
La Combattante ouvre la voie
Par l’amiral Jacques Zang

Avec les fleet-destroyers HMS Venus, Fury, Faulknor et son sister-ship le « Hunt » Stevenstone, le torpilleur La Combattante était en première ligne le matin du 6 juin 1944 devant Courseulles-sur-Mer, où ces destroyers appuyaient par leur feu l’assaut de la 7e brigade canadienne sur la plage baptisée Juno Mike.

La Combattante mouilla alors vers 8 h 35 par fonds de 10 mètres, prête à répondre aux demandes de tir indirect qui lui parviendraient par l’intermédiaire d’un « artillery liaison officer » (ALO) qu’elle avait à bord ; mais la brigade canadienne avançait rapidement sans rencontrer grande résistance et ne fit pas appel à ses services. En tir à vue, en un peu plus d’une heure, La Combattante avait tiré 439 coups de 102 mm, dont 394 perforants. Ce faisant, avant de mouiller la première fois par fonds de 4 mètres, elle s’était un peu trop approchée de la côte : quoique stoppée depuis peu, elle avait touché le plateau, dit du Calvados, qui la déborde, dont elle s’était aisément dégagée en mettant en arrière. Cet incident lui avait valu du chef de groupe, le Venus, un message d’appréciation en morse lumineux : « Je suis heureux que ce soit un Français qui ait le premier touché le sol de France ! »