Une tentative d’évasion : le cas de Geneviève de Gaulle vers Ravensbrück

Une tentative d’évasion : le cas de Geneviève de Gaulle vers Ravensbrück

Nous tentâmes, dans certains wagons, de nous évader. Un prisonnier de guerre, qui conduisait le camion dans lequel nous avions été amenées à la gare, nous avait donné une sorte de lime, assez bon outil, avec lequel on pouvait faire des merveilles, mais nous étions des femmes, pas tellement habiles et il était très difficile de travailler dans un wagon surpeuplé comme le nôtre. D’autre part, certaines femmes avaient de grandes appréhensions car leurs fils, leurs frères ou leur mari étaient dans le convoi des hommes et l’on nous avait averties que pour chaque femme qui essaierait de s’évader, cinq hommes seraient fusillés. Elles étaient donc très réticentes. Néanmoins, des essais furent tentés mais nous fûmes surprises avant d’avoir terminé le petit découpage de planches que nous avions entrepris. On nous menaça mais il n’y eut pas de représailles.

Bibliographie

Geneviève de Gaulle, « Prise dans une souricière », En ce temps-là, de Gaulle, tome 3, 1972, n° 45, p. 29.