Un « déserteur » au long cours, par Guy Le Coniac, Compagnon de la Libération

Un « déserteur » au long cours, par Guy Le Coniac, Compagnon de la Libération

Un « déserteur » au long cours, par Guy Le Coniac, Compagnon de la Libération

Ceux de ma génération ont été peu enclins à raconter leur guerre : une débâcle historique puis une longue reconquête entreprise par une poignée de volontaires et de soldats de métier, sans parler du caractère atroce que les nazis lui imprimèrent, dont nous n’eûmes la révélation qu’à la libération des camps de concentration en 1945. Notre génération pouvait-elle être si fière ?

Nous avions en outre été abreuvés par les récits de nos anciens de 14-18, mobilisés en masse, qui vécurent, pour les combattants, une guerre autrement plus sanglante que la nôtre, celle de 39-45. Nous étions pleins de respect et de gratitude pour leurs épreuves et leurs sacrifices, mais nous avions senti que c’étaient « ceux des roulantes » qui, après les combats, se mettaient le plus eh avant, en quête de médailles. Nous ne voulions pas tomber dans ce travers.

Mais il se fait tard et je ne peux ignorer davantage le souhait de mes enfants et petits-enfants d’apprendre et comprendre comment le jeune de 20 ans que j’étais a vécu cette période passionnante, troublante aussi, comme le fut celle de l’affaire Dreyfus pour mes parents.

Cher jeune, c’est donc pour toi que je raconterai non pas ma guerre – je t’ai dit pourquoi – mais son préambule qui m’a permis d’être, avec un peu de retard, de cette poignée de volontaires. Tu constateras que ce n’était pas évident tout en étant très simple, à condition de vouloir et d’agir avec détermination. De solliciter la chance aussi.

Le 18 juin 1940, ça te dit quelque chose…

Eh bien, ça n’a rien dit à l’aspirant de la coloniale retraitant depuis le 10 au soir de Montmédy en direction de Verdun – Commercy. L’aspirant, c’était ton serviteur qui, faute de ton transistor actuel, n’avait, comme l’immense majorité des Français, pas entendu l’Appel. C’est le 19 que les Allemands mirent fin à Beaufremont à cette succession de marches nocturnes – dormir en marchant, je ne risque pas d’oublier… – et de reprises de contact, Désarmé avec mon bataillon, nous fûmes enfermés dans une caserne de Neufchâteau. J’avais encore 20 ans et j’étais prisonnier.

Tout en laissant mes pieds se refaire une santé, j’examinai une situation non envisagée en septembre 1939 quand je m’étais engagé plutôt que de faire une deuxième année de préparation à Saint-Cyr : je voulais en découdre rapidement, le métier viendrait sur le tas. Aspirant le 11 mai 1940, j’avais choisi un régiment de Tirailleurs sénégalais – le 12e RTS de la 2e DIC – en ligne sur la Meuse, plutôt qu’un dépôt, mais je n’avais pas « décousu » grand-chose car les Allemands ne nous pressaient pas, ils étaient le chat et nous la souris, Entre-temps, j’avais eu l’occasion de réviser mon opinion sur notre belle armée en participant, dans l’Oise, à la récupération des restes de l’armée Corap qui venait de lâcher à Sedan. Ce n’était pas un beau spectacle…

La position de prisonnier ne peut être durable quand celui-ci a des démangeaisons et qu’il lui apparaît évident que les Allemands étaient momentanément débordés par la multitude des clients à prendre en charge. Ne parlant pas la langue de Goethe, je devais leur fausser compagnie avant d’être en pays teuton et bien encadré. Par esprit de discipline, je m’ouvris de mes intentions à ma hiérarchie : « Pas question, me dit-elle, vous allez nous créer des problèmes ; d’ailleurs vous êtes breton et serez bientôt libéré. Restez tranquille. » C’est le « consensus ». Je me le tins pour dit, commençai à accumuler sucre et biscuits pour constituer un viatique et me mis en rapport avec les soldats qui sortaient en corvée pour avoir des informations. Ainsi j’appris Pétain, l’armistice, la zone libre, l’Angleterre qui tenait le coup et d’où un certain général appelait à le rejoindre pour continuer le combat, C’était l’Appel du 18 juin que tu connais, reçu début juillet à Neufchâteau, à 12 km de Domrémy, où autrefois Jeanne d’Arc, tu sais, les voix … et lui s’appelait de Gaulle. Je fus troublé positivement, donc reçu 5/5.

