Le pillage de la France : Méthodes allemandes
Il s’agit d’une brochure de vingt-deux pages publiée à Londres par la Société des Éditions de la France Libre, sans date, et imprimée par A. P. Tayler & Co. Ltd., Holborn Hall, E.C.1. D’après le contexte, elle a dû paraître en 1943.
L’auteur, M. Simon, juriste, n’est pas identifié. Le préfacier est Pierre Tissier (1903-1955), maître des requêtes au Conseil d’État rallié à la France Libre en juin 1940, premier chef d’état-major du général de Gaulle, rédacteur de la Déclaration organique du 27 octobre 1940, puis secrétaire à la coordination du Comité national français et adjoint de René Cassin au Commissariat national à la Justice et à l’Instruction publique. Après la formation du CFLN, il préside le Comité des contentieux (juillet 1943), avant de devenir le directeur de cabinet d’Adrien Tixier au ministère de l’Intérieur en 1944.
L’ouvrage décrit la mise en coupe réglée du pays par les autorités d’occupation allemandes en s’attachant à démontre “la connexion étroite” de leurs ordonnances avec la législation du régime de Vichy. Après un rappel des dispositions économiques de l’armistice du 22 juin 1940, il étudie les différents aspects de cette “législation du pillage”: “la rafle des devises étrangères”, “la mainmise sur les banques”, “l’escroquerie de la “monnaie d’occupation””, “la duperie des accords de compensation”, “le vol des entreprises françaises”, “les réquisitions”, “la mise au pas de la production industrielle”, les lois raciales vues comme un “prélude de la mainmise économique”, etc. En conclusion, il envisage les possibilités d’un “retour à la légalité”. Pour défaire cette “entreprise subtile, détaillée et méthodique, résultat d’une politique longuement mûrie”, il ne suffit pas aux Alliés de gagner la guerre, il faut revenir sur “la concentration économique et industrielle autour du noyau allemand”, qui a “fait d’énormes progrès” entre 1939 et 1943.