Geneviève de Gaulle

Geneviève de Gaulle

Née en 1920, étudiante en histoire, la nièce du Général s’engage dès 1940 dans la Résistance. Arrêtée par l’inspecteur Bonny à Paris le 20 juillet 1943 et remise aux Allemands, elle est internée à Fresnes, puis transférée le 20 janvier 1944 dans le camp de Royallieu, à Compiègne.
Le 31 janvier, elle est conduite en camion à la gare de l’Est, où elle embarque dans un wagon à bestiaux, à bord du convoi des 27 000, comptant 958 déportées, à destination de Ravensbrück. Durant le trajet, s’étant procuré un levier grâce à la complicité du chauffeur du camion, elle tente de percer le plancher, malgré les sentinelles allemandes placées sur le wagon. Toutefois, les Allemands arrêtent le train avant qu’elle ait réussi, font une fouille générale et découvrent le levier.
Arrivée le 2 février, elle est employée au nivellement des dunes de sable qui entourent le camp, puis désignée pour vider les wagons de charbon, avant d’être affecté au chargement de pavés sur des péniches. Quand, en avril, le convoi des 35 000 arrive au camp, elle réussit à faire intégrer au block 31, qu’elle occupe, son amie Jacqueline d’Alincourt ; l’amitié qui les unit leur permet de résister à l’horreur du camp.
Trois semaines après son arrivée, elle est sollicitée pour témoigner devant des camarades de la Résistance féminine en France, dans le Waschraum (toilettes) du block 26.
Réquisitionnée dans un atelier de réparations d’uniformes, sa santé se dégrade. Victime des brutalités d’une surveillante, elle parvient à changer d’atelier, grâce à l’intervention de la tchèque Milena Seborova, responsable d’un kommando de fourrures.
En octobre 1944, jugeant qu’elle pourrait constituer une monnaie d’échange, Himmler la fait interner dans le bâtiment cellulaire du camp.
Le 28 février 1945, elle est transférée avec une compagne américaine, Virginia d’Albert-Lake, vers le camp d’internées anglo-américaines de Liebenau, où elle arrive six jours plus tard, en compagnie de trois gardes SS. Elle est libérée le 20 avril, deux jours avant l’arrivée de la 1re armée française, grâce à l’intervention de la Croix Rouge internationale.

Bibliographie

Geneviève de Gaulle-Anthonioz, La Traversée de la nuit, Le Seuil, 1998.
Geneviève de Gaulle, « Prise dans une souricière », En ce temps-là, de Gaulle, tome 3, 1972.
Frédérique Neau-Dufour, Geneviève de Gaulle-Anthonioz : l’autre de Gaulle, Éditions du Cerf, 2004, p. 77-78.