Gaston Danielo

Gaston Danielo

Gaston Danielo alias Gaston Fernand (DR).

Gaston DANIELO
né le 13 juin 1919 à Vannes (56)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.080
“Disparaît en Manche” le 30 avril 1942 au large de Cherbourg

Pilote au “118 Squadron” de la RAF
“Mort pour la France” à l’âge de 22 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Gaston DANIELO, s’engage dans l’Armée de l’Air lorsque la France entre en guerre en septembre 1939. Dirigé vers l’École de pilotage d’Angers-Avrillé, il obtient son brevet de pilote militaire en janvier 1940.

Il poursuit la formation de pilote à l’École de chasse du Centre d’instruction d’Étampes lorsque celle-ci doit se remplier en avril 1940 sur La Rochelle.

Face à l’avancée fulgurante des troupes allemandes au nord de la France, l’école reçoit l’ordre le 19 mai de se replier vers le sud.

Le 22 juin 1940 voit la signature de l’armistice franco-allemand. Gaston DANIELO refusant de baisser les armes décide de rejoindre l’Afrique du Nord ou bien la Grande-Bretagne pour continuer le combat.

Deux jours plus tard il réussit à Saint-Jean-de-Luz à embarquer clandestinement à bord d’un paquebot à destination de l’Angleterre. A son arrivée, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE en s’engageant à Londres dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).

Après avoir suivi le parcours de la formation de pilote de la RAF (Royal Air Force), Gaston DANIELO, qui a pris comme nom d’emprunt celui de “Gaston FERNAND”, obtient en août 1941 son brevet de pilote de chasse.

“Hurricane” du “119 Squadron” (DR).

Après un stage de perfectionnement, il est affecté en octobre 1941 dans une unité opérationnelle, le “79 Squadron”, installé sur la côte sud du Pays de Galles, équipé d’avions de chasse “Hurricane”.

Il y retrouve ses camarades Robert NIOLOUX, Pierre ORLÉON, Marc HAUCHEMAILLE et Claude HELIÈS.

Cinq mois plus tard, Gaston est muté au “118 Squadron”, équipé de d’avions de chasse “Spitfire”, installé au sud de l’Angleterre près du port de Bournemouth. L’activité du “118 Squadron” est soutenue : escorte de bombardiers, protection de convois maritimes, missions offensives au-dessus de la France, patrouilles maritimes au-dessus de la Manche.

Le 30 avril 1942, le sergent-chef Gaston “FERNAND” a déjà effectué 29 missions de guerre lorsqu’il est désigné pour participer à une opération au-dessus de la France.

Il ne le sait pas… ce sera la dernière.

SA DERNIERE MISSION

Jeudi 30 avril 1942, la Royal Air Force a programmé un raid aérien de grande envergure visant à bombarder trois objectifs en France : la gare ferroviaire d’Abbeville, les installations portuaires du Havre et le terrain d’aviation de Morlaix.

Pour cela, le “Bomber Command” va engager 24 bombardiers moyens “Douglas Boston”. Pour assurer leur protection, le “Fighter Command” va engager 38 squadrons de Spitfire. Certains seront utilisés pour les missions de diversion afin de provoquer et d’attirer l’aviation allemande dans d’autres secteurs.

C’est au total 730 sorties qui sont prévues tout au long de la journée réparties en :
2 missions de “Rodéo” (provoquer l’aviation allemande dans le ciel de France),
1 “Ramrod” (escorte d’une importante formation de bombardiers),
2 “Circus” (escorte d’une formation légère de bombardiers),
1 “Roadstead” (attaque de navires).

Dans le cadre de l’opération “Circus 146”, durant laquelle six bombardiers “Boston” iront bombarder en milieu d’après-midi le terrain d’aviation de Morlaix, où est installée l’aviation allemande, le “118 Squadron” devra effectuer une mission “Sweep” dans le secteur de Cherbourg. Le principe d’une telle mission consiste à aller attirer et provoquer l’aviation ennemie afin d’engager le combat.

Le “118 Squadron” sera accompagné par le “66 Squadron”. Ils seront rejoints par le “501 Squadron”, composant tous trois une “Wing” qui sera commandée par le Wing Commander Ian Richard GLEED, surnommé “Widge”.

“Spitfire Vb” du “118 Squadron” (DR).

En fin de matinée, une alerte : il est 12h05 lorsque la section d’alerte décolle la base RAF d’Ibsley, composée du Sgt BROWN et du Sgt GREEN, pour intercepter des avions ennemis repérés venant du sud en direction de la pointe de Swanage.

12h15, une seconde section décolle en renfort conduite par le P/O THOMAS avec comme équipier le F/Sgt Gaston FERNAND aux commandes de son “Spifire Vb (AD210) -NK-“.

12h20, un dernier Spitfire décolle pour les rejoindre piloté par le F/Lt NEWBERY.

12h40, aucun avion ennemi n’est repéré, les Spitfire sont de retour à la base RAF d’Ibsley.

En milieu d’après-midi la mission “Sweep” : il est 16h35 lorsque onze Spitfire du “118 Squadron” décollent du terrain d’Ibsley, avec eux les Spitfire du “501 Squadron” et du “66 Squadron”.

L’ensemble de la formation, conduite par le Wing Commander Ian Richard GLEED, prend la direction plein sud en direction de la presqu’ile du Cotentin. Le “118 Squadron” est conduit par Squadron Leader John Harold Gilbert WALKER.

Gaston “FERNAND” est aux commandes du “Spifire Vb (AD210) -NK-“, son équipier est le sergent GREEN.

Spitfire (DR).

À 20km de la côte française, la formation, volant à une altitude de 7600 m, prend le cap en direction de la pointe de Barfleur. Cinq avions du “66 Squadron”, qui ont rencontré tour à tour des problèmes de moteur, retournent à leur base. Le reste de la formation poursuivit sa mission.

Encore au-dessus de la Manche, elle est surprise par l’attaque de quatre avions ennemis “Messerschmitt Me109” plongeant du soleil. Aussitôt, la “wing” engage un combat tournoyant avec les assaillants.

Un “Me109”, lors d’une attaque plongeante sur le “501 Squadron”, n’a pas pu redresser et termine sa course en percutant la mer.

Il est environ 17h30 lorsque le Spitfire de Gaston est touché, son avion est aperçu plongeant dans la mer et disparaître.

Le combat fini les avions du “118 Squadron” rentrent à la base RAF d’Iblsey. Le dernier “Spitfire” se pose à 18h00.

Le sergent-chef Gaston DANIELO sera officiellement déclaré “porté disparu”.

Il était âgé de 23 ans, il participait à sa 30e mission de guerre.

Son corps ne sera jamais retrouvé.

Estimation du lieu de la disparition au large de Cherbourg.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Gaston Danielo, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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