Robert Delage

Robert Delage

Robert Delage

Photo d’identité de Robert Delage agrafée à sa fiche lors de son passage à Londres, le 29 août 1942 (coll. SHD)

Robert, François Delage naît le 11 juin 1908 à Magnac-Laval, en Haute-Vienne. Il est le fils de Jean Delage et d’Élise Néraud. Après une licence d’histoire géographie, il obtient le professorat des écoles normales, section histoire-géographie, et devient inspecteur d’enseignement du premier degré.

Ses études achevées, il lui reste à accomplir son service militaire. Sursitaire de la classe 1928, il passe avec succès le certificat d’aptitude à l’emploi d’observateur météorologiste et effectue une préparation militaire supérieure dans l’infanterie en 1930. Ainsi, lorsqu’il est appelé sous les drapeaux, au terme de son dernier sursis, il est incorporé, le 22 octobre 1931, avec le grade de 2e classe, à la compagnie de météorologie militaire de Saint-Cyr. Puis, le 3 décembre suivant, il est affecté à l’Office national météorologique (ONM), qui regroupe depuis 1921 les services météorologiques aéronautique et militaire.

Libéré du service actif le 11 octobre 1932, il va s’installer à Lamballe, dans les Côtes-du-Nord (actuellement, les Côtes-d’Armor), où il obtient un poste à l’école primaire supérieure. Sur le plan militaire, il est placé dans la disponibilité et affecté dans la réserve à la compagnie de météorologie militaire, où il effectue une période d’exercices du 3 au 23 septembre 1934. Puis il passe comme spécialiste de la météorologie à la base aérienne auxiliaire de Limoges le 28 juin 1938 et au recrutement de Papeete le 21 septembre 1939. En effet, il vient alors d’être détaché au ministère des Colonies et muté comme chef des services de l’enseignement à Papeete. Sa mission est, selon le témoignage d’Émile de Curton, de “remettre un semblant d’ordre et de méthode dans un enseignement aux prétentions limitées et aux moyens encore plus faibles encore”. Il est accompagné de son épouse, “Nénette”.

Lors du déclenchement de la guerre en septembre 1939, il est placé en affectation spéciale à Tahiti. De là, il assiste à la débâcle des armées française, lors de la campagne de France, et s’alarme de l’évolution politique qui suit l’armistice du 22 juin 1940, avec la mise en place du gouvernement de Vichy et les dissentiments franco-britanniques qui aboutissent au drame de Mers el-Kébir. Rejoignant le groupe des “gaullistes”, il milite en faveur du ralliement des Établissements français d’Océanie à la France Libre. Au terme de ce processus, il prend la direction du cabinet d’Émile de Curton, le nouveau gouverneur, en plus de ses activités au service de l’enseignement. S’occupant également des questions liées à l’information, il rédige un bulletin de presse quotidien et anime une station de radio.

Acte d’engagement dans les Forces françaises libres de Robert Delage signé à Beyrouth le 21 décembre 1941 (coll. SHD).

Rappelé à l’activité à la compagnie d’infanterie coloniale de Tahiti le 1er octobre 1941 avec le grade de sous-lieutenant d’infanterie à titre temporaire de réserve à compter du 1er novembre 1941 par décision du commandant supérieur de la défense du Pacifique en date du 14 octobre, il embarque le 17 sur le Cap des Palmes, afin de rejoindre les Forces françaises libres au Levant.

Le 21 décembre 1941, il signe à Beyrouth, devant l’intendant militaire de 3e classe Hervé, l’acte d’engagement n° 1836 (3117), avec effet du 1er octobre précédent. Il est alors affecté spécial auprès de l’armée du Levant. Quant à sa commission de sous-lieutenant d’infanterie, elle est régularisée par le décret n° 226 du 15 avril 1942.

Mis à disposition de l’état-major particulier du général de Gaulle le 1er mai 1942, il est placé en affectation spéciale au Commissariat à la Justice et à l’Instruction publique, en vue d’être nommé auprès du gouverneur de Saint-Pierre et Miquelon en qualité d’inspecteur d’enseignement du territoire. Le 20 juin 1942, il s’envole de Beyrouth à destination du Caire, puis de là rejoint Liverpool, le 14 août.

Il est nommé chef d’escadron à compter du 1er juin 1945 par décret du 26 mai 1945.

Il meurt le 29 novembre 1990 à Limoges.

Bibliographie
Émile de Curton, Tahiti 40 : Récit du ralliement à la France libre des Établissements français d’Océanie, Paris, Société des Océanistes, 1973.
Gilles Ragache, L’outre-mer français dans la guerre (1939-1945), Paris, Economica, 2014.
Service historique de la Défense, château de Vincennes, dossier GR16P167163.

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