
Il y a cinquante ans, la 2e DB libère Strasbourg, par Gérard Michel
Ancien de la 2e DB, président d’honneur de l’AN-ACVG de l’audiovisuel (1)

Quand, il y a quelques mois, le rédacteur en chef de Réseau audiovisuel me fit bien amicalement l’honneur et le plaisir de me demander d’écrire un article sur la Division Leclerc, je temporisai, mesurant la difficulté de l’entreprise, et je lui demandai d’attendre le grand rassemblement national des Anciens de la 2e DB et les cérémonies officielles qui allaient marquer le cinquantenaire de la libération de Strasbourg.

Ayant à ses côtés Leclerc et son ministre de la Guerre, Diethelm, la grande silhouette de l’Homme du Destin avance une dernière fois devant ces hommes qui ont su prouver que la France n’avait pas perdu la guerre. Et c’est alors la fantasia extraordinaire, unique, des mille cent blindés rugissants qui passent à vive allure devant « les deux chefs qui représentent la France invaincue ». Quel sentiment n’ai-je pas, comme tous, éprouvé durant cette « ruée » ? Oh ! griserie de la Victoire ! Un mois plus tard, la 2e DB reçoit l’immense ovation des Parisiens en descendant les Champs-Élysées, derrière le char Tailly de Leclerc, à l’occasion de l’anniversaire du 18 Juin 1940. Et le 22 juin, sur l’hippodrome de La Sole, ce sont les « adieux de Fontainebleau », poignants, inoubliables :

L’esprit Leclerc est là. La maréchale, disais-je, l’a bien développé, surtout dans la préface de l’ouvrage de Jean-Jullien Fonde Les Loups de Leclerc :

Je relis d’ailleurs souvent les lettres que m’a adressées la maréchale en diverses circonstances et dont certains passages poussent à la réflexion, amènent même à la méditation. Je cite par exemple : « …Nous sommes tous bénéficiaires du bien ; et, hélas ! responsables du mal. Actuellement, on a l’impression du combat apocalyptique de « la Bête contre la Femme ». On manipule la vie ! On la supprime puis scientifiquement on s’en empare sans savoir où cela conduira. Mais dans son orgueil, l’homme se veut créateur comme Dieu. Quel orgueil ! Quelle insulte ! Alors le Seigneur se choisit des Amis sûrs… ». Et encore : « …Quelle Espérance de pouvoir prier Notre-Dame de France, Reine de la Paix, à cette époque (1988) où nous semblons si officiellement pourris… où le Père Noël remplace l’Enfant Jésus… ».
Vive la division Leclerc ! Vive la 2e DB !