Remise des prix du CNRD 2015 dans les Bouches-du-Rhône

Remise des prix du CNRD 2015 dans les Bouches-du-Rhône

Remise des prix du CNRD 2015 dans les Bouches-du-Rhône

Valéry Chavaroche, délégué suppléant de la Fondation de la France Libre, a pris, le 20 mai 2015, une part active à la remise des prix du Concours national de la Résistance et de la Déportation, dans les salons d’honneur de la Préfecture de Région, à Marseille. Cette cérémonie a démontré le prestige de ce concours et le dynamisme de la Fondation de la France Libre au service de la mémoire.

Valéry Chavaroche, délégué suppléant de la Fondation de la France Libre pour les Bouches-du-Rhône, a pris une part active à la remise des prix du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD), dans les salons d’honneur de la préfecture de région, le 20 mai 2015, en présence du préfet de région, M. Michel Cadot. Cette cérémonie a été remarquablement organisée par M. Hervé Gourio, directeur départemental des anciens combattants.

Pour Valéry Chavaroche, « il est primordial de développer ce concours créé en 1961 par Lucien Paye, ministre de l’Éducation nationale du général de Gaulle, dont l’objectif n’était pas de réveiller les haines mais d’évoquer le souvenir de sacrifices très purs et héroïques, dans le combat livré pour que les jeunes Français puissent vivre libres et fraternellement unis dans la patrie retrouvée. Je ne saurais oublier, pour être un fervent disciple de Philippe Séguin, que Lucien Paye, ancien directeur de l’Instruction publique en Tunisie, Premier président de la Cour des comptes de 1970 à 1972, fut aussi le mentor de Philippe Séguin dans la plus haute juridiction financière. Philippe Séguin, natif de Tunis, avait des attaches personnelles très fortes à Draguignan, Marseille et Aix-en-Provence… »

« Bonjour les Héritiers ! », c’est en ces termes que Valéry Chavaroche a accueilli quelques lauréats du concours en les retrouvant devant la préfecture. Il faisait ainsi allusion au film de Marie-Castille Mention-Schaar, Les Héritiers, sorti en salles en 2014, avec l’actrice marseillaise Ariane Ascaride dans le rôle d’une professeure d’histoire passionnée par sa mission. Dans ce film, une classe turbulente de seconde du lycée Léon Blum de Créteil se métamorphose, se révèle et se grandit en préparant avec succès le CNRD.

Jean-Pierre Beaux, président départemental du CNRD ayant été victime du vol de son véhicule avec de nombreux lots, Valéry Chavaroche a eu à cœur de contribuer à doter le CNRD sur ses deniers personnels, en offrant le superbe ouvrage Les Compagnons de l’aube, de Guillaume Piketty et de Vladimir Trouplin, consacré aux compagnons de la Libération. Thierry Terrier, secrétaire général, et Michel Guyllierminetti, responsable administratif de la Fondation de la France Libre, avaient considérablement abondé cette dotation. Des exemplaires de la revue de la Fondation, adressés par Sylvain Cornil-Frerrot, responsable des recherches historiques à la Fondation, ont également été offerts aux lauréats.

Le préfet Michel Cadot, particulièrement attaché au devoir de mémoire, a mis un point d’honneur à assister personnellement à cette cérémonie, s’exprimant sans notes, avec son humanité bienveillante coutumière et sa grande culture : « Cette remise des prix constitue un moment unique dans notre rituel républicain. Elle illustre l’importance de la Résistance, de la France Libre et de la Déportation dans notre histoire millénaire. L’Occupation constitue l’une des périodes les plus difficiles que notre cher et vieux pays ait eu à endurer. La France a dû retrouver le chemin de l’honneur face la barbarie nazie. L’étude de l’Histoire est fondamentale pour être mise au service de valeurs comme l’éducation et la liberté souveraine de l’esprit. Lorsque j’avais quatorze ans, j’ai eu l’honneur et le privilège de rencontrer des résistantes. Cet événement personnel fut décisif pour ma vocation de serviteur de la République. À l’âge où je suis, après tant d’années de services publics, je suis toujours aussi ému de rencontrer des déportés, des résistants, des Français Libres. Toutes et tous ont porté haut, par le drapeau tricolore et la Marseillaise, un message d’égalité et de fraternité. Dans notre monde où les fanatiques relèvent la tête, il importe que nous restions unis dans une même communion de valeurs, une grande vigilance et une vraie fraternité. »

Ces propos chaleureux ont été particulièrement appréciés notamment de Jacques Licari, ancien de la 1re division française libre (1re DFL), de Maurice Scemana, ancien de la 2e division blindée (2e DB), de Jacques Pilé, résistant-déporté, et de Me Raymond Alexander, vice-président du Mémorial Jean Moulin, fils du bâtonnier Édouard Alexander, résistant, venus porter témoignage, avec lesquels Michel Cadot, toujours très attentif, aime à prendre le temps de la conversation et du souvenir.

Valéry Chavaroche remet son prix à Élisabeth Rodriguez.
Valéry Chavaroche remet son prix à Élisabeth Rodriguez.

Cette année encore, le jeune Matthias Guibert, du lycée Adam de Craponne à Salon-de-Provence, déjà lauréat national, a remporté pour la troisième fois un premier prix départemental, une performance exceptionnelle au tableau d’honneur du CNRD, consacré cette année à « la libération des camps nazis, le retour des déportés et la découverte de l’univers concentrationnaire ».