J’avais des éléments de décision : m’évader, bien sûr, et au plus vite, mais après ? Rejoindre la Bretagne en vue d’une équipée nautique vers l’Angleterre ? Trop tard avec les préparatifs de débarquement des Allemands. L’Espagne ? Franco, non merci ! La Suisse ? Pas confiance ! J’en conclus qu’il me fallait rejoindre la zone libre et, faute d’argent, l’armée de Vichy en position d’attente, puis ?

Il me fallait donc envisager de déserter, ce qui n’était pas dans les principes inculqués au sein maternel. Par contre, les Jésuites m’avaient, par contact, initié à la dialectique. Qui donc désertait au combat ? N’étaient-ce pas ces officiers d’active « pas d’histoire » que je côtoyais et qui resteraient prisonniers (pendant 5 ans) ? N’était-ce pas cette armée d’armistice qui resterait l’arme au pied ? Eh bien, après m’être évadé, je « déserterai » pour retourner au combat avec de Gaulle. Mon projet était bâti, il me resterait à faire confiance aux troupes coloniales pour me faire voir du pays et multiplier mes chances de « désertion ».

Le 15 août, transfert sur Épinal ; puis, le 17, sur Rambervillers. On nous rapprochait d’Allemagne et le mouvement s’accélérait. Sans tarder, j’enlevai mes galons et sortis en corvée où des civils me procurèrent des vêtements et confirmèrent les informations. Ayant convaincu le lieutenant Philippe, chef du groupe franc du bataillon, de se joindre à moi, nous rassemblâmes biscuits, sucre et une boussole, et le 22 nous sortions en corvée avec une douzaine d’hommes escortés par deux gardiens pour manipuler du matériel dans un ancien dépôt militaire. Par une brèche dans le mur d’enceinte, nous pûmes détaler et couvrir 40 km avant la nuit. Il faisait un temps magnifique, la vie était belle, nous étions libres. Ça marque encore !

Les fermes étaient désertes, mais les poules continuaient à pondre, nous gobions et, aux murs, l’almanach des PTT nous fournissait la carte du département. La limite de la zone interdite et celle de la zone libre, près de Dole, furent franchies aisément grâce aux braves gens du cru. Tu vois, c’était simple question de volonté.

Je me retrouvai dans les camps de Fréjus où, en mars 1941, on demanda des volontaires pour une relève en Indochine. Voilà la chance à saisir ! Contourner l’Afrique pour atteindre Saigon. « Britain rules the waves » – l’Angleterre est maîtresse des mers -, m’avaient enseigné les bons pères. C’était jouable et, d’ailleurs, je n’avais pas d’autre opportunité. Maintenant, ouvre ton atlas !

J’embarquai donc à Marseille le 4 mai 1941 sur le Cap Tourane, cargo mixte de 7 000 tonnes des Chargeurs Réunis, vétéran de la ligne d’Extrême-Orient, avec pour passagers environ 300 militaires de tous grades et quelques civils. Tout ce petit monde, avec femmes et enfants, menait sa petite vie, bien en paix, à ceci près que le bateau était illuminé la nuit, « pour le cas où » et pour rappeler qu’il y avait la guerre !

