Paul Theetten

Paul Theetten

Paul Theetten

Membre du comité directeur de l’A.F.L.
Officier de la Légion d’honneur – lieutenant-colonel de réserve

C’est pour moi un grand honneur, mais aussi un douloureux devoir d’évoquer le souvenir de notre camarade Paul Theetten, brusquement disparu à Paris le 15 avril, à l’âge de 57 ans.

Paul Theetten était l’un des membres les plus dévoués de notre comité directeur national. La France perd en lui un citoyen généreux, notre Association un homme de cœur et d’action, la France Libre l’un de ses premiers compagnons.

Mobilisé en 1939, Paul Theetten devait parmi les premiers rejoindre Londres où il sert à l’état-major particulier du général de Gaulle avant de prendre part à l’expédition de Dakar et aux opérations du Gabon. Chargé de la mise sur pied et de l’instruction des unités F.F.L. d’Afrique noire, il séjournera au Cameroun, en Oubangui et au Tchad, puis participera, comme sous-lieutenant aux campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne, au cours desquelles il sera cité.

Engagé dans l’action politique, dès après la libération, Paul Theetten sera député R.P.F. du Nord de 1946 à 1951, conseiller général en 1955. En 1952 il avait été nommé membre du Conseil du l’Union française dont il devient l’un des vice-présidents.

À partir de 1959, il occupera des postes importants au ministère de la Coopération, dont celui de chef de mission au Niger et sera l’un des principaux animateurs des Volontaires du Progrès. Au moment de sa mort il appartenait à une organisation internationale d’aide aux pays en voie de développement.

Mais c’est à son action au sein de notre comité directeur, où il était entré en 1969, que je voudrais maintenant rendre hommage.

Assidu à nos réunions et membre actif de plusieurs commissions, Paul Theetten appuyait nos efforts de toute son autorité qui était grande. Sa parfaite connaissance des mécanismes législatif et administratif en faisait pour l’A.F.L., au parlement et dans les ministères, un interlocuteur écouté. Son sens prospectif et profond des événements, la passion qu’il apportait pour tout ce qui touchait à la France Libre, à son histoire, à son devenir donnaient à son action une valeur particulière.

Ce n’est pas sans émotion que je me rappelle notre dernier entretien. Il s’agissait de faire aboutir au plus tôt les vœux émis lors de notre assemblée générale de Lorient, en faveur de certaines catégories d’anciens F.F.L. ; il s’agissait aussi d’obtenir que notre médaille commémorative des services volontaires dans la France Libre, qui sanctionne les tous premiers actes de résistance, soit valorisée pour que passe aux générations futures le souffle de l’Appel du 18-Juin.

Il s’agissait enfin de la jeunesse dont les problèmes le préoccupaient et à qui il voulait que soient proposés l’exemple et l’idéal de la France Libre.

C’est à cela que je pensais, mon cher Theetten, ce matin du 24 avril où, en l’église Saint-Louis des Invalides, en présence de notre président l’amiral La Haye, des membres du comité directeur et de tes nombreux camarades et amis, nous te rendions un dernier hommage.

Sois assuré que nous poursuivrons ton œuvre et que ton souvenir nous aidera à conserver dans toute sa pureté l’héritage spirituel que nous a légué le chef de la France Libre, le général de Gaulle, cet héritage dont pour le défendre, s’il en était besoin, tu as su consacrer le meilleur de tes forces.

Pierre Castelneau

Extrait de la Revue de la France Libre, n° 210, mars-avril-mai 1975.