Pierre Pouyade : un aviateur s’évade d’Indochine

Pierre Pouyade : un aviateur s’évade d’Indochine

pouyadeVolontaire pour rejoindre les colonies dans l’espoir de reprendre le combat, après la défaite française, le capitaine Pierre Pouyade (né le 25 juillet 1911) est envoyé en novembre 1940 en Indochine; il y prend la tête d’une escadrille.
Il découvre avec écoeurement la collaboration de plus en plus marquée des autorités françaises d’Indochine avec l’occupant japonais. Il a ordre d’abattre, sans sommation, les avions américains, basés en Chine. Un avion américain des Flying Tigers est abattu par la DCA française près de la frontière chinoise; les autorités militaires françaises livrent le pilote aux Japonais, qui l’exécutent. «Totalement bouleversé», le capitaine Pouyade décide de quitter l’Indochine.
Après avoir dérobé le plan complet de la défense aérienne japonaise en Indochine et laissé à son commandant une lettre «corsée», il décolle, en direction de la Chine, le 2 octobre 1942, de la base de Bach M’aï, sous contrôle Japonais, aux commandes d’un Potez 25 lent et poussif.
À court de carburant, il se pose sur un terrain de fortune, à Mongtzeu, au sud de Kunming, dans le Yunnan. Recueilli par des aviateurs américains et pris en charge par la mission militaire française de Chongqing, il entreprend un périple de cinq mois. Grâce à l’aide d’un camarade de promotion de Saint-Cyr, Guillermaz, et du général américain Stilwell, il monte à bord d’un avion américain à destination de Calcutta. Puis un hydravion anglais le conduit au Caire. Traversant ensuite le Soudan, le Tchad, le Nigeria et l’Atlantique, il arrive aux États-Unis, avant d’embarquer pour l’Angleterre, via l’Islande. En février 1943, il est à Londres.
En représailles, les autorités vichystes d’Indochine le condamnent à mort et confisquent ses biens.
Après une rencontre avec le général de Gaulle, qui s’informe de la situation en Indochine, il obtient d’être affecté sur le front russe, au groupe de chasse Normandie, dont il prend le commandement après la mort du commandant Tulasne, le 17 juillet 1943.

Pour aller plus loin :

Daniel Porret, Franck thévenet, Les As de la guerre, 1939-1945, tome II, Service historique de l’armée de l’air, 1993, 322 p.

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