Un soldat de la Wehrmacht, témoin de la défaite française

Un soldat de la Wehrmacht, témoin de la défaite française

L’auteur

Hans Scholl est né le 22 septembre 1918 dans le Bade-Wurtemberg (Allemagne) au sein d’une famille hostile au nazisme. Étudiant en médecine, il sert tout d’abord comme estafette motorisée et rejoint ensuite le service de santé de la Wehrmacht. En 1942, il fonde, avec sa soeur Sophie et quelques amis, le mouvement de résistance de la Rose Blanche. Pour avoir diffusé des tracts hostiles au régime nazi, ils sont arrêtés et jugés. Hans, sa soeur Sophie ainsi qu’un ami, sont décapités, le jour de leur jugement, le 22 février 1943 dans une prison près de Munich.

Le contexte

Mobilisé en mars 1940, il annonce à ses parents, le 14 mai, son départ pour le front. Avec son unité, il participe à l’invasion de la Belgique. à la fin du mois de mai, il séjourne à Saint-Quentin et, mi-juin, il stationne près de Reims. Servant dans une unité sanitaire à l’arrière des premières lignes, il n’est pas directement confronté à la violence des combats mais il constate leurs conséquences (nombreux blessés…).

Le document

Les documents sont extraits des carnets et correspondances, rédigés par Hans Scholl entre 1937 et 1943. Dans les courriers destinés à ses parents, se méfiant de la censure, il ne fait que de légères allusions à la situation et à ses propres convictions.

Extraits de la Correspondance de Hans Scholl avec ses parents
Hans et Sophie Scholl, Lettres et carnets, 2008, 366 p.

A ses parents. Cantonnement,
6 juin 1940

[…] Les nôtres pensent que la guerre sera terminée en août. Je ne le crois pas, même si les Français se conduisent en amateurs. Le nombre de prisonniers que l’on voit défiler chaque jour devant nous est vraiment effrayant […].

Le 12 juin 1940

Nous avons dû avancer contre toute attente. Nous avons eu fort à faire. Les combats autour de Soissons ont fait beaucoup de blessés. La nuit dernière, nous étions censés installer un hôpital de campagne à Reims, mais il semble que les Français aient depuis repris la ville. D’ici peu, cependant, ils l’auront de nouveau évacuée. Je ne comprends pas la guerre des Français. […]
Très affectueusement à vous,
Votre Hans

Pour mieux connaître Hans scholl et la Rose blanche

Inge Scholl, La Rose blanche, Les éditions de Minuit, 1955, 156 p.

Ouvrages sur la Résistance allemande

Christine Levisse-Touzé et stefan Martens (dir.), Des Allemands contre le nazisme, oppositions et résistances, 1933-1945, Albin Michel 1997, 382 p.