Le Domaine français de Sainte-Hélène

Le Domaine français de Sainte-Hélène

Le Domaine français de Sainte-Hélène

Un souffle de Sainte-Hélène – outré par capitulation sans conditions – Suis à votre disposition – Conservateur au Domaine français de Sainte-Hélène.
COLIN
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Télégramme de Georges Colin adressé au général de Gaulle, le 23 juin 1940 (RFL).

C’est dans ces termes que, le 23 juin 1940, M. Georges Colin télégraphiait à Londres au général de Gaulle.

En 1942, sur sa proposition du 14 mai, le Comité national l’administration des Domaines – les frais et l’entretien du domaine français de Sainte-Hélène, ce qui donna lieu aux échanges de communications rappelées ci-dessous :

N° 257 The Castle
Sainte-Hélène 12 septembre 1942.

Monsieur,

Je suis chargé par le Gouverneur de vous communiquer ci-dessous les extraits d’un télégramme reçu du secrétaire d’État.

Le Foreign Office ne fait aucune objection à ce que la France Combattante assume la responsabilité financière de l’entretien du domaine français de Sainte-Hélène. Il estime que la France Combattante en retirera un prestige considérable et il estime que ce changement n’affectera en rien la situation de ce domaine.français de Londres décida d’assumer – au lieu et place de La France Combattante envisage que M. Colin rallie l’Angleterre et que Mme Colin resterait à Sainte-Hélène pour prendre en charge le domaine.

Estimez-vous que ce soit satisfaisant, sous la condition que la France Combattante garantisse le maintien de Mme Colin à Sainte-Hélène.

Suivant la conversation que Son Excellence a eue avec vous, elle se propose d’informer le secrétaire d’État qu’elle est d’accord avec cette proposition.

Son Excellence n’a pas l’intention de rendre publique cette décision, avant qu’elle n’ait été annoncée à Londres.

En transmettant ce texte, le lendemain 13 septembre, M. Colin, âgé de 60 ans, ajoutait :

Je me permets encore de renouveler mes demandes précédentes de servir la France Combattante en Afrique équatoriale.

Je ne pourrais pas rejoindre le mouvement de la France Combattante en Angleterre, ainsi que l’indique le câble adressé au Gouverneur, car j’ai passé un seul hiver en France – sans succès d’ailleurs – depuis vingt-trois ans.

Je désirerais partir directement en Afrique équatoriale française par le Sud-Afrique (voie la plus directe de nombreux cargos faisant le service Cape-Town, Pointe-Noire, etc.).

Je vous signale à toutes fins utiles que pendant la dernière guerre, le premier gardien a assuré l’entretien et la surveillance des deux domaines pendant deux ans ; j’ai dressé le deuxième gardien à la lutte anti-termite dans la vieille maison de l’Empereur qui demande une surveillance incessante.

Sous le contrôle de Mme Colin, l’entretien et le gardiennage du musée des domaines seraient assurés, Mme Colin pourrait effectuer les paiements et envoyer régulièrement chaque trimestre les états et pièces de dépenses dont j’ai toujours assuré le paiement à l’avance.

Ci-joint les pièces de dépenses des 2e et 3e trimestres 1942. En ce qui concerne leur remboursement, vous pouvez l’effectuer au trésorier-payeur du gouvernement de Sainte-Hélène par le Colonial Office.

J’attends vos instructions pour savoir si je dois informer Vichy du passage des domaines français sous votre autorité avec l’assentiment des autorités britanniques.

Mon traitement a été payé jusqu’à fin avril par la Légation de Pretoria, ainsi que le 1er trimestre de l’entretien et du gardiennage des domaines.

Si de l’argent me parvenait de Vichy, je le mettrais en dépôt à la Trésorerie de l’île.

G. COLIN

Le lendemain 14 septembre 1942, M. Colin écrivait à Son Excellence le Gouverneur de Sainte-Hélène pour lui préciser que :

Mme Colin ne pourra assurer et contrôler l’entretien et le gardiennage des deux domaines qu’avec les deux gardiens : le premier depuis quarante-cinq ans au service des Domaines, le deuxième depuis seize ans, et d’un aide-jardinier qui travaille depuis quatre ans. Les deux gardiens ont chacun un jardin dans les domaines, qu’ils cultivent et où ils récoltent les légumes pour leur famille ; l’aide-jardinier travaille un jour par semaine dans son jardin…

Mais quelques semaines plus tard, Mme Colin décédait et M. Colin dut renoncer à ses projets de rallier l’A.E.F. Il demeura à Sainte-Hélène pour assumer au nom de la France Libre, l’entretien du domaine français.

Extrait de la Revue de la France Libre, n° 126, juin 1960.