Bernanos contre le racisme nazi

Bernanos contre le racisme nazi

Bernanos contre le racisme nazi

L’auteur

Georges Bernanos (1888-1948) est un romancier français, auteur de Sous le soleil de Satan (1926), La Grande Peur des bien-pensants (1931), le Journal d’un curé de campagne (1936) ou Les Grands cimetières sous la lune (1938).

Catholique et monarchiste, militant de l’Action française, avec laquelle il rompt une première fois après 14-18 puis définitivement en 1932, il s’exile pour des raisons financières à Majorque (1934-1937), où il est rattrapé par la guerre civile espagnole, puis au Brésil (1938-1945). Dégoûté par les accords de Munich en 1938, il rallie le général de Gaulle après l’Appel du 18 juin 1940 et met son talent de polémiste au service de la France Libre contre le régime de Vichy et Pétain, donnant de nombreux articles à la presse.

Ses fils s’engagent dans les Forces navales françaises libres, Yves (1919-1958) en juillet 1941, Michel (1923-1964) en septembre 1942. Son neveu Guy Hattu (1915-1978), engagé en juillet 1941, est affecté dans un premier temps à la propagande, à Radio-Gaulle, une radio noire, avant de passer au commando Kieffer, avec lequel il participe au débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944.

Le document

Le texte de Georges Bernanos est paru sous le titre « M. Hitler a tout conquis, mais il ne possède rien » dans le n° 18, volume III, de La France Libre, à Londres le 17 avril 1942, p. 444-449. Ce titre évoque un passage de la deuxième épître de saint Paul aux Corinthiens, chapitre 6, verset 10 (« On nous croit tristes, et nous sommes toujours joyeux ; pauvres, et nous faisons tant de riches ; démunis de tout, et nous possédons tout »).

M. hitler a tout conquis, mais il ne possède rien

La deuxième partie (p. 446-449), sous-titrée « Race contre nation », a fait l’objet d’une réédition dans le n° 20 de France-Orient, publié à Delhi, en Inde, en décembre 1942, p. 102-107, avec pour titre « Les races contre les nations ».

Les races contre les nations FO

Le texte

Bernanos ne conteste aux nazis ni l’existence de races humaines ni leur inégalité. En revanche, il reproche à leur idéologie raciste qu’entre maîtres et esclaves existe un rapport « de sujétion, non de protection », « marque d’une basse origine » contraire aux conceptions chrétiennes et chevaleresques qu’il voit à l’œuvre dans les sociétés européennes traditionnelles. Pour lui, le fort doit servir le faible, non être servi par lui.

Bernanos associe l’émergence des nations en Europe, en lieu et place des races, à l’action du christianisme, ce qu’il appelle une « parcelle d’amour ». Ce qu’il voit à l’œuvre dans le racisme nazi, c’est donc la destruction d’une civilisation millénaire, celle de l’Europe chrétienne des patries – « dégoûtant mélange de races métissées, par conséquent corrompues » – pour bâtir un nouvel ordre dont il juge qu’il « n’est pas encore né ».

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