La commission Cathala

La commission Cathala

La commission Cathala

Le 2 décembre 1941, est instituée par décret la commission d’étude des problèmes intellectuels et de l’instruction, placée sous la présidence de Joseph Cathala (1892-1969), professeur de chimie à l’Université de Toulouse passé en Angleterre à l’été 1940.

Composée d’une trentaine de membres, elle comprend 30 % d’enseignants – surtout des universitaires, dont Paul Vaucher (1887-1966), quelques professeurs de lycée, dont Henry Hauck (1902-1967), Raphaël Vangrévelinghe (1906-1949) et le lieutenant Jacques Voisine (1914-2001), mais aucun représentant du premier degré –, des militaires (dont le médecin général Adolphe Sicé, co-président), des juristes, des journalistes (le lieutenant Maurice Schumann), des diplomates, des syndicalistes (Yvon Morandat) et deux parlementaires (Paul Antier et Fernand Grenier).

Réunie une vingtaine de fois dans la salle de conférences du 4 Carlton Gardens, du 8 juillet 1942 au 27 juillet 1943, elle ne dresse pas un plan structuré de réforme, dont seules des prémisses sont posées, mais s’attache à établir ses fondements philosophiques et politiques. Soucieuse de résoudre la querelle scolaire, elle recommande la fusion des écoles publiques et privées dans une structure nationalisée, mais autonome par rapport à l’État, l’introduction d’un enseignement religieux facultatif et le développement d’un enseignement civique et moral respectueux à la fois des traditions chrétienne et révolutionnaire. La durée de la scolarité obligatoire, la formation des maîtres, la limitation du nombre d’élèves par classe, le renouvellement des méthodes et l’orientation des élèves dans un enseignement prolongé et démocratisé sont également esquissés.

Les réflexions de la commission et de son président subissent l’influence très nette des méthodes pédagogiques et des projets britanniques de démocratisation de l’enseignement. Cela s’observe particulièrement dans la priorité donnée au développement de la personnalité de l’enfant sur la seule instruction ou en ce qui concerne l’organisation décentralisée de l’enseignement.

Bibliographie
Jean-François Muracciole, Les Enfants de la défaite : la Résistance, l’éducation et la culture, Presses de Sciences Po, 1998.
Jean-François Muracciole, “La résistance, l’éducation et la culture”, Tréma, n° 12-13, 1997.
Jean-François Muracciole, “La résistance, l’éducation et la culture”, Vingtième Siècle, revue d’histoire, n°58, avril-juin 1998, pages 100-110.
Claude J. Nordmann, “En Souvenir de Paul Vaucher”, Revue du Nord, tome 49, n°192, Janvier-mars 1967, pages 244-247.
André Désiré Robert, “La commission Cathala et le modèle anglais, Londres 1942-1943”, Carrefours de l’éducation, 2016/1 (n° 41), pages 65 à 80.

< Retour à la page d’accueil du dossier
< Penser l’école de demain