Max Guedj

Max Guedj

Max Guedj, alias Jean Maurice (DR).

Jean Max Maurice GUEDJ
Né le 8 juin 1912 à Sousse, en Tunisie

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.464
“Disparaît en mer du Nord” le 15 janvier 1945 au large de la côte norvégienne

Pilote de chasseur bombardier au “173 Squadron” de la RAF
Compagnon de la Libération
“Mort pour la France” à l’âge de 31 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Max GUEDJ grandit à Casablanca. Brillant étudiant, il poursuit ses études à Paris et obtient un doctorat en droit. De retour au Maroc, il prend la succession de son père, avocat à Casablanca. Passionné d’aviation, il obtient son brevet de pilote civil à l’aéroclub de Casablanca.

Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, Max est mobilisé et demande à servir dans l’aviation ; sa demande est refusée et il est incorporé au 2e régiment de zouaves, à Meknès, comme soldat de 2e classe. Son vœu exprimé d’aller combattre en France n’est pas entendu. Promu sergent, il se retrouve chef d’une batterie de DCA dans un petit village marocain.

Après la signature de l’Armistice le 22 juin 1940, il est démobilisé. Refusant la défaite de l’armée française, prétextant un déplacement pour une plaidoirie au tribunal de Tanger et muni d’un faux passeport, il trouve le moyen de s’enfuir et de rejoindre Gibraltar. À son arrivée à Londres en septembre 1940, il répond à l’Appel du général de GAULLE en s’engageant dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).

Candidat élève-pilote, il va suivre le parcours des écoles de formation de la RAF (Royal Air Force). Il est nommé en août 1941 au grade de sous-lieutenant et quatre mois plus tard lieutenant.

Bristol-Beaufighter Mk.VIc (DR).

Après la dernière étape de sa formation dans une école d’entraînement opérationnel, il est affecté comme pilote d’avion bimoteur en février 1942 au “248 Squadron”, une unité de la défense côtière (Coastal Command), installée au nord-est de l’Écosse sur la base RAF de Dyce, où il va se spécialiser dans l’attaque de navires aux commandes de chasseur-bombardier “Bristol-Beaufighter Mk.VIc”, un avion équipé de 4 canons de 20 mm placés dans le nez de l’appareil, une mitrailleuse dorsale orientable et armé d’une torpille.

Il va rapidement se faire remarquer par son habileté et son audace, il accumule les résultats. Volontaire pour toutes les missions à grandes distances le menant jusqu’en Norvège, Hollande, golfe de Gascogne, son sens élevé du devoir lui vaut de recevoir la décoration britannique “Distinguished Service Order” (DSO) en mars 1943. Il est autorisé à changer de nom et prend le pseudonyme de Jean MAURICE. En septembre, il est promu au grade de capitaine et cinq mois plus tard commandant.

Max accumule les victoires lors des opérations du débarquement allié en Normandie en détruisant de nombreux navires ennemis. Le 4 juillet 1944, au cours d’une mission périlleuse en Bretagne, son appareil est gravement touché. Contre toute attente, il parvient à rejoindre sa base. En octobre, il se voit attribuer exceptionnellement la prestigieuse décoration britannique “Distinguished Flying Cross and Bar” (DFC).

Armement de roquettes sur un “Mosquito” (DR).

Meneur d’hommes incontestable, cité à neuf reprises à l’ordre de l’armée aérienne avec attribution de la croix de guerre avec palme, sa conduite héroïque et ses qualités de chef lui valent d’être élevé au grade de “Wing Commander”, un grade que très peu de pilotes français ont pu obtenir.

En décembre 1944, il est muté au “143 Squadron” du Coastal Command, installé en bord de mer sur la base RAF de Banff, située au nord-est de l’Écosse. Il pilote désormais des chasseurs-bombardiers “De-Haviland Mosquito Mk.VI”, un avion armé de 4 canons de 20 mm, de 2 bombes de 125kg et de 8 roquettes de 30 kg.

Le 15 janvier 1945, le Wing Commander “MAURICE” s’apprête à mener une nouvelle mission à longue distance jusqu’en Norvège pour procéder à l’attaque de navires.

