Joseph-Hervé Monjaret

Joseph-Hervé Monjaret

Joseph-Hervé Monjaret

Les obsèques de Joseph-Hervé Monjaret ont été célébrées le 15 décembre 1995 dans l’église paroissiale de Plouec-du-Trieux. Il a été inhumé dans le caveau de famille au cimetière de Plouha.
J.-H. Monjaret, né le 24 août 1920, est en juin 1940 en classe de philosophie au collège des Cordeliers à Dinan, Les examens du baccalauréat retardés, il rentre chez ses parents à Plouha, le soir du 17 juin 1940. Le lendemain, il gagne Paimpol avec son frère Constant, et s’embarque à Loguivy-de-la-Mer, sur le langoustier Reine Astrid pour rejoindre l’Angleterre. Il débarque à Falmouth. Après un court séjour à Patriotic School, il s’engage fin juin 1940 dans les Forces Françaises Libres à l’Olympia Hall. Il est affecté dans l’artillerie sous les ordres du commandant de Conchard, au camp de Delville-Aldershot, puis d’Old Dean, à Camberley.
En mars 1941, il rejoint la 1re compagnie de parachutistes du capitaine Bergé. Après avoir obtenu son brevet de parachutiste, il suit un entraînement commando et radio. En septembre 1941, son entraînement terminé, il est prêt à partir en mission. Dans le cadre de la mission “Rex”, ils seront trois à être parachutés en France, dans la région de Salon-de-Provence : Jean Moulin (Max), Raymond Fassin (Sif) et lui-même (Frit), dans la nuit du 1er janvier 1942. Avec l’accord de l’abbé Henri Miral, curé de Caderousse, il pourra installer son poste émetteur dans le grenier du presbytère, d’où il émet deux ou trois fois par semaine à destination du BCRA de Londres.
Le lundi de la Pentecôte 1942, Hervé Monjaret transfère son poste radio à Tassin-la-Demi-Lune, dans la banlieue de Lyon. Il trouve un emploi de représentant en papeterie. En septembre 1942, sa mission radio terminée, il doit repartir pour l’Angleterre. Il demande et obtient de Max (Jean Moulin) une nouvelle mission. Il devient officier de liaison auprès du mouvement Franc-tireur ; son rôle : rencontrer les responsables du mouvement en zone Sud, et aussi rechercher dans les régions qu’il visite des terrains de parachutages et d’atterrissages. Henri Deschamps, professeur à Lyon, lui est affecté comme adjoint.
À partir de janvier 1943, Jean Moulin met sur pied le Service des opérations aériennes et maritimes (SOAM) ; Fassin est chargé des régions R1 et R2 (Lyon-Marseille); Paul Schmidt des régions R5 et R6 (Clermont-Limoges) et Hervé Monjaret des régions R3 et R4 (Montpellier-Toulouse). Il est arrêté par la Gestapo, le dimanche 4 avril 1943, dans la boutique de fleuriste de Mlle Ferlay, à Lyon. Conduit à l’hôtel “Terminus”, il est interrogé sans ménagement par les sbires de Klaus Barbie.
Il s’en tient à sa couverture de représentant en papeterie, sous le nom d’Hervé Le Goff, originaire de Lorient (dont les listes d’état civil ont été détruites par les bombardements). Interné à la prison Montluc, puis à Fresnes, il est déporté en octobre 1943 au car de Mauthausen, d’où il est libéré début mai 1945.
Aux nombreuses décorations reçues après la guerre, il faut ajouter la gloire dont le général de Gaulle disait qu’”elle était celle des hommes qui n’ont jamais cédé.”
Les Français Libres adressent à toute sa famille leurs très sincères et affectueuses condoléances.

Extrait de la Revue de la France Libre, n° 294, 2e trimestre 1996.