Œuvre constructive de la France Libre au « Levant »

Œuvre constructive de la France Libre au « Levant »

Œuvre constructive de la France Libre au « Levant »

Par M. Michael Clark, correspondant du New-York Times, membre de l’A.F.L.

C’est par ses faits d’armes que la France Combattante est surtout connue. Et pourtant, ces faits d’armes sont loin d’être ses seuls titres de gloire, et il importe que son œuvre créatrice soit aussi connue, afin de donner à son portrait le relief qu’il mérite. Cette œuvre s’est manifestée surtout dans les colonies françaises ralliées et dans les anciens états sous mandat. Je me propose, dans l’article qui suit, de tracer dans leurs grandes lignes quelques aspects de l’effort de la France Combattante au Levant, tout en insistant légèrement sur les réalisations d’urbanisme, car c’est dans ce domaine surtout que son bel enthousiasme se révèle.
Cet effort, grâce auquel la France a pu maintenir au Levant, sa mission spirituelle et animatrice vieille de plusieurs siècles, « se rattache par sa vigueur, son équilibre, son développement aux belles traditions françaises et reflète la volonté d’innover hardiment ». (Le général Catroux). Hardiment, en effet, car les innombrables difficultés rencontrées n’affaiblirent pas le bel enthousiasme de ceux qui en furent les réalisateurs.
Au dire du général Antoine (rallié de la première heure et grand réalisateur), « la Syrie et le Liban ressentant les méfaits du blocus, ressemblaient, en automne 1941, à un être anémié auquel il convenait de rendre le plus tôt possible, toute sa vigueur ». Grâce à un programme établi pour développer au maximum les ressources naturelles du pays et pour aider au maximum l’effort de guerre des Alliés, on rendit au pays une saine activité. Ce programme comprenait donc, et des projets nécessités par l’état de guerre, tel que l’office économique de guerre, et des projets d’amélioration générale tels que les projets d’urbanisme. En se mettant fermement à cette tâche, la France Libre a servi et bien servi la France et les pays du Levant.