Il ne le sait pas… ce sera la dernière.

SA DERNIERE MISSION

Lundi 15 janvier 1945, la mission consiste à rejoindre les côtes norvégiennes au niveau de l’île de Karmoy et à remonter vers le nord en direction de Bergen à la recherche de navires ennemis à attaquer.

“Mosquito VI” du “143 Squadron” armé de ses 8 roquettes (DR).

Il est 9h30 lorsque six “Mosquito Mk.VI” armés de roquettes du “143 Squadron” décollent de la base RAF de Banff. Ils sont accompagnés par quatre “Mosquito Mk.VI” du “235 Squadron” et quatre “Mosquito Mk.XVIII” du “248 Squadron” armés de canon de 57 mm (Testse), ainsi que deux “Mosquito Mk.VI” du “333 Squadron” norvégien venant de la base RAF de Woodhaven et qui serviront d’éclaireurs. L’ensemble de la formation est conduit par le Wing Commander “MAURICE” aux commandes du Mosquito Mk.VI (PZ560) “NE-K”, avec à ses côtés son navigateur, le Flight-lieutenant J.F. LANGLEY.

Attaque de navire par le “143 Squadron” (DR).

Il est 11h24 lorsqu’à l’approche du port norvégien de Leirvik, plusieurs navires sont aperçus et attaqués. Malgré une intense défense anti-aérienne, Max fonce sur un pétrolier et réussit à l’endommager, mais son avion est touché par les tirs de la DCA et un moteur s’arrête. Il repart à l’attaque avec un seul moteur et finit cette fois-ci par le couler. Un second bateau se présente devant lui, toujours sur un seul moteur, il l’attaque et l’endommage. Un autre navire marchand est détruit et un chalutier armé est coulé.

C’est à ce moment que la formation est attaquée par une douzaine d’avions de chasse “Focke-Wulf Fw190”. Assailli de toutes parts, Max ne peut résister à l’attaque. Son avion est aperçu son moteur gauche en feu et, avant même que l’équipage puisse s’en extraire, disparaissant en mer.

De retour en Angleterre, le dernier appareil se pose à 13h15.

Cinq avions sont manquants. Parmi ceux du “143 Squadron”, il y a celui de Max, mais aussi le Mosquito “NE-D” de l’équipage du Warrant-officer G.A. MORTON-MONCRIEFF, avec son navigateur le Flight-sergeant C. CASH qui s’est écrasé près de Fjell, et le Mosquito “NE-V” de l’équipage du First-lieutenant F.F. ALEXANDER, avec son navigateur le Flight-sergeant J.A. MacMULLIN.

Appartenant au “235 Squadron”, il y a le Mosquito “LA-A” de l’équipage du Flight-sergeant F. CHEW, avec son navigateur le Warrant-Officer S.W COUTTIE.

Appartenant au “333 Squadron”, il y a le Mosquito “KK-R” de l’équipage norvégien du Q/M Kare Oscar SJOLIE, avec le navigateur C/M Ingvar Sigurd GAUSLAND.

S.W. COUTTIE a survécu. Récupéré, il est fait prisonnier. Les corps de Christopher CASH, âgé de 22 ans, et de Frank CHEW, âgé de 24 ans, seront récupérés puis enterrés au cimetière Mollendal de Bergen.

Quant à George Archie MORTON-MONCRIEFF, âgé de 21 ans, l’Américain Frederick ALEXANDER, John Alexander McMULLIN, les Norvégiens Ingvar GAUSLAND, âgé de 23 ans, et Kare SJOLIE, âgé de 22 ans, Max GUEDJ et John Edwin LANGLEY, son navigateur âgé de 31 ans, ils seront tous officiellement déclarés “porté disparu”.

Le commandant Max GUEDJ était âgé de 31 ans. Il totalisait 1290 h de vol dont 630 h de vol de guerre.

Son corps n’a jamais été retrouvé.

Estimation du lieu de sa disparition au large des côtes norvégiennes au 59°56’N ; 4°48’E.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Max Guedj, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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