Il n’y eut pas de « cas où » jusqu’à Saigon. Mes souvenirs sont surtout d’ordre alimentaire, car je sortais des restrictions provençales. A l’escale d’Oran, un monstrueux couscous me fit oublier les rutabagas. J’y revis un camarade, enseigne de 1re classe, basé à Mers-el-Kébir, qui me vanta les mérites et les vues de Pétain et Darlan. Mon ancien chef scout, traumatisé par le carnage, scandaleux mais nécessaire, du 3 juillet 1940, baignait dans le « consensus ». Gibraltar, ça passe, RAS. A Casablanca, le cuirassé Strasbourg, rescapé des tirs de l’amiral anglais Somerville, est là déserteur sous Darlan. Ainsi qu’à Dakar le cuirassé Richelieu, qui s’était brillamment échappé de Saint-Nazaire à la barbe des Allemands en juin 1940. Quelle honte de voir ces fleurons de notre armée croupir en sentinelles de notre Empire intact et déserteur.

Puis ce fut la « traversée des mangues », chargées à pleines cambuses à Dakar et servies à chaque dessert jusqu’à Madagascar. On s’ennuyait ferme malgré le bridge plafond et le jacquet. Les seuls divertissements furent les festivités du passage de la Ligne et une plongée dans l’hiver austral au sud du cap de Bonne-Espérance. Le commandant préférait le survol majestueux des albatros à celui des hydravions sud-africains, lesquels se fichaient comme d’une guigne de notre rafiot. C’est en effet au voyage de retour que le Cap Tourane fut arraisonné, conduit à Durban et passé sous pavillon FNFL avec, à bord, Maurice Guyonvarc’h de Kerhostin. Mais c’est une autre histoire.

Enfin Tamatave qui me laisse un souvenir de langoustes et Diégo-Suarez dans sa magnifique baie. Mais je commençais à me poser des questions. Qu’est-ce qu’ils fichent les Anglais ? (Rien que ça !) Avant d’atteindre Saigon, le détroit de la Sonde était ma dernière chance pour fausser compagnie à ces fonctionnaires. J’entrepris M. Sapis, deuxième commissaire, qui présidait notre carré de 2e classe et était acquis à mes vues, pour qu’il obtienne des autorités hollandaises de contrôle l’assurance d’accueillir les volontaires « déserteurs » pour combattre à leurs côtés puisqu’ils étaient eux-mêmes en guerre contre l’Allemagne.

Le Krakatoa, dominant le détroit de la Sonde entre Java et Sumatra, apparut droit devant ; bientôt le Cap Tourane mit en panne et les fonctionnaires hollandais montèrent à bord. Leur visite fut courte, sans doute le temps de boire un pot avec le commandant tout en vérifiant le connaissement avant de reprendre leur chaloupe que j’observais penché sur le bastingage. Rien de Sapis, mais je savais nager, c’était le moment de plonger. Par qui serais-je récupéré? Par notre équipage – c’était le falot, tribunal militaire pour tentative de désertion -, par un Hollandais qui n’avait pas manifesté d’intérêt aux volontaires éventuels, ou par un requin en maraude à l’aplomb de la cambuse ? Je me tins coi et le Cap Tourane remit en route, 8 nœuds en mer de Chine.

Le 25 juillet 1941 matin, tout est calme, machines stoppées, bateau immobile, étendu sur ma couchette j’ouvre un œil, un seul suffit, j’ai compris : je suis arrivé à Saigon, comme un idiot j’ai l’air malin avec mon projet en tête. Le petit déjeuner ne passe pas. Par curiosité, je monte sur le pont pour essayer de retrouver mes souvenirs d’enfance à 4, 5 ans, sur le Cap Saint-Jacques, frère jumeau de notre bateau. Non ça ne me rappelait rien. Nous étions à quai sur bâbord, l’échelle de coupée était descendue et déjà fréquentée. Sur notre arrière, un caboteur, 1000 tonneaux environ, dont la proue était tournée vers moi. Je l’examinai, sans plus, quand une petite brise se leva et je vis se déployer, là-bas à sa poupe, son pavillon : c’était l’Union-Jack ! Quel choc ! C’est au terme d’un périple de 82 jours en Méditerranée, Atlantique, océan Indien, mer de Chine, en quête de ce sacré pavillon, que je le trouve en train de me narguer à 50 mètres à quai, à Saigon. Je dévale à terre et m’approche de son arrière. C’est le Chun-Chi, port d’attache Hong Kong ; à la coupée, un policier en faction.

