Cadets et élèves officiers de la France Libre à travers la presse française libre
La Catapulte
En décembre 1940, le général de Larminat, haut-commissaire de l’Afrique française libre institue l’école d’élèves officiers de Brazzaville, rebaptisée plus tard “Colonna d’Ornano” en hommage au lieutenant-colonel Jean Colonna d’Ornano, tué lors du raid de Mourzouk le 11 janvier 1941.
Au printemps 1941, les élèves officiers créent un journal bimensuel, La Catapulte, dans lequel ils mêlent actualités de l’école, libre opinion sur les événements nationaux et internationaux et plaisanteries potaches.
Le premier numéro paraît le 1er avril 1941. En page 2 figure la première promotion d’aspirants.
Le numéro 5-6 est publié le 1er juillet 1941, peu avant le départ des membres du comité de rédaction, promus au grade d’aspirant.
France
En janvier 1941, les Français libres du Proche-Orient, regroupés depuis septembre 1940 sous l’autorité du général Catroux, délégué de la France Libre pour le Proche-Orient, les Balkans et la mer Rouge, créent en Égypte un bulletin intitulé France : Organe des Français libres du Proche-Orient.
Dans le n° 4, daté du 28 février 1941, la rédaction annonce, par une brève en page 5, l’inauguration officielle de l’école d’élèves officiers de Brazzaville le 27 février 1941.
De son côté, le n° 31-32, daté des 15-22 septembre 1941, signale, page 7, la réception d’un exemplaire de La Catapulte, le journal des élèves officiers de l’école Colonna d’Ornano de Brazzaville, et reproduit certains de leurs calembours.
Dans le n° 36-37 des 21-28 octobre 1941, paraît en page 12 un cliché du défilé des élèves officiers de l’école Colonna d’Ornano dans les rues de Brazzaville le 14 juillet 1941.
Enfin, le n° 41-42 des 25 novembre-2 décembre 1941, propose aux pages 22-23 une double-page de photos avec un cliché de cadets de la France Libre, au repos, lors d’une cérémonie à Malvern College, au pied de la War Memorial Statue. De gauche à droite, on reconnaît Jean Briand (1922-1951), Jacques Lemarinel (1923-1944), René Hainaut (1924-1944), Gérard Gaultier de Carville (1924-1944), André Casalis (1923-2021), Jacques Duchêne (1923-1945) et, en partie masqués, Robert Mulsant (1923-1999), Jean Bouclet (1924-1944), Jean Pellé (1923-2017) et Cyril Herbout (1924-2010). Le cliché est conservé à l’ECPAD à la cote “ECPAD Londres 93”.
La Lettre de la France Libre
En mars 1942, La Lettre de la France Libre, organe de la France Libre édité par le service de presse du mouvement, à Londres, publie en couverture un autre cliché de la cérémonie de Malvern. Cette fois, les cadets de la France Libre, pris en contre-plongée au moment du présentez armes.
Dans le même numéro, un montage photographique montre, page 5, “les cadets de la France Libre à l’entraînement”. Celui-comprend un autre angle de la cérémonie au pied de la War Memorial Statue, un portrait en partie détouré du lieutenant André Beaudouin, commandant de l’école (cliché “ECPAD Londres R47”), une progression avec mise à l’affût, un exercice de tir, un gros plan sur le bivouac d’une section de cadets, enfin, une marche, avec, au premier rang, de gauche à droite, le sergent André Lehrmann (1919-1982), Jean Briand, Hervé Arnault de La Ménardière (1924-2004) et René Hainaut.
Les Documents
Dans son n° 29 du 14 juillet 1942, le bulletin Les Documents reproduit, en page 2 de son cahier de photos, un cliché du défilé des forces terrestres françaises libres de Grande-Bretagne dans les rues de Londres pour la commémoration du 14 juillet. Au premier plan, les cadets, emmenés par le capitaine René de Lajudie (1911-1965), alias Lajoncière, entrent sur Buckingham Gate, laissant derrière eux le parc Saint James, pour rejoindre la statue équestre du maréchal Foch, à Grosvenor Gardens. Au premier rang, on reconnaît, de gauche à droite, Georges Taylor (1924-1945), futur compagnon de la Libération, porte-fanion, Léopold Hulot (1923-1948) et René Hainaut.
Les Cahiers français
Dans son numéro 55 de mai 1944, le bulletin Les Cahiers français consacre une page de photos aux fanions des maquisards, en France occupée, et des unités des Forces françaises libres, en Grande-Bretagne. Parmi ces photos figure un cliché, en plan resserré, sur lequel le sous-lieutenant Marius Taravel (1918-1949) présente aux journalistes le fanion de l’école militaire des cadets de la France Libre.
Page suivante, la rédaction présente « la jeunesse de France », à travers un cliché de jeunes maquisards et de cadets de la France Libre en formation de marche. Les seconds mènent un exercice de défilé.
Bulletin des Forces aériennes françaises en Grande-Bretagne
En janvier 1945, le n° 13 du Bulletin des Forces aériennes françaises en Grande-Bretagne reproduit, aux pages 2 et 3, sous le titre “Composition française”, des extraits d’une composition française rédigée lors d’un examen à Old Dean Camp, à Camberley, par Robert Colcanap (1922-1943), alias Coco Bob.
Parti avec quatorze camarades de Brest pour l’Angleterre à bord du Meknès le 18 juin 1940, le jeune lycéen de 17 ans demande à servir dans l’aviation. Devant son apparence juvénile, on l’envoie auprès des futurs cadets de la France Libre et on le contraint d’abord à passer baccalauréat. Ayant obtenu son certificat d’admission au lycée français de Londres le 25 septembre 1940, il parvient à se faire incorporer dans les Forces aériennes françaises libres le 28 octobre suivant. D’abord affecté en dépôt sur le cuirassé Courbet, il est transféré au camp Old Dean à Camberley.
Trop petit pour devenir pilote, il suit la formation de navigateur et suit, à partir de septembre 1941, les cours de la 2 Air Observers School de Million (Canada) de la 3 Air Observers School de Bobbington (Staffordshire) et de la 7 Air Gunners School de Stormy Down (Pays de Galles). Breveté navigateur en mars 1942 et nommé aspirant le 7 mars 1942, il rejoint le groupe mixte d’instruction de Damas (Syrie) en avril 1942. En août 1942, il est affecté à la mission du Caire (Égypte), puis rejoint la 72 Operational Training Unit de Nanyuki (Kenya). Embarqué sur le Mendoza en direction de Durban (Afrique), il survit au torpillage de son navire et se distingue par son courage. Nommé sous-lieutenant le 15 décembre 1942, il rentre en Angleterre, où il est affecté au groupe de bombardement Lorraine. Le 22 octobre 1943, il est blessé à un œil et à une jambe par la Flak au début d’une mission. Le 11 novembre suivant, lors d’un exercice de vol en formation, son Douglas Boston III BZ339/OA°R est victime d’une panne successive des deux moteurs et percute une c=position de bétonnée de DCA, à Deep Cut, en tentant d’atterrir. Le sous-lieutenant navigateur Colcanap est tué, ainsi que le sous-lieutenant pilote Laurent. Romain Gary lui dédie son premier livre L’Éducation européenne.
Dans cette composition, le jeune Finistérien de Lanmeur décrit sa vie d’élève de classe de philosophie au lycée de Brest et les conditions de son départ pour l’Angleterre.
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