Le Comité de la France Libre de Gold Coast (Ghana)

Le Comité de la France Libre de Gold Coast (Ghana)

Le Comité de la France Libre de Gold Coast (Ghana)

Répondant à notre demande du 22 décembre 1958, Charles Leiterer nous écrivait le 7 février 1959 :
«L’idée de consacrer un numéro de notre revue F.L. aux anciens comités de la France Libre mérite certainement que chacun fasse du sien, et ce sera pour moi un devoir de vous aider, en ce qui concerne le Comité F.L. de Gold Coast que je présidai depuis sa fondation jusqu’à sa fin.
«Malheureusement, je suis obligé de vous demander un certain délai, toute ma documentation se trouve à Mulhouse, et je ne pourrai donc vous fournir les renseignements demandés qu’après mon prochain voyage. J’ai en effet une documentation très complète chez moi, toute la collection de notre bulletin mensuel, publié pendant plus de cinq ans, des lettres manuscrites des grandes figures de notre mouvement, le détail de nos contributions aux œuvres de bienfaisance (plus de 20.000 livres sterling envoyées aux diverses œuvres)… »
Le 3 août, à Mulhouse, notre camarade décédait avant d’avoir pu rédiger l’étude projetée.
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Le 23 juin 1940, Charles Leiterer, directeur de la Société de l’Ouest Africain à Accra avait formé, avec le concours d’Alban Maurin, Victor Galzy, Nicolas Bouillet et Charles Unvois, un des premiers comités de la F.L. à l’étranger. Ce qui lui valut d’être condamné à mort par contumace par Vichy.
La communauté française en Gold Coast était fort restreinte, comprenant surtout des employés de commerce et quelques missionnaires, en tout 60 personnes, dont 55 adhérèrent à « l’Union des Français Libres d’Accra ».
Un de leurs buts était de maintenir à la France l’estime de la population britannique et de la population indigène : ce qui n’était pas facile, toutes les frontières de Gold Coast étant celles de colonies françaises, restées fidèles à Vichy ; de temps en temps, cependant, on pouvait enregistrer l’arrivée de fonctionnaires ou de militaires, dégoûtés de la politique de Vichy, qui venaient à Accra pour rejoindre les F.F.L., les communications étant assez faciles avec le Cameroun et l’A.E.F.
En février 1941, sous le haut patronage du gouverneur de la Gold Coast, Sir Arnold Hodson, le Comité Leiterer lança un appel en faveur d’un fonds de guerre et d’un fonds de bienfaisance, ce qui lui permit de recueillir des sommes importantes, il faut mentionner que tous les membres de l’Union avaient abandonné un mois de leur salaire.
Ainsi pendant cinq ans, l’Union manifesta son activité dans tous les domaines (radio, journal « Le Trait d’Union » qui fut diffusé sur toute la Côte d’Afrique Occidentale) apportant son aide à la cause commune, envoyant des volontaires aux F.F.L. et contribuant largement aux œuvres de guerre et de bienfaisance de la France Libre.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 126, juin 1960.