
Des volontaires françaises

Au moment où la majorité des volontaires féminines de la France Libre viennent de quitter l’uniforme – que certaines portaient depuis près de six ans – pour reprendre dans la vie civile d’autres activités, il nous a paru opportun de rendre à celles qui ont servi, l’hommage qui est dû à leur activité et à leur dévouement, très souvent méconnus.

Quelques mois plus tard, le Corps auxiliaire féminin avait doublé son effectif. Déjà, son activité se manifeste, en même temps hélas ! qu’il enregistre ses premiers deuils, le lieutenant Hackin, chargée de mission, qui saute sur un transport dans l’Atlantique, la volontaire Malleroche, tuée en service commandé au cours d’un bombardement.

Déjà se forge un esprit de corps chez ces jeunes volontaires qui proviennent pourtant des milieux les plus divers : on trouve parmi elles des institutrices, des étudiantes, des employées, des femmes de chambre, et même des collégiennes dont les hostilités ont empêché le retour dans leur famille. Peu à peu, chez toutes, se manifestent le même désir de servir, la foi dans la victoire, l’esprit de sacrifice qui sont les traits dominants des troupes de la France Libre.

Et même d’outre-mer les jeunes filles de la plus grande France commencent à rallier Londres pour s’engager au service du pays : deux arrivent d’Haïti, deux autres de la Nouvelle-Calédonie. Sans cesse, les rangs grossissent. Toutes, animées par le même idéal, se plient aux exigences d’une vie à quoi bien souvent rien ne les avait préparées.

Nos jeunes volontaires, hier encore ignorantes et désarmées sont devenues des rouages indispensables de l’immense machine alliée. Elles sont devenues si indispensables, qu’il est souvent impossible de les remplacer : on cite le cas où la maladie d’une cartographe retarda d’un mois un parachutage en France.

On les voit aussi dans les rangs des premières troupes libératrices du sol français en 1944. C’est une volontaire française qui sera la première femme parachutée comme agent de liaison. Et avec les troupes du général Leclerc, elles entreront dans Paris délivré. Elles prennent alors plus largement contact avec les admirables femmes des maquis qui ont mené pendant des années l’obscur et dangereux combat contre l’occupant et en qui elles retrouvent avec fierté et émotion l’âme éternelle de la France.