La section sociale

Un des premiers actes du général Catroux, dès qu’il eut en mains les leviers de commande, fut la création d’une section sociale, aux attributions les plus diverses et relevant directement de son cabinet. Largement subventionnée par le comité national, le général de Gaulle ayant ainsi voulu montrer tout l’intérêt qu’il lui portait, la section sociale déploya toute son activité dans tous les domaines d’action sociale. Ces questions délicates, il faut l’avouer, n’avaient été qu’effleurées par les régimes mandataires qui s’en tenaient plutôt aux problèmes moins épineux d’ordre administratif et technique. C’est pour suppléer à cette carence que furent créés la section sociale et sa filiale, l’office du travail, qui, ensemble, s’attaquèrent à des problèmes tellement variés qu’il serait impossible ici de les étudier tous. Leur premier chef, le R.P. Le Génissel, missionnaire jésuite, très versé dans les questions sociales du pays, – c’est lui qui fonda les premières amicales professionnelles du Levant – établit, dès le début, un plan d’ensemble où on reconnaissait bien l’empreinte de son esprit à la fois énergique et compatissant. La section chercha à assurer un relèvement convenable des salaires pour les réajuster au coût de la vie, pendant que l’office économique de guerre, dont il sera question plus loin, pesait sur les prix, aidant ainsi les ouvriers qui jusqu’alors ne pouvaient se défendre contre le déséquilibre économique provoqué à la fois par la disette et l’inflation qui en est, en partie, le résultat. La section sociale fixa pour toutes catégories de salaires, un salaire minimum.
Jusqu’alors les productions de l’artisanat libano-syrien avaient été, même au Levant, presque inconnues. Les animateurs de la section sociale créèrent dans son sein, un bureau d’artisanat pour s’occuper exclusivement de ce problème d’une importance énorme : en effet, il intéresse des milliers d’artisans répandus dans les grandes villes, dans les montagnes du Liban, et dans les steppes de Syrie, artisans qui peuvent travailler avec un équipement rudimentaire. Ce bureau procéda d’abord à une étude approfondie de l’artisanat du pays. Dans maints villages, petits et grands, une enquête artisanale menée par M. Gaignebet et parue dans une revue française de Beyrouth, apprit au public ce que sont les tanneries de Machgara, la coutellerie de Djezzine, les broderies de Kouliefe, de Marach et de Aïntab, les toiles peintes de Hama, les tapis syriens, la tapisserie de Zouk et les verreries d’Armamaz et de Damas. La renaissance de ces petites industries et de bien d’autres encore, en grande partie l’œuvre de la section sociale, rendit plus saine la condition économique du pays et permit d’espérer que les produits locaux reprendraient la place qui leur revenait de droit dans les souks de Damas et d’Alep.
Ainsi, se servant surtout de la propagande par des articles et même des expositions, la section porta de plus en plus, à la connaissance du public les productions de l’artisanat libano-syrien. Elle se chargea aussi, mais sur une petite échelle, de la diffusion des produits, ayant monté à cet effet un comptoir de vente, à Beyrouth. Ce comptoir assura à plusieurs centaines d’artisans de l’hinterland libanais et syrien, une existence honnête.
Dans tous les autres domaines de l’action sociale également, la section fit un effort important, elle s’occupa du problème des prisons, de celui de l’enfance délinquante, des mouvements de jeunesse, et, avec un dévouement tout particulier, du problème des réfugiés arméniens et grecs, auxquels elle apprit dans des ateliers installés par ses soins, des métiers leur permettant de gagner leur vie. En outre, elle fit fonctionner et encouragea des soupes populaires et des dispensaires.
Mais surtout, la section sociale réussit à faire connaître l’utilité et l’importance des questions sociales et essaya d’inculquer aux masses l’habitude de penser socialement.

