Le Comité de la France Libre des Indes britanniques

Le Comité de la France Libre des Indes britanniques

Le Comité de la France Libre des Indes britanniques

Les renseignements qui ont été donnés par M. L. Mossé, du Comité de Bombay, et par M. A. Moch, du Comité de Calcutta, ont permis de rédiger la note ci-dessous, complétée d’informations fournies par M. Robert Victor.

Le 24 juin 1940, sous la présidence de M. C.F. Baron, administrateur, les Français résidant à Calcutta se réunirent à Chandernagor et adoptèrent trois résolutions qui furent publiées dans la presse locale afin de faire connaître leur décision de participer à la lutte contre l’Axe en repoussant toute condition dictée par la force.
Pendant quelques mois, le Comité de Calcutta fut rattaché au Comité central de Bombay, créé en septembre 1940.
Mais à fin février 1941, le sous-comité de Calcutta reprit son autonomie et agit en toute indépendance, sous la présidence de M. Levay.
Une des premières tâches qui incomba à ces deux Comités fut la prise en charge et la gestion de nos services consulaires, car, les consuls de France tant à Bombay qu’à Calcutta, restés fidèles à Vichy, avaient été placés en résidence surveillée.
Et c’est ainsi que jusqu’au 15 janvier 1945, date de l’arrivée à Bombay de M. Berthelot, consul de France envoyé par Alger, les consulats français aux Indes furent administrés par les comités de la France Libre.
Le Comité de Bombay fit paraître rapidement un bulletin mensuel illustré La Revue des Français Libres, au bout de deux ans cette publication fut remplacée par la revue France at War.
La propagande par radio fut assurée à partir du 21 septembre 1940 et pendant deux ans, par une émission quotidienne, de 23 heures à 23 h 30, intitulée « Les Français Libres d’Orient ».
Durant son activité, le Comité de Bombay recueillit un nombre important de laks de roupies, ce qui lui permit non seulement de couvrir tous les frais de gestion, de propagande, etc., mais aussi d’envoyer des fonds au général de Gaulle, à Londres, et, en Moyen-Orient, au général Catroux. Il convient de signaler la contribution importante versée par les Parsis, zélateurs de Zoroastre, qui se montrèrent particulièrement généreux.
Mais l’action du Comité de Bombay ne s’exerça pas uniquement sur le plan de la propagande. Bombay, en effet, était devenu rapidement le port d’attache de quatre navires F.N.F.L. : le Président Doumer, le Félix Roussel, le Cap Saint-Jacques, l’Espérance. Aussi le Comité de Bombay fut appelé à intervenir auprès des autorités britanniques à l’effet d’obtenir d’elles un statut pour les officiers de la marine marchande de la France Libre ; un bureau naval F.N.F.L. fut ouvert à Bombay, sous la direction de Pierre Pagnon, qui dépendait du bureau naval de Suez. C’est à Suez, d’ailleurs, qu’en juin 1940, sous l’impulsion des pilotes du Canal, les équipages du Félix Roussel et du Président Doumer avaient rallié la France Libre, et, à chaque escale, le Comité de Bombay accueillait et aidait les équipages de ces paquebots devenus transports de troupes bien armés.
Le Félix Roussel participa à l’évacuation de Singapour et fut décoré de la croix de guerre par le général de Gaulle, alors que le Président Doumer devait être torpillé en convoi, en 1942, le long de la côte occidentale de l’Afrique : il coula corps et biens sous le commandement du capitaine Mantelet, ancien pilote du canal de Suez, Compagnon de la Libération.
À Calcutta, nos compatriotes étaient peu nombreux, le Comité accueillait et hébergeait les volontaires et nos marins transitant par ce port important, le Comité assurait également des envois de colis à nos soldats et à nos prisonniers.
Dès 1941, il envoya au Caire une somme importante (sa première contribution financière à la F.L.).
Le Comité de Calcutta remplit également une importante fonction de liaison avec Tchoung-King et il apporta une aide précieuse à nos compatriotes blessés ou réfugiés de Malaisie et de Birmanie.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 126, juin 1960.