Pierre Mathillon

Pierre Mathillon

Pierre Mathillon (DR).

Pierre François MATHILLON
né le 21 avril 1920 à Effiat (63)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.283
“Disparaît en Manche” le 15 avril 1942 au large du Cap Gris-Nez

Pilote de chasse au “222 Squadron” de la RAF
“Mort pour la France” à l’âge de 21 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Pierre MATHILLON, passionné d’aviation, obtient en 1938 son brevet de pilote 1er degré et s’engage l’année suivante dans l’Armée de l’Air.

Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, Pierre est muté à de la base aérienne de Tours où il est breveté pilote militaire en décembre, et poursuit sa formation à l’École de chasse d’Avord près de Bourges.

En mai 1940, débute l’invasion du nord de la France par les troupes allemandes. À la mi-juin, devant son avancée fulgurante, l’École de chasse d’Avord doit se replier vers le sud.

Après le discours radiophonique du maréchal PETAIN prononcé le 17 juin demandant l’arrêt des combats, Pierre se refuse à l’idée de déposer les armes et décide, avec un groupe de camarades, de quitter la France et rejoindre l’Afrique du Nord, dans l’espoir de continuer le combat.

Le 21 juin 1940, Pierre réussit à embarquer clandestinement à Bayonne sur un cargo à destination de Casablanca au Maroc. A son arrivée, il apprend la signature de l’armistice le 22 juin. Il décide alors de rejoindre la Grande-Bretagne pour continuer le combat. Le 1er juillet, il embarque clandestinement à bord d’un cargo à destination de Gibraltar.

À son arrivée en Écosse le 17 juillet 1940, Pierre MATHILLON répond à l’Appel du général de GAULLE et s’engage dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).

Pilote du “222 Squadron” se préparant au décollage (DR).

Après avoir suivi tout le parcours de la formation de pilote de la RAF (Royal Air Force), il est breveté pilote de chasse en octobre 1941.

À l’issue d’un stage de perfectionnement, il est muté en janvier 1942 dans l’unité opérationnelle du “222 ‘’Natal’’ Squadron” installée sur la base RAF de North-Weald située à une trentaine de kilomètres au nord-est de Londres. Elle est équipée d’avions “Spitfire Mk Vb”.

Le 15 avril 1942, Pierre MATHILLON est désigné pour participer à une importante opération aérienne.

Il ne le sait pas… ce sera la dernière.

SA DERNIERE MISSION

Samedi 15 avril 1942, la “Wing de North-Weald” va participer à une opération de grande envergure dans le ciel de France. Le “222 Squadron” sera accompagné du “121 ’’Eagle’’ Squadron” et “403 Squadron”. La mission du jour un “Sweep” dans le nord de la France. Ce type de mission consiste à venir provoquer l’aviation ennemie afin d’engager un combat aérien.

En tout, c’est près de cinq cents chasseurs qui vont se succéder et se diriger vers le secteur de Gravelines et de St-Omer pour faire diversion pendant que deux opérations de bombardement auront lieu, l’une sur les installations portuaires de Cherbourg, et l’autre dans le secteur de Desvres à l’est de Boulogne-sur-Mer.

En milieu de journée, c’est au tour du “222 Squadron” d’intervenir. Il est 13h55 lorsque onze Spitfire décollent de la base RAF de North-Weald. L’adjudant Pierre MATHILLON est aux commandes du “Spitfire MkVb ZD- (AB896)”, il a été choisi par le Squadron Leader Albert MILNE pour être son équipier. C’est la sixième fois que Pierre participe à ce genre de mission sur le nord de la France. Aucun avion ennemi n’est aperçu. Après 1h30 de vol, tous les Spitfire sont de retour, le dernier se pose à 15h30.

Spitfire Mk Vb du “222 Squadron” (DR).

Pour une seconde mission, onze Spitfire du “222 Squadron” décollent à 18h10 et se dirigent vers le Pas-de-Calais.

Pierre MATHILLON est aux commandes du “Spitfire Mk Vb ZD- (BL478)”. Il est l’équipier du Pilot-Officer DUVAL.

Quelques dizaines de minutes après le décollage, le “222 Squadron” est engagé dans un terrible combat aérien à 6000 mètres d’altitude avec une escadrille de chasse allemande appartenant à la JG26 (Jagdgeschwader n°26).

Au retour de la mission, le dernier avion se pose à 19h40. Un Spitfire est manquant, c’est celui de Pierre MATHILLON. Son équipier témoigne l’avoir aperçu pour la dernière fois dans le secteur du Cap Gris Nez, il était en train en piquer vers la mer pour tenter d’échapper à l’attaque d’un chasseur ennemi “Folck-Wulff Fw190”. Son avion dégageait une importante fumée blanche, son circuit de liquide de refroidissement vraisemblablement touché.

L’adjudant Pierre MATHILLON sera officiellement déclaré “porté disparu”.

Il était âgé de 21 ans. Il comptait à son actif 37 missions de guerre.

Son corps ne sera jamais retrouvé.

Estimation du lieu de la disparition au large du Cap Gris-Nez.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Pierre Mathillon, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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