Le 17 juin 1940, René Mouchotte (1914-1943), pilote de tourisme et sergent de réserve mobilisé en 1939, entend à la radio le maréchal Pétain annoncer qu’il vient de demander l’armistice.
Refusant la défaite, il s’empare, avec les sergents pilotes Charles Guérin, Henry Lafont, le sous-lieutenant observateur Georges Heldt, le sous-lieutenant de l’armée de terre André Sorret et le sergent-chef mitrailleur Duval, d’un bimoteur Caudron Goéland sur la base aérienne 141 d’Oran la Sénia, dans la nuit du 29 au 30 juin 1940, afin de continuer le combat aux côtés des Britanniques. Pendant ce temps, le sergent pilote Émile Fayolle et l’aspirant Hubert Stourm montent dans le Caudron Simoun n° 374. Les deux appareils s’envolent pour Gibraltar, à 475 km au nord-ouest, malgré le dysfonctionnement du mécanisme de changement du pas des hélices, « panné » pour empêcher les tentatives de décollage non autorisées.
Mouchotte est aux commandes avec Guérin. Lafont les prend en photo dans la cabine de pilotage.
Le 3 juillet, Mouchotte embarque avec une vingtaine de camarades à bord du chalutier Président Houduce, à destination de l’Angleterre, où il arrive le 13 dans la matinée. Arrivé à Londres le soir même, il assiste au défilé du 14 juillet et signe son engagement dans les Forces françaises libres.

Les documents

Gibraltar, le 3 juillet 1940. De gauche à droite : René Mouchotte, Charles Guérin, Georges Heldt, Henry Lafont et André Sorret.

De gauche à droite : Henry Lafont, René Mouchotte et Georges Heldt, debout. Assis, Charles Guérin, André Sorret, Émile Fayolle et Hubert Stourm, sur le pont du chalutier Président Houduce, entre le 3 et le 13 juillet 1940.

Charles Guérin sur le pont du chalutier Président Houduce, entre le 3 et le 13 juillet 1940.

René Mouchotte assis sur le pont du chalutier Président Houduce, entre le 3 et le 13 juillet 1940.