L’office économique de guerre

Le général Catroux, créa, en janvier 1942, un office économique de guerre doté d’un budget lui permettant un grand rayon d’action. Cet office, organisme simple, souple et efficace, eut le souci constant, d’une part, de rendre le Levant plus productif et aussi indépendant que possible économiquement, et d’autre part d’assainir son économie intérieure.
La Syrie et le Liban étant avant tout des pays agricoles, l’action de l’O.E.G. s’exerça sur l’économie agricole. Dans ce domaine il fallut déployer un effort important afin de plier l’agriculture du pays aux exigences du temps de guerre. On visa deux buts essentiels : se souvenant de la terrible famine qui dévasta le Liban pendant la guerre de 1914-1918, on tenait en tout premier lieu à assurer aux populations un ravitaillement suffisant. Ensuite, on put, malheureusement sur une échelle assez réduite, jeter les premières bases d’une agriculture industrielle. La culture du chanvre par exemple, fut intensifiée et une partie de cette récolte alla aux Britanniques pour leurs besoins de guerre. On doit citer aussi les tentatives qui ont été faites dans le but d’encourager la culture de diverses oléagineuses telles que l’arachide, tentatives qui, bien qu’elles se soient heurtées à la méfiance des cultivateurs, gagnèrent néanmoins du terrain.
Afin de garantir le pays de la disette, plusieurs mesures énergiques furent prises dès le début. N’oubliant pas que le pain est, pour les Orientaux plus que pour nous, le premier des aliments, l’O.E.G. intensifia la production des céréales panifiables et surtout du blé. Bon nombre de terrains furent défrichés et mis en culture, les graines de céréales sélectionnées par l’O.E.G. réussirent à accroître le rendement des terres. L’O.E.G. entreprit la sélection de toute une série de graines de légumes jusqu’alors importés de l’étranger. L’O.E.G. créa également une section de transport qui, au moyen de camions Ford importés exprès d’Amérique, assura la collecte des blés après la moisson. On importa enfin des machines agricoles pour aider à la réalisation du programme de l’O.E.G.
Dans le domaine industriel, l’action de l’O.E.G. ne fut pas moins salutaire. Pour permettre à la Syrie et au Liban de réduire au minimum les importations, l’O.E.G. facilita la mise sur pied d’industries nouvelles utiles à l’économie locale et encouragea l’extension de plusieurs industries existantes. Ainsi, les huiles végétales qui étaient auparavant envoyées en Italie pour y être raffinées, purent être traitées à Beyrouth dans une raffinerie montée par les soins de l’O.E.G. Une petite industrie de récupération du caoutchouc créée également par l’O.E.G. fournit en une année plus de 1.000 pneumatiques à l’armée. D’autre part l’O.E.G. mit ses services techniques à la disposition de ceux qui désirèrent en profiter. Il put améliorer ainsi les procédés employés dans les tanneries, dans les verreries et dans les filatures de coton.
L’influence que l’O.E.G. exerça sur l’économie du pays est plus difficile à préciser, mais elle ne fut pas négligeable. Par exemple, la pénurie de cuir européen sur le marché local provoqua une hausse sensible du prix des chaussures, qui atteignirent le prix excessif de 1.500 francs, somme équivalant à un mois de salaire pour beaucoup de petites gens. L’O.E.G. ne pouvant contrôler directement les prix, ni compter sur le gouvernement pour le faire, établit le prototype d’une chaussure nationale fabriquée en cuir du pays par plusieurs ateliers à la fois.
On vient d’entrevoir la complexité de la tâche qu’avait à réaliser l’office économique de guerre, équilibre entre les lois multiples de la production, de l’échange, du rendement agricole et industriel, du financement, des transports. En mettant dans la mesure du possible l’économie du pays sur le pied de guerre, en guidant les initiatives individuelles et en prenant lui-même celles qui s’imposaient, l’O.E.G. répondit largement aux espoirs que le général Catroux avait mis en lui.