 Je remonte à bord pour l’examiner en vue plongeante. Son pont avant est à 2 mètres en-dessous du niveau du quai, sa passerelle domine celui-ci de 3 m, sur son toit ; au milieu, il y a un petit enclos de 2 m sur 1 m, constitué d’une rambarde ceinturée d’un prélart de 1 m de hauteur, d’où on envoie les pavillons de signalisation. Curieusement, aucune drisse ne descend de l’étai reliant les deux têtes de mât vers l’enclos. Donc ce poste ne sera pas utilisé lors de l’appareillage et pourra servir de cachette, sauf vis-à-vis d’un grutier attentif et curieux. C’était jouable, il me fallait savoir quand appareillerait le Chun-Chi, et rapidement car le bruit courait d’une arrivée prochaine des Japonais.

Je me présente devant le policier en faction et demande à voir le commandant « deux minutes à peine ». Par chance, il était à bord et, sur un ton peu amène, il me renseigna : « J’appareillerai demain à 16 heures pour Hong Kong. Maintenant, descendez. » Il avait sûrement compris mais ne voulait pas s’en mêler. J’eus confirmation au consulat britannique. Je prévins un sous-lieutenant et deux aspirants de ma décision. Ils se récusèrent, heureusement, car l’enclos n’était pas extensible ; je leur demandai de faire le mort pendant 48 heures.

Vers minuit, en petite tenue et sans galons, j’errais sur le quai faiblement éclairé : un policier était toujours en faction, rêvant sans doute à sa congaï, et moi je cuvais une cuite simulée. A hauteur de l’étrave du Chun-Chi, dont le pont avant était désert, je m’assis au bord du quai, jambes pendantes dans le vide, et commençais par reptation à me rapprocher de la passerelle. Le policier ne bronchait pas ; alors je basculai dans l’ombre du quai de sorte que seules mes mains étaient éclairées et je poursuivis mon approche jusqu’à pouvoir sauter sur le pont avant. Passant sur tribord, côté ombre, j’escaladai la passerelle et m’allongeai dans l’enclos providentiel. Malgré la mousson, la nuit était belle, et le « déserteur » et passager clandestin fit de beaux rêves…

L’attente fut longue au jour venu, mais l’essentiel était qu’aucune grue ne vînt troubler la quiétude du méchoui qui rôtissait sans broncher. La seule activité était l’embarquement de familles chinoises qui entassaient au mieux leurs ballots sur le pont avant et dans la cale. Seize heures approchant, j’examinai le quai en soulevant le bas du prélart : mes trois camarades étaient là, à moins de 10 mètres. Leur chance était passée. Les machines furent enfin balancées, les amarres larguées, le chadburn transmit les ordres, le bateau déborda le quai, s’engagea dans la rivière et prit de la vitesse. Lorsque les dernières maisons furent dépassées et que seuls les palétuviers défilèrent sur les rives, l’envie me prit de me dégourdir les jambes et de descendre.

Au tout dernier instant.de mes souvenirs de jeunesse, il me revint qu’un pilote assurait le transit jusqu’au Cap Saint-Jacques. Patience donc jusqu’à la nuit, où je vis le pilote repartir dans sa chaloupe vers la terre, ignorant qu’il avait évité de peu un cas de conscience : m’amener à terre avec lui ou me laisser à bord, Maintenant, j’étais libre enfin, et je descendis sur la passerelle, où le commandant ébahi me demanda : « Où étiez-vous ? » « Tout près de vous, à 1 mètre au-dessus », lui dis-je en pointant du doigt la verticale du chadburn. Le whisky long drink coula à flots, c’était du Johnnie Walker red label, j’en ai gardé le goût en mémoire. Je fus son hôte jusqu’à destination, au pied du Victoria Peak.

