Max André
Max Eugène Maurice ANDRÉ
né le 13 mars 1919 à Avize (51)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.003
“Disparaît en mer Celtique” le 25 février 1944 au large de la Cornouailles
Pilote de chasse au “340 Squadron ’’Île de France’’”
“Mort pour la France” à l’âge de 24 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Max ANDRÉ est promu sous-lieutenant à sa sortie de l’École de l’Air au moment où la France entre en guerre le 3 septembre 1939.
Durant la bataille de France, le sous-lieutenant Max ANDRÉ est affecté sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, puis celle d’Aulnat, près de Clermont-Ferrand.
Face à l’avancée fulgurante des troupes allemandes à travers la France, le maréchal PÉTAIN prononce une allocution radiophonique le 17 juin 1940 au cours de laquelle il annonce aux français avoir demandé à l’ennemi un armistice. Max refusant l’idée de déposer les armes, décide de quitter la France et rejoindre la Grande-Bretagne afin de continuer la lutte.
Fin juin, il atteint le port de Saint-Jean-de-Luz. Il y retrouve le lieutenant Paul ROQUÈRE, rencontré à Clermont-Ferrand, et le lieutenant Joseph BUNDERVOET d’HAUTECOURT, avec lequel il a fait le stage d’Observateur à Tours. Dans la baie, il a plusieurs navires venus procéder à l’évacuation les troupes polonaises et tchécoslovaques. Max et ses camarades, avec la complicité de soldats polonais, réussissent à embarquer clandestinement à bord du paquebot Sobiesky qui va les transporter en Grande-Bretagne.
A son arrivée en Angleterre, Max fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE et s’engage dans les Forces Françaises Libres, il demande à servir dans les FAFL (Forces Aérienne Françaises Libres) en qualité de pilote de chasse.
Volontaire pour aller renforcer les effectifs en Afrique à Brazzaville au Congo, il quitte l’Angleterre en octobre. Après quelque mois passés en AEF (Afrique Équatoriale Française), il est affecté en Égypte, en août 1941 à l’EFC1 (escadrille française de chasse n°1) pour combattre les forces italo-germaniques en Libye. Ensuite, il est muté au groupe de chasse GC1 “Alsace” dès sa création au Liban et poursuit la lutte.
En octobre 1942, le groupe GC1 “Alsace” fait mouvement vers la Grande-Bretagne par voie maritime. Arrivé en Angleterre Max ANDRE suit un stage d’accoutumance sur “Spitfire”.
A sa sortie il est affecté au groupe de chasse “Île de France”, codé dans la RAF (Royal Air Force) : “340 Free French Squadron”, installé en Ecosse.
En novembre 1943, le groupe “Île de France” fait mouvement pour s’installer en bord de mer au sud-ouest de l’Angleterre sur la base RAF de Perranporth, située au nord de la Cornouailles. Max ANDRÉ participe à de nombreuses missions de protection de convois maritimes sur la Manche et de protection de formations de bombardiers opérant sur les territoires occupés.
Le 25 février 1944, Max ANDRÉ est désigné pour participer à une mission de protection de bombardiers.
Il ne le sait pas… ce sera la dernière.
SA DERNIERE MISSION
Vendredi 25 février 1944, le “340 Squadron” doit pour participer à la mission “RAMROD 592”, accompagné par le groupe de chasse “Alsace”. La mission consiste à assurer une protection aérienne d’une formation de bombardiers américains “Fortress B-17” de l’USAF (US Air Force) au retour de sa mission.
Le groupe de chasse “Île de France” et le groupe de chasse “Alsace”, seront conduits par Wing-Commander Roy MARPLES. Dans un premier temps, ils doivent se déplacer à la base RAF de Lympne, située au sud-est de l’Angleterre, à partir de laquelle ils mèneront ensuite la mission.
07h00, les conditions atmosphériques sont favorables, le beau temps est là. Sur le terrain de la base RAF de Perranporth, onze pilotes du groupe “Île de France” s’affairent pour le départ.
Max ANDRÉ est aux commandes du “Spitfire Mk.IX MJ516 GW-A”.
L’orientation du vent oblige les pilotes à amener leur avion au roulage jusqu’à l’autre bout du terrain pour emprunter la courte piste d’envol orientée est-ouest.
Les hommes ont baptisé cette piste “la piste porte-avions” en raison de sa courte longueur et de son extrémité en bord de falaise face à l’océan. Durant cette phase de roulage, les moteurs montent tout naturellement en température par manque de refroidissement. Les pilotes doivent veiller au manomètre de température, car la consigne est de ne pas décoller si elle atteint les 130°C.
07h45, les Spitfire s’élancent tour à tour pour décoller de la piste « porte-avions ».
Vient le tour de Max. Son moteur a atteint la température de surchauffe, mais sa motivation pour participer à la mission, plus grande que jamais, ne le contraint pas à renoncer.
À peine son avion a-t-il décollé que son moteur laisse déjà échapper une longue fumée blanche. Cette fumée si caractéristique lorsque la température est trop importante et que les durites du circuit de refroidissement du moteur, cèdent sous la pression. Il s’échappe alors des vapeurs asphyxiantes de glycol qui envahissent en un instant le cockpit. Dans ces conditions le moteur est en perte de puissance, cette puissance si indispensable au moment du décollage pour prendre de l’altitude.
Son équipier Pierre BRISDOUX observe la scène. Il aperçoit l’avion de Max arriver en bout de piste, puis plonger brusquement vers la mer, voler quelques instants au raz des flots, et finalement heurter la mer. Le choc est si violent que l’avion disparaît en un instant.
A l’emplacement du crash, aucune trace du pilote, ni de l’avion, si ce n’est la présence d’une flaque d’huile sur la mer. Dans les heures qui suivent, une aile et un réservoir supplémentaire de l’avion réapparaissent. Ce sont les seuls éléments de l’avion qui seront rendus par la mer.
Le lieutenant Max ANDRÉ sera officiellement déclaré “porté disparu”. Il était âgé de 24 ans. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Position du crash à 800 mètres au large de la base RAF de Perranporth.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Max André, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).