Les travaux d’irrigation

Mais le général Catroux a tenu aussi à montrer que la France Libre désirait reprendre et développer la politique des grands travaux indispensables pour assurer l’essor définitif de la Syrie et du Liban, en adaptant ce programme aux exigences de la guerre. M. Boyer, ingénieur en chef du contrôle des travaux publics rappela très à propos, qu’il fut un temps où ce pays comptait sept millions d’habitants, où de nombreux canaux sillonnaient de vastes étendues de terres, répandant ainsi à profusion l’eau sans laquelle toute richesse agricole y demeure impossible. À ce moment-là, ces pays étaient « le pays du vin et du levain, le grenier de l’empire romain ».
À notre époque, trois millions d’habitants y vivent difficilement. Donc, parmi les grands travaux à entreprendre, il n’y en avait pas de plus urgents et de plus essentiels que ceux qui étendraient la politique de l’eau. Divers projets furent établis. Nous en citerons quelques-uns, en commençant par le plus important, l’aménagement de l’Oronte, le fleuve principal de la Syrie sédentaire.
Depuis le milieu de l’année 1934, quand M. de Martel, haut-commissaire de France, inaugura la période des grandes réalisations en matière d’hydraulique agricole, la région comprise entre Homs et Hama commençait à retrouver son ancienne richesse. Un nouveau barrage, en avant d’une ancienne digue romaine, permit l’irrigation d’une région de plus de 15.000 hectares et l’alimentation en eau de la ville de Hama.
Contrairement à l’opinion de bien des personnes, les pays du Levant sont riches en eau. De nombreux cours d’eau permanents en sont la preuve. Et cependant, on trouve côte à côte, sources et aridité ; à la lisière de la verdoyante Ghouta, c’est le désert syrien qui commence, fait qui a tari l’activité humaine sur de vastes étendues de bonnes terres. En y ramenant l’eau abondante des fleuves et des sources, on repeuple des terres à nouveau fertiles. Une ère nouvelle s’ouvre pour le pays. En visitant la région de Homs-Hama, on était fortement frappé par les changements qui s’y opéraient le long du canal principal et des canaux secondaires : huit villages nouveaux avaient surgi, ainsi que de nombreuses fermes, et le paysage sillonné de canaux en béton, avait pris un aspect prospère et heureux.
Saisissant toute l’importance que présentait pour la Syrie et pour le Liban le développement de la politique de l’eau, la délégation générale décida, dès le mois de janvier 1942, d’élargir considérablement le cadre des travaux, et mit à la disposition des travaux publics pour la seule année de 1943, 83.000.000 de francs alors qu’en quatre années les crédits absorbés par le projet de la région Homs-Hama ne s’étaient élevés en tout qu’à 25.000.000 de francs. Ainsi dans les lointaines provinces syriennes comme la Djézireh et le Hauran, on vit arriver des équipes d’ingénieurs qui se mirent à lever des plans, à former des équipes, à ouvrir des chantiers. Il y a près de Mzerib dans le Hauran, les chutes de Tell-Chéhab, les plus belles de Syrie. D’un barrage édifié sur l’émissaire du lac, se détachent deux canaux principaux d’irrigation revêtus en béton qui se ramifient en un réseau de canaux secondaires et tertiaires, le tout régnant sur une surface totale de 3.000 hectares.
À l’autre extrémité de la Syrie, sur la frontière de Turquie, on aménagea le Khabour qui arrose une région potentiellement très riche et près de la voie ferrée Alep-Mossoul. Le projet prévoyait quatre canaux principaux dominant une superficie de 30.000 hectares environ.
Quant au Liban, on voulut irriguer par les eaux du Kasmieh la plaine entre Tyr et Saïda. La délégation commença la mise en œuvre de ce projet. Avec l’aide du matériel de construction ultra-moderne que l’armée britannique avait fait venir pour la construction du chemin de fer Haïfa-Tripoli et qu’elle voulut bien prêter aux travaux publics, on creusa un canal souterrain sur une distance de 9 kilomètres, pour irriguer par un vaste réseau de canaux principaux et secondaires une superficie de 4.000 hectares.
Je crois que le lecteur peut ainsi avoir une notion de l’importance et surtout de la portée de ce programme de grands travaux, œuvre de la France Combattante.