Au palmarès 2015 des 260 lauréats des 66 prix (sur quelque 1 300 candidats), la Fondation de la France Libre a récompensé notamment Élisabeth Rodriguez, 19e prix, du collège de la Nativité à Aix-en-Provence.

Valéry Chavaroche, qui a participé à maintes conférences et cérémonies au lycée militaire d’Aix-en-Provence (LMA), notamment avec Mme Edmonde Charles-Roux-Defferre et l’amiral François Flohic, s’est félicité des excellents résultats obtenus par le LMA : 10 des 17 prix « lycéens » lui reviennent, Léonore Jactel s’adjugeant le 2e prix, la jeune Oumou Diarra, boursière particulièrement méritante, remportant le 14e prix. De nombreux élèves de la section sciences et techniques de l’industrie (STI) du LMA se sont classés en tête du concours, très bien préparés par leurs professeurs d’histoire, Frédérique Bezançon, Christelle Sceriha, Patrick Brèthes, membre de la Fondation, et Laurent Dorey. Les lauréats du LMA ont été chaleureusement félicités par leur chef de corps, le colonel Vincent Pasquiet et leur proviseur, Eric Rusterholtz.

Valéry Chavaroche s’est également réjoui des excellents résultats obtenus par les collèges des Alpilles, où la Fondation de la France Libre s’attache à cultiver le souvenir de Jean Moulin : le délégué du général de Gaulle fut parachuté près de Fontvieille dans la fameuse nuit du 1er au 2 janvier 1942, avant de rejoindre son cabanon d’Eygalières, non loin de sa demeure familiale de Saint-Andiol. Chamsat Soilihi, du collège Françoise-Dolto de Saint-Andiol, a obtenu le 8e prix des collèges, le très jeune Corentin André, du collège Mont-Sauvy d’Orgon, décrochant, pour sa toute première participation, un honorable 28e prix des collèges.

On doit aussi souligner la participation de nombreux établissements des quartiers urbains défavorisés : Laura Amarouche, Soumya Bouchaboub, Fainou Houmadi et Lynda Ouzaghla, du collège Jean-Claude Izzo à Marseille se sont illustrées avec le 6e prix des collèges, un prix d’encouragement étant de surcroît décerné au collège Henri-Wallon des quartiers nord de Marseille. Valéry Chavaroche a encouragé également le lycée technologique du Rempart, à Marseille, qui s’est adjugé le 4e prix des lycées. C’est avec cet établissement que notre délégué suppléant avait organisé, le 2 février 2012, un hommage au capitaine des parachutistes de la France Libre, le Marseillais Guy de Combaud-Roquebrune, dans la rue éponyme, en présence de notre président, le général Robert Bresse qui avait fait l’éloge de ce résistant devenu Français Libre, père de famille nombreuse, mort pour la France à la tête de ses commandos SAS, le 4 septembre 1944, à Sennecey-le-Grand, en Saône-et-Loire.

Les lauréats du CNRD seront conviés à un voyage qui les conduira, du 24 au 27 août, à Lyon, Annecy et Grenoble. Ce séjour, touristique également, sera ponctué par les visites de la prison Montluc à Lyon, de la Maison d’Yzieux et du plateau des Glières.

Conversant avec les lauréats lors du goûter qui suivit la remise des prix, notre délégué suppléant, Valéry Chavaroche, évoquant le souvenir de la déportation, qui constitua le gage le plus cruel de l’indignité du régime nazi, encouragea les jeunes lauréats à relire le fameux discours de Winston Chuchill à la Chambre des communes du 13 mai 1940 : le Premier ministre britannique, futur compagnon de la Libération, exhorte les femmes et les hommes libres à « poursuivre l’immémorial effort vers les buts suprêmes de l’humanité ».

À Marseille, Valéry Chavaroche n’a pas manqué non plus d’évoquer le souvenir d’Albert Camus, le résistant méditerranéen, insistant, dans son message célèbre du 8 mai 1945, sur la nécessité de « choisir définitivement entre l’enfer et la raison ». Valéry Chavaroche conseilla aux jeunes lauréats de conserver à l’esprit les mots de Saint Augustin : « la mémoire est l’estomac de l’esprit ». Valéry Chavaroche mit également un point d’honneur à délivrer ce message à nos jeunes concitoyens : « La liberté ne peut se concevoir qu’orientée vers le bien de ses concitoyens. La liberté orientée vers le mal est un esclavage. Ce concours aide à rester dans la bonne voie et à persévérer vers les plus hauts sommets de l’esprit. »

Avant de quitter nos jeunes amis, Valéry Chavaroche les exhorta à lire et relire le fameux discours du 28 mars 1946 à l’université de Columbia, dans lequel Albert Camus souligne que la liberté ne consiste pas à « passer des millions d’innocents au four crématoire » : être libre, comme nous l’enseigne Camus, « c’est se dévouer à soigner les lépreux ».

La Fondation de la France Libre remercie le préfet Michel Cadot pour son accueil chaleureux et parfait, ainsi que M. Hervé Gourio, directeur départemental de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre pour son indéfectible attachement à l’épopée de la France Libre dont témoigne l’Appel du 18 Juin, figurant en bonne place dans son bureau.