Messe commémorative du 49e anniversaire de la disparition du général De Gaulle

Messe commémorative du 49e anniversaire de la disparition du général De Gaulle

Messe commémorative du 49e anniversaire de la disparition du général De Gaulle

Nous avons organisé le 9 novembre 2019, en l’église Saint-Jean-Baptiste de Marseille, la messe mémorielle en hommage au Général De Gaulle.

HOMMAGE SOLENNEL AU GÉNÉRAL DE GAULLE
EXTRAITS DU DISCOURS PRONONCE A l’OCCASION DU 49e ANNIVERSAIRE DE SA MORT
Par le Médecin en Chef Bernard François Michel
(Délégué de la Fondation de la France Libre des Bouches du Rhône)

… Charles De Gaulle, c’est d’abord un destin hors du commun qui se noue à une vitesse prodigieuse. Élevé dans le sentiment de la dignité de la France, le Colonel De Gaulle, promu Général de Brigade au vu de ses succès militaires du mois de mai 1940, est appelé le 1er juin 1940 dans le gouvernement de Paul Reynaud, passant en trente jours, du militaire au politique.
Le 18 juin 1940, Charles De Gaulle, lance à la BBC son appel historique, acte fondateur de la Résistance : “… La France a perdu une bataille, mais n’a pas perdu la guerre… Le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ?… Non… La flamme de la Résistance Française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas !”.
Le 28 juin, Winston Churchill le reconnait seul, chef des Français libres : “vous êtes seul et bien je vous reconnais seul, chef des Français libres”. D’homme politique qu’il était devenu, un mois plus tôt, Charles De Gaulle est adoubé Chef d’Etat, chef de la France Libre.
La première unité combattante constituée de la France Libre est le Premier Bataillon de Fusiliers Marins. Le 5 juillet 1940, l’amiral Emile Muselier, crée le Premier Bataillon du Fusiliers Marins. Une section est hâtivement rassemblée pour participer à la modeste revue française du 14 juillet 1940, passée par le général De Gaulle, en plein cœur de Londres…
Le 9 janvier 1941, le général De Gaulle s’exprime en interprète et garant de la France dans le monde libre : “… C’est en la France Libre que reposent le salut, l’honneur, l’âme de la France… Elle est devenue le symbole de la Résistance Nationale… ceux qui parlent au nom de la France ce sont les Français Libres. Et si réduit que soit leur nombre, si modeste que soient leurs personnes, ils se sentent revêtus de la dignité d’hommes en qui s’incarne l’avenir de la Patrie…”
Après Kub Kub, Keren et Massouah, passant par la Syrie, les premiers soldats de Charles De Gaulle, rassemblés dans la Première Division Française Libre, vont redonner, le 11 juin 1942, son Honneur à la France, à Bir Hacheim. Du 25 mai au 11 juin 1942, les Français reçoivent de violents assauts, d’abord de la division italienne “Ariete”, puis des forces allemandes commandées par Rommel, en personne. Lorsque le 11 juin, les Français libres, à court de ravitaillement et de munitions, évacuent en combattant la position, ils ont bien rempli leur mission, au-delà de la durée qui leur était assignée. C’était la première fois, depuis 1940, que les Français étaient directement et seuls opposés aux Allemands. La victoire de de Bir Hacheim a un immense retentissement. C’est la première victoire de la France Libre. “… Oh ! Cœur battant d’émotion, sanglots d’orgueil, larmes de joie !…” dira Charles De Gaulle.
Le 18 juin 1942 dix mille Français Libres, militaires et civils, sont réunis à “l’Albert Hall”, à Londres, dont les quatre étages sont bondés, pour célébrer le deuxième anniversaire de l’appel du 18 juin. Le général De Gaulle prend place à la tribune, derrière un immense drapeau tricolore frappé de la croix de Lorraine : “… Homme par homme, morceau par morceau, la France Combattante est, assurément devenue solide et cohérente. Mais pour payer ce résultat, combien a-t-il fallut de pertes de chagrins, de déchirements !.. Nul doute que la suite des événements doive faire se lever d’autres forces… ». En effet, le 14 juillet 1942, la France Libre va devenir la France Combattante, regroupant en une même entité la France Libre et la Résistance Intérieure. De nouvelles forces vont se lever, mais une page se tourne, celle des premiers volontaires, guidés seulement par l’espérance et par la foi.
Charles De Gaulle, devenu à Alger, seul président du Comité de Libération, a assis, dans l’honneur et par la victoire, son pouvoir politique sur les forces armées. La reconquête victorieuse, de la place de la France dans le monde, notre pays le doit au Corps Expéditionnaire Français qui va réaliser l’union nationale, par la victoire, sur le sol d’Italie. Et c’est à la Troisième Division d’Infanterie Algérienne, la division de Constantine… que va en revenir l’honneur, au prix de terribles sacrifices, en particulier sur les pentes du Belvédère. Sur la plaque de marbre, apposée à l’entrée du cimetière militaire français de Venafro, est gravé en français et en arabe, cette simple phrase : “Sur le sol d’Italie de novembre 1943 à juillet 1944, le Corps Expéditionnaire Français, armé sur la terre d’Afrique, a marqué du sang de 7000 des siens la route victorieuse qui l’a conduit de Naples à Sienne, avant son élan pour la libération de la France.”
La libération de la France débute le 6 juin 1944, par le débarquement en Normandie et presque simultanément, le 15 août 1944, par le débarquement en Provence qui va aboutir à la libération de Toulon, de Marseille, puis de Lyon. Le 8 mai 1945, à Berlin, le Général Jean De Lattre De Tassigny obtient que la France signe l’acte de reddition de l’Allemagne. La République est rétablie, la France est membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le triomphe est total…
… Charles De Gaulle s’est servi des armes de la France pour l’unir, la libérer, restaurer et sauvegarder la République. Puisse la vie de Charles De Gaulle, faite de droiture et d’engagement courageux, donner envie aux jeunes générations de croire à nouveau au destin de la France !
Le neuf novembre mille neuf cent soixante dix, Charles De Gaulle, s’écroule dans son fauteuil. André Malraux va trouver les mots justes pour un ultime hommage à celui qui restera pour l’Histoire l’Homme du 18 juin : “… Seul à Colombey, comme les Grands Maîtres des Chevaliers de Palestine devant leur cercueil, il est encore le Grand Maître de l’Ordre de la France, parce qu’il l’a assumée…”

FLOHIC F., MICHEL B. F., Charles De Gaulle dernier Roi des Francs, Paris, Les Impliques, 2015, 181 p.

Dominique Charmot