Les travaux d’urbanisme

Dans le domaine de l’urbanisme, comme dans le domaine de l’irrigation, des résultats remarquables furent obtenus grâce à l’impulsion du général Catroux.
Les pays du Levant ne s’intéressèrent que fort tardivement aux questions d’urbanisme, bien que le problème de l’aménagement des villes se posât de façon aiguë depuis plusieurs années. L’apparition de l’automobile, des industries, l’aménagement des ports métamorphosèrent les villes qui s’étendirent rapidement mais sans plan. Le tracé des quartiers nouveaux « n’a été conduit que par la fantaisie des âniers et des chameliers des siècles passés » comme l’a dit M. Écochard, l’urbaniste conseil de la délégation générale qui dressa un schéma montrant que les chemins ruraux aux environs de Beyrouth, il y a quatre-vingt ans étaient devenus les rues de la ville moderne.
Cependant en 1936, deux architectes, MM. Écochard et Pearson, celui-ci faisant partie de l’expédition archéologique de Yale University, chargés d’organiser à Damas une foire-exposition en profitèrent pour aménager des jardins et construire un musée. Ces réalisations attirèrent l’attention du gouvernement syrien sur les questions d’urbanisme et M. Écochard fut nommé architecte conseil du gouvernement syrien en attendant de pouvoir faire admettre le principe de l’organisation d’un service d’urbanisme sur des bases plus techniques que M. Écochard réussit à créer en 1940.
C’est à partir de ce moment-là que l’urbanisme, commença son existence officielle dans les pays du Levant. En sa qualité d’architecte conseil M. Écochard établit les plans d’aménagement de plusieurs villes de Syrie sans pouvoir en commencer la réalisation, l’importance de ces questions n’étant pas encore admise par les organismes officiels. Mais à l’arrivée du général Catroux, tout changea. M. Écochard fut affecté à la délégation générale de la France Libre et reçut l’ordre d’avancer les travaux par tous les moyens. En même temps, M. Écochard monta un service d’urbanisme libanais et établit les plans d’aménagement de la ville de Beyrouth. Voyons quelques-unes des réalisations de la France Libre dans ce domaine :
À Damas, on aménagea une grande voie menant au centre de la ville qui suivait le cours du Barada et on en disposa les abords en jardins. Des stades, un champ de courses, des terrains de football devaient être aménagés. Voilà ce qui s’accomplit sur un terrain qui tout récemment encore avait été vague, marécageux et paludéen.
À Alep, ville la plus importante de la Syrie Nord, il fallait aménager une voie d’accès digne de ce grand centre. Le tombeau monumental du célèbre nationaliste Hanano, œuvre de M. Écochard, vint, avec ses jardins, s’accoler à la grande route, créant un ensemble imposant à l’entrée de la ville.
À Homs, on commença la création d’un grand égout collecteur pour les eaux de l’Oronte, luttant ainsi contre le paludisme. D’autre part, l’aménagement d’un ensemble urbain sur des données rationnelles fut entrepris. On choisit le stade pour amorcer l’équipement de la ville nouvelle. Une belle voie de 600 mètres environ, le relie à la ville et forme la liaison entre la vieille ville et la ville nouvelle. Par ailleurs, le centre de la ville a été dégagé et embelli, un jardin a été construit et de nombreuses voies d’accès élargies et transformées.
Pour Hama, Deir-es-Zor, Hassetché, Lattaquié, Soueïda, Deraa, les travaux entrepris s’inspiraient du même esprit : prolongement de la voie principale, dégagement de place, aménagement d’entrée en ville, ou projets d’assainissement. Quant à Beyrouth, ville capitale dont l’importance ne cessait de s’accroître et qui passa en vingt ans de 10.000 à 200.000 habitants, M. Écochard mit au point, après plusieurs mois d’études, un projet de grands travaux d’urbanisme.
La question du dégagement du port fut une des premières à attirer son attention. Le port de Beyrouth, le premier du Levant, est tout comme le terrain d’aviation une œuvre essentiellement française. Muni d’aménagements modernes lui permettant de recevoir à peu près, 1.000.000 de tonnes de trafic annuellement, il est venu cependant s’incruster dans la vieille ville sans autre liaison avec celle-ci que deux rampes qui se perdent immédiatement dans un labyrinthe de rues tortueuses. De plus entre le port et l’aérodrome n’existait aucun lien. La solution envisagée par M. Écochard comprenait deux larges voies d’évacuation, l’une vers l’Est qui devait rattraper la route de Tripoli et l’autre vers l’intérieur de la ville en empruntant la route déjà existante de la corniche. De même on prévit des voies nouvelles destinées à assurer l’écoulement d’un trafic même très intense.
On projeta encore la construction d’une ville nouvelle ayant comme épine dorsale la route de Saïda et qui devait être bâtie dans les sables du Sud-Ouest de la ville avec des vues sur la mer et sur le Liban.
La délégation générale vivement intéressée par toutes ces questions, non seulement approuva les plans d’aménagement de la ville de Beyrouth mais encore veilla sur ses progrès, procéda aux expropriations afin de hâter la mise en œuvre des chantiers. Le gouvernement du Liban indépendant en poursuit depuis l’achèvement.
Ainsi, des Français, en inscrivant sur ce sol antique comme les Romains l’avaient fait, un témoignage vivant de leur génie, servirent la culture et la technique de leur pays.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 3, décembre 1949.