L’appel du 18 juin: l’acte fondateur de la France Libre

L’appel du 18 juin: l’acte fondateur de la France Libre

L’appel du 18 juin: l’acte fondateur de la France Libre

“La flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas”. Ainsi s’exprime le général de Gaulle dans son appel du 18 juin 1940 sur les ondes de la BBC. Revenant à la charge le lendemain 19 juin sur les mêmes antennes, il ajoute : “Tout Français qui porte encore des armes a le devoir absolu de continuer la résistance”.

1_2_1_1_appel_18_juin_1940
Le général de Gaulle prononçant un discours à la BBC.

Le 18 juin, vers 18h 30, Jean Marin se trouvait pour enregistrer à Broadcasting House en compagnie de Jean Oberlé, peintre de talent et journaliste à ses heures. C’est ainsi que les deux amis eurent le privilège d’entendre, d’un studio voisin, le général de Gaulle prononcer son appel.

Que l’appel, le 18 juin 1940, de ce général inconnu au nom prédestiné ait ému, qu’il ait suscité chez certains un souffle d’espoir dans l’effondrement général qu’il ait stimulé des énergies, assez de témoignages l’attestent. L’Appel apportait une lueur, il exprimait une volonté française que rien n’avait abattu, qui maintenait, par la voix d’un seul, une tradition nationale, qui faisait le lien avec toute notre histoire. Mais, comme devant la plupart des grands événements historiques, bien rares durent être ceux qui en devinèrent la portée. Pierre Bourdan, qui allait être pendant quatre ans à la BBC le plus brillant commentateur de l’équipe “Les Français parlent aux Français”, fut, le 19 juin au matin, de ceux qui firent visite au général rebelle, dans son petit appartement de Seymour Grove. “J’éprouvais”, a-t-il raconté, “une curiosité intense et nerveuse, sensation d’ailleurs réconfortante après le désarroi moral de la veille, mais non pas ce qu’un écrivain romantique appelait le “frisson historique”, annonciateur des grands événements ou des grandes rencontres.”

Le fait est que, si le 18 juin 1940 est devenu “le 18 JUIN”, ce ne fut pas du jour au lendemain. Combien de Français, même parmi les résistants précoces, même parmi les plus fervents gaullistes de France, connaissaient, quatre ans plus tard, au jour de leur libération, la date et le texte de l’Appel ? Du moins ont-ils su très tôt que de Gaulle avait été le premier à exprimer le refus et à le faire savoir, grâce au miracle de la radio -et qu’il avait été apparemment le seul, puisque la brutalité de la défaite avait tétanisé les masses et que le gouvernement du Maréchal avait contraint au silence les rares protestataires potentiels . Ainsi la prise de conscience de ce que représentait le geste du général de Gaulle a sans aucun doute existé largement et précocement parmi les Français, même chez ceux qui n’étaient pas gaullistes. La manifestation étudiante du 11 novembre 1940 à l’Arc de Triomphe, précédée de deux gaules en est un premier et éclatant témoignage.

Les étapes suivantes sont connues. L’engagement de Français Libres sur tous les théâtres de combat, la gloire de Bir Hakeim, la création d’un Comité national, toutes nouvelles relayées et amplifiées par la BBC, puis, à partir de 1942 l’adhésion des mouvements de résistance, ont achevé de faire du général de Gaulle un symbole : à la fois symbole de l’esprit résistant et symbole, selon ses propres mots, de “l’honneur, [de] la raison [et de] l’intérêt national”.

Le 18 juin 1940 fait désormais partie du patrimoine national. Son évocation déconsidère au point de l’annihiler le message et l’image même du maréchal Pétain dans les films documentaires sur la période. Il est, dans tous les manuels d’histoire, le repère de l’honneur, du courage et de l’espérance. Il est inscrit dans les mémoires françaises comme une des plus grandes dates d’un grand passé.

L’Appel du 18 juin

Le discours du 22 juin 1940

L’Affiche “A tous les Français”

Le message commémoratif du 18 juin 1950