Paul Coignard

Paul Coignard

Paul Coignard (DR).

Paul Charles René GOIGNARD
Né le 21 juillet 1917 à Cormes (72)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.453
“Disparaît dans la Manche” le 23 août 1942 au large de Saint-Valéry-en-Caux

Pilote au groupe de chasse GC2 “Île de France”
“Mort pour la France” à l’âge de 25 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

En 1937, Paul COIGNARD quitte la ville d’Oran, en Algérie, en 1937 pour se rendre à Paris afin d’entrer à l’École Nationale Supérieur de l’Aéronautique.

Mobilisé lorsque France entre en guerre en septembre 1939, il est affecté sur la Base aérienne 107 à Versailles. Candidat élève-pilote, il est admis à suivre le peloton des Élèves Officiers de Réserve sur la Base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac. Breveté pilote militaire en mars 1940, il est promu au grade d’aspirant le mois suivant.

Le 22 juin1940, jour de la signature de l’armistice franco-allemand, il exécute l’ordre de repli vers l’Afrique du Nord en quittant Bordeaux par avion afin de rejoindre la base aérienne de Blida en Algérie.

Démobilisé au mois d’août, il rejoint ses parents domiciliés à Oran. Paul, bien décidé à poursuivre la lutte, fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE et, en octobre, trouve le moyen d’embarquer à Tanger sur un petit cargo à destination de Gibraltar.

Paul Coignard (DR).

À son arrivée en Angleterre, il débarque à Liverpool le 26 joctobre1940. À Londres, Paul s’engage dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres). Il va suivre ensuite le parcours de la formation de la RAF (Royal Air Force) durant douze mois.

Breveté pilote de chasse en juillet 1941, il termine sa formation dans une unité d’entrainement opérationnel au n° 52 OTU (Operational Training Unit) de Debden, avant d’être affecté, cinq semaines plus tard, en unité opérationnelle au “242 Squadron”, puis le mois suivant au “275 Squadron”.

Le 7 novembre 1941, l’état-major décide d’affecter Paul à la nouvelle unité des FAFL baptisée groupe de chasse n°2 “Île de France” au moment de sa création. Le GC2 “Île de France” devient le “340 Free French Squadron” de la RAF. Paul est envoyé, avec son ami Olivier MASSARD, sur la base RAF de Turnhouse, près d’Édimbourg, en Écosse.

“Spitfire Mk.Vb” du GC2 marqué de bandes blanches au cours de l’opération Jubilee (DR)

Ce Squadron, comprenant uniquement des pilotes et mécaniciens des Forces françaises libres, est commandé dans un premier temps par le Squadron Leader anglais Keith LOFTS avant que le commandant Bernard DUPÉRIER lui succède. Le GC2 “Île de France” se voit équipé d’avions de chasse “Spitfire Mk1”. Nommé au grade de lieutenant le mois suivant, Paul se révèle rapidement comme un brillant pilote.

En avril 1942, le groupe de chasse “Île de France”, devenu opérationnel, s’installe au sud de l’Angleterre où il va pouvoir participer à des missions offensives au-dessus des territoires occupés.

Le 19 août 1942, le “340 Squadron” participe à “l’Opération Jubilee” du débarquement sur Dieppe.

Durant cette journée, Paul effectue deux missions de couverture. La première dès 4h40 du matin en étant l’équipier du capitaine MOUCHOTTE.

Le 23 août 1942, Paul est désigné pour participer à une mission “Rhubarb”.

Il ne le sait pas… ce sera sa dernière mission.

SA DERNIERE MISSION

Dimanche 23 août 1942, six pilotes du “340 Squadron” “Île de France” sont désignés pour participer à une opération “RHUBARB”. Ce type de mission consiste à rechercher des cibles potentielles telles que locomotives, avions au sol, véhicules ou troupes terrestres, et de procéder à leur mitraillage à basse altitude.

“Spitfire Vb” du GC2 “Île de France” (DR).

Il est 10h52 lorsque les six appareils du “340”, répartis en trois sections, décollent du terrain de Hornchurch conduits par le lieutenant Paul COIGNARD (Red1).

Paul est aux commandes du Spitfire Mk.Vb (BL908) “GW-J”, il mène la “Red section”. Son équipier (Red2) est le lieutenant Jean de TEDESCO aux commandes du Spitfire Mk.Vb (AB814) “GW-B”.

Le sous-lieutenant Michel BOUDIER (Blue1) mène la “Blue section” aux commandes du Spitfire “GW-Z”, avec comme équipier le sergent-chef Raymond TACONET (Blue2) aux commandes du “GW-V”. Le sous-lieutenant Olivier MASSART (Yellow1) mène la “Yellow section” aux commandes du “GW-C”, avec comme équipier le sergent Marcel BOUGUEN (Yellow2) aux commandes du “GW-G”.

“Spitfire” en formation (DR).

Les pilotes traversent la Manche en direction de Dieppe. À mi-chemin la “Yellow section” reste en position à 3000 m d’altitude pour assurer le relais radio des messages. Après avoir franchi la côte française, les deux sections restantes se séparent pour sillonner le secteur jusqu’à Saint-Valéry-en-Caux.

La “Red section” et la “Blue section” trouvent leurs cibles et mitraillent des locomotives et une usine. Paul donne ensuite l’ordre de retourner à leur base.

Quelques instants plus tard, il signale avoir des problèmes avec son moteur. Son équipier “Red2” aperçoit une fumée blanche s’échapper son avion, laissant comprendre que son moteur est en train de perdre son liquide de refroidissement. La distance qui les sépare de l’Angleterre est trop importante pour espérer la traversée de la Manche dans ces conditions.

L’avion perd de plus en plus d’altitude et Paul n’a pas d’autre solution que de se préparer à sauter en parachute. Son équipier Jean de TEDESCO le perd de vue un instant dans les nuages, puis l’aperçoit de nouveau au moment où l’avion percute la mer et disparaît.

Il est 12h25 lorsque le dernier pilote se pose sur le terrain de Hornchurch. Au moment de la disparition de l’avion de Paul aucun parachute n’a été aperçu mais tous ses camarades espèrent qu’il a pu évacuer l’avion à temps.

Le lieutenant Paul COIGNARD sera officiellement “porté disparu”.

Il était âgé de 25 ans et totalisait 39 missions de guerre avec seulement 90h de vol dont 32h en opérations offensives.

Son corps ne sera jamais retrouvé.

Estimation du lieu de sa disparition à 2 km au large de Saint-Valéry-en-Caux (76).

Pour en savoir davantage sur le parcours de Paul Coignard, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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