Le ralliement d’une unité : la 13e demi-brigade de légion étrangère

Le ralliement d’une unité : la 13e demi-brigade de légion étrangère

13e_dbleDe retour de Norvège, où elle s’est victorieusement opposée aux forces allemandes, en mai 1940, la 13e demi-brigade de légion étrangère (13e DBLE) est acheminée en Bretagne, à la mi-juin, en vue de constituer un réduit breton face à l’invasion allemande.
Toutefois, devant la progression allemande, elle est bientôt prise dans la tourmente de la débâcle. Trois jours après le 18 juin 1940, elle parvient à rembarquer et rejoint l’Écosse, où elle retrouve d’autres unités du corps expéditionnaire de Norvège dans la région de Trentham Park.
Les rescapés de la demi-brigade n’ont pas entendu l’appel du 18 juin. Les plus avertis n’en entendent parler que les jours suivants, dans la presse britannique ou par ouï-dire.
Adhérant aussitôt à cet appel, le capitaine Koenig, adjoint du lieutenant-colonel Magrin-Vernerey, commandant de la 13e DBLE, convainc celui-ci de se rendre à Londres, où il a un entretien avec le général de Gaulle.
Ce dernier y rencontre également le général Béthouart, son camarade de promotion de Saint-Cyr, chef du corps expéditionnaire de Norvège, qui lui permet de rencontrer ses hommes au camp de Trentham Park, le soir du 30 juin.
Auparavant, Magrin-Vernerey a fait établir une liste des officiers de la 13e DBLE, souhaitant s’engager dans la France Libre avec leur unité constituée.
Sur 1619 légionnaires présents le 28 juin, un peu moins de 900 rallient la France Libre, les autres rejoignant le Maroc.
La quasi-totalité des cadres des autres unités du corps expéditionnaire français en Norvège choisit
le retour en France; seuls 60 chasseurs alpins, dont 31 volontaires du 6e bataillon de chasseurs alpins sur un effectif d’environ 730 hommes, restent en Grande-Bretagne.
Un patriotisme ardent et des liens de camaraderie animent les officiers qui choisissent de s’engager. Ainsi, le capitaine Amilakvari manifeste un profond attachement pour la France, qui a accueilli sa famille après la révolution russe d’octobre 1917, tandis que le lieutenant de Sairigné reste en Angleterre avec ses «bons camarades» Saint-Hillier et Arnault «pour tirer la dernière cartouche». Parmi les sous-officiers et légionnaires, la foi en leurs chefs et le goût de l’aventure et des voyages l’emportent.
Rejoignant ensuite le camp d’Aldershot, où sont regroupées les Forces françaises libres, la 13e DBLE participe au défilé du 14 juillet à Londres. Elle sera de la plupart des combats de la France Libre, à Dakar, au Gabon, en Érythrée, en Syrie, en Libye, où elle s’illustrera lors des batailles de Bir Hakeim et d’El Alamein, en Tunisie, en Italie et en France.

Pour aller plus loin :

André-Paul Comor, L’Épopée de la 13e demi-brigade de Légion étrangère, 1940-1945, Nouvelles éditions Latines, 1988, 463 p.
André Dewavrin, 2e Bureau, Londres (1940-1941), première partie de ses Souvenirs, 2 tomes, Raoul Solar, 1947-1948.
Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La France Libre. De l’appel du 18 juin à la Libération, Gallimard, 1996, 970 p..

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