son action depuis la formation de l’unité en 1941, et plus particulièrement l’attaque des défenses allemandes autour de Toulon. De même, la section de Pionniers fut citée à l’ordre de la division pour ses actions lors des combats du Garigliano.