Une organisation clandestine

Une organisation clandestine

Une organisation clandestine

Une Résistance organisée a pu se constituer dans certains camps, où les déportés ont réussi à gagner une certaine marge. C’est le cas de Buchenwald.
A l’été 1943, les déportés allemands du camp de Buchenwald créent un Comité international clandestin, dirigé jusqu’en avril 1945 par Walter Bartel, communiste allemand déporté à Buchenwald depuis 1939. D’autres nationales le rejoignent. Un ancien adjoint de Jean Moulin, Henri Manhès, alias le colonel Frédéric, et le syndicaliste Marcel Paul y représentent les Français.
En juin 1944, des déportés français constituent clandestinement un Comité des intérêts français clandestin (CIF) présidé par Henri Manhès, avec Marcel Paul comme adjoint. Constitué de représentants de partis politiques et de mouvements et réseaux de la Résistance déportés, il se donne pour but de représenter les Français et d’assurer la défense de leurs intérêts au sein des instances clandestines formées par les autres nationalités et chapeautées par le Comité international, mais aussi de repérer les résistants français parmi les nouveaux convois de déportés, de sauver les Français, d’organiser le sabotage dans les usines, enfin, de préparer la libération du camp.
Le CIF fédère une trentaine de groupes français de résistance, services d’action ou de renseignements présents dans le camp. Pierre Pery y représente le BCRA, Martin (auquel succède Pierre Sudreau) les réseaux de la France combattante, Fleuret le réseau Confrérie Notre-Dame (CND), Mrazovich (puis Rancy) le réseau Vengeance.
En septembre 1944, la résistance du camp crée un comité militaire international qui rassemble quelques armes détournées des usines allemandes d’armement cachées sous les planches d’un block de détenus. Par ailleurs, un déporté polonais monte un poste de radio clandestin.
Au début d’avril 1945, devant l’avancée de la 3e armée américaine du général Patton, les gardes SS commencent à évacuer le camp, avec les 9000 prisonniers du kommando d’Ohrdruf le 5 avril. Le 11 avril, l’organisation clandestine déclenche l’insurrection et prend le contrôle du grand camp, avant l’arrivée d’unités de la 4e division blindée et de la 80e division d’infanterie.
Bibliographie
• François Berriot, Témoignages sur la Résistance et la Déportation : Autour de Jacqueline Pery d’Alincourt, L’Harmattan, 2007.
• Christiane Rimbaud, Pierre Sudreau, un homme libre, Le Cherche Midi, 2004.
• Pierre Sudreau, Au-delà de toutes les frontières, Odile Jacob, 2002.