A Hong Kong, contrôles d’usage par les services de sécurité de Sa Majesté, qui me confièrent au comité de la France libre, qui, après m’avoir vêtu décemment à l’Officer’s Shop, reçut mon engagement dans les Forces françaises libres le 31 juillet 1941. Comme dans toutes les grandes villes du monde, ce comité regroupait les nationaux ayant choisi de soutenir l’action du général de Gaulle face au consulat de France officiel, fidèle à Pétain. Le vice-consul, Gérard Raoul-Duval, venait de rallier la France libre et c’est avec Monique, son épouse, que nous fûmes dirigés vers le Proche-Orient grâce à ce réseau de comités utilisant les moyens de transport disponibles. Ce fut long, car les lignes aériennes avec les fameux DC3 ne se développèrent qu’un an après l’entrée en guerre des États-Unis, quatre mois plus tard, après Pearl Harbor. Par voie maritime, ce furent Singapour, puis Penang en Malaisie et Calcutta.

Traversée de l’Inde en train, le BNR – Bengal Najpour Railway -, jusqu’à Bombay et sa Tour du silence.

Par mer, à nouveau, Karachi au Pakistan, Aden en face de Djibouti vichyste, Port-Soudan sur la mer Rouge.

En train, Ouadi Halfa sur la rive actuelle du lac Nasser au Soudan.
Comme Kitchener, descente du Nil en bateau à aubes jusqu’à Assouan, Égypte.

En train, Le Caire.

Enfin, en avion, Damas, Beyrouth, où le général de Larminat m’affecta le 1er novembre 1941 au BM 11 cantonné à Chekri Ganem. J’entamais mes 22 ans.

Après ce grand détour, je me contenterai d’énumérer les campagnes du « déserteur » dans les rangs du BM 11 faisant partie de la 1re DFL (Division française libre) : Libye, Égypte, Libye, Tunisie, Italie, Provence, Belfort, Alsace, Provence, Italie.

Avant de conclure, je voudrais t’expliquer pourquoi le terme « déserteur » est revenu si souvent dans ce récit. Il y a peu, devant un petit groupe de gens de mon âge, je relatais mon périple lorsque, in fine, l’un d’eux, issu d’une école prestigieuse, remarqua sans aménité : « Alors, vous avez été déserteur ! » Je n’ai pas répliqué. A quoi bon, nous n’avions pas les mêmes valeurs de référence. J’aurais été dreyfusard, sans doute pas lui. Tu vois, nous sommes tous différents, encore faut-il savoir pourquoi. Et surtout pas de complexe ; ton opinion vaut celle de l’autre. Que tu dois respecter pourtant.

« La liberté appartient à ceux qui l’ont conquise », dixit André Malraux.

Pour moi, c’était la conquête de la liberté pour reprendre le combat, même si elle a pris la forme d’un grand tourisme du temps de guerre : 6 mois de Marseille à Beyrouth, 16 mois depuis les camps de prisonniers. Je n’avais pas trouvé plus court. Retiens-en tout de même l’acharnement à réaliser un projet : Vouloir puis Agir.

Pour toi, jeune de 1997, ton projet doit être « tien » face aux défis de ton temps, ils ne manquent pas…

Ne te contente pas d’adhérer au « consensus », généralement mou, mais analyse tes défis en te posant la question : pourquoi? A la réponse desquels tu pourras déterminer ton propre projet. Que veux-tu « faire dans la vie » ou « faire de ta vie » ? C’est à toi d’y répondre, sachant que la réponse à la deuxième question t’engagera infiniment plus : être en accord avec toi-même. Ce ne sera pas la voie de la facilité, puisque généralement hors consensus, mais ce sera la voie de l’Homme libre que tu devras être, inspiré par Jonathan Livingston, le goéland (Richard Bach).

J’en terminerai en citant Paul Éluard – 1942 :

« Et par le pouvoir d’un mot
je recommence ma vie
je suis né pour te connaître
pour te nommer
LIBERTÉ. »
A toi la main. Mollis pas !

Extrait de la Revue de la France Libre, n°298, 2e trimestre 1997.