Les Cadets de la France Libre

Les Cadets de la France Libre

Les Cadets de la France Libre

“Le Saint-Cyr de la France Libre”

L’emblème de l’École militaire des Cadets de la France Libre (DR).

L’École des Cadets de la France Libre a connu sa forme définitive en février 1941. Précédemment, les jeunes volontaires susceptibles de devenir des officiers en raison de leur formation avaient d’abord été regroupés dans un camp d’inspiration scout à Brynbach et ensuite à Rake-Manor, où un enseignement de tournure classique était dispensé. Mais les étudiants volontaires n’avaient pas rallié le général de Gaulle pour poursuivre leurs études et, devant leur impatience, l’état-major de Londres décida de fonder une véritable école militaire destinée à former des officiers. Ce fut fait au début de 1941 par l’installation de la première promotion dans les locaux d’une “Public School” à Malvern, dans le Worcestershire, à laquelle le général de Gaulle vint remettre lui-même son fanion.

La première promotion, “Libération”, reçut son galon d’aspirant en juin 1942. Mais, en raison des nécessités de la guerre, l’École avait été transférée dans un manoir et ses dépendances situé à Ribbesford dans la commune de Bewdley (Worcs). L’encadrement fut assuré par des anciens instructeurs de Saint-Cyr, les moyens furent renforcés et de 1942 à 1944 quatre promotions successives y effectuèrent leur entraînement sous les ordres éclairés et paternels du chef de bataillon André Beaudouin. Ce sont : “Bir-Hakeim” (décembre 1942), “Fezzan-Tunisie” (juin 1943), “Corse et Savoie” (décembre 1943) et “18 Juin” (juin 1944).

Les officiers sortis de l’École servirent sur tous les champs de bataille, d’Afrique, d’Italie, de France, de Belgique, de Hollande et d’Allemagne. Un sur quatre d’entre eux est mort pour la France.

D’eux le général de Gaulle a écrit : “Dans son chagrin, aux pires jours de son Histoire, ils ont consolé la France.”

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L’Amicale des Cadets de la France Libre est l’une des plus actives associations liées à l’Association des Français Libres. Regroupant les anciens officiers du Saint-Cyr de la France Libre, elle a entretenu avec un respect et une constance remarquables le souvenir de ceux des Cadets qui sont morts au champ d’honneur et a maintenu le contact avec leurs familles. Fondée en 1947, l’Amicale, dont le général de Gaulle avait accepté de prendre la présidence d’honneur, a consacré ses premiers efforts à obtenir la confirmation de la reconnaissance de l’École comme la continuité de Saint-Cyr, ce qui a été acquis par une loi de la République. Ensuite, l’Amicale, a établi des liens étroits avec les autorités britanniques qui avaient accueilli les jeunes exilés qu’ils étaient : l’École de Malvern, les propriétaires de Ribbesford et la municipalité de Bewdley.

De même, une coopération active s’est développée entre elle et l’École spéciale militaire de Saint-Cyr à Coëtquidan. Ainsi le drapeau de l’École, décoré de la Légion d’honneur, de la croix de guerre et de la Médaille de la Résistance était-il accueilli le 2 août 1956 au Musée du Souvenir par le général de Gaulle en personne ; ainsi le 24 juillet 1966 était inauguré un menhir sur le site de Coëtquidan, rappelant les sacrifices des Cadets, et le 26 juillet 1987 la promotion sortante de Saint-Cyr choisissait le nom de baptême de “Cadets de la France Libre”.

À Malvern en 1949 était mis en place un banc en souvenir de la première promotion des Cadets et en 1961 une plaque était apposée sur le manoir de Ribbesford rappelant le souvenir de l’École. Ultérieurement, “House N° 5” où les Cadets résidèrent à Malvern recevait également une plaque souvenir. De plus, en 1994, une plaque était scellée dans le hall de la mairie de Bewdley et en 1999 le maire de la commune inaugurait au musée de la ville une vitrine consacrée à l’École. L’Amicale avait auparavant installé une vitrine au Musée du Souvenir et une autre au Musée de la Chancellerie de l’ordre de la Libération.

En plus des déjeuners, hebdomadaires jusqu’en 1997 ensuite mensuels, les anciens Cadets se réunissent tous les ans à l’occasion de leur assemblée générale, presque toujours précédée par des visites à caractère culturel. Des voyages à l’étranger ont été également organisés sur les lieux où tombèrent leurs camarades ou dans les prisons où ils furent incarcérés. De fréquentes visites ont eu lieu en Grande-Bretagne et des voyages collectifs d’agrément se sont également succédé.

L’Amicale a réalisé un annuaire qui a été plusieurs fois réédité à la suite de mises à jour et publie un bulletin semestriel qui assure la liaison entre tous et les familles.

La composition du bureau en décembre 1999 est la suivante : président Pierre Lefranc, vice-présidents Hervé Arnault de La Ménardière, Gilles Anspach, secrétaire général Serge Arvengas, trésorier Claude Voillery. Y siègent également des représentants de chacune des promotions.

Pierre Lefranc

Unité de tradition

École Spéciale Militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan

Le drapeau de l’École des Cadets a été confié à la garde de Saint-Cyr. Il est exposé au Musée du Souvenir. Il porte les décorations suivantes : Légion d’honneur, croix de guerre, médaille de la Résistance, croix de guerre luxembourgeoise.

Citation à l’ordre de l’Armée

Dès 1940, reprenant les plus belles traditions de Saint-Cyr, a groupé et instruit les jeunes Français venus en Angleterre désireux de lutter pour la libération de la patrie. D’abord à Malvern, puis à Ribbesford, a formé cinq promotions qui se sont magnifiquement comportées sur les champs de bataille les plus divers.

À sa dissolution, le 15 juin 1944, pouvait être fière d’avoir bien rempli sa mission, ainsi qu’en témoignent les multiples faits d’armes de ses anciens élèves, dont 52 sont morts au champ d’honneur.

Son nom demeurera dans notre histoire militaire comme celui du refuge où la jeune élite de notre armée apprit à vaincre pour libérer la France.

Paris, 7 juillet 1952

Signé : R. Pleven

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Publications

Mémorial des Cadets de la France Libre (édité par l’Amicale).
Les Cadets de la France Libre, par E. Bergot (Presses de la Cité).
Collection « Cadets de la France Libre », par A. Casalis : l’École militaire (Lavauzelle), Destins croisés (Presses Littéraires), Gérard Gaultier de Carville, biographie (EIAT 4), Louis Le Roux, biographie (EIAT), Destins brisés (en préparation).

Extrait de la Revue de la France Libre, n° 309, 2e trimestre 2000.