Albert Préziosi

Albert Préziosi

Albert Préziosi (DR).

Albert Alexandre PRÉZIOSI
Né le 25 juillet 1915 à Vezzani, Corse

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.174
“Disparaît en Russie” le 28 juillet 1943 dans la région de Karatchev

Pilote au groupe de chasse GC3 “Normandie”
“Mort pour la France” à l’âge de 28 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Albert PRÉZIOSI est admis à l’École de l’Air de Versailles en 1935. Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, il est sous-lieutenant commandant la compagnie de munitions de l’Air sur la base aérienne de Lyon-Bron. En novembre, il est autorisé à reprendre sa formation de pilote interrompu en 1936 après un grave accident de la route. Dirigé vers l’École de pilotage de Melun, il doit, début juin 1940, face à l’avancée fulgurante des troupes allemande à travers le pays, suivre l’ordre de repli et rejoindre le terrain d’aviation de Royan.

Après le discours radiophonique du maréchal PÉTAIN le 17 juin 1940 annonçant aux Français avoir demandé l’arrêt des combats, Albert PRÉZIOSI, refusant la défaite de l’armée française, décide de rejoindre la Grande-Bretagne, seul pays encore en lutte contre l’Allemagne. Le jour même, accompagné de son camarade Yves EZZANO, il “emprunte” un avion et rejoint l’Angleterre.

À leur arrivée, ils font le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE et s’engagent dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).

En mai 1941, il est breveté pilote de chasse. Désigné par l’état-major des FAFL, il doit rejoindre le Moyen-Orient pour aller renforcer les effectifs des pilotes de “l’escadrille de chasse n°1”.

“Hurricane” du “groupe Alsace” en Egypte (DR).

À son arrivée à Damas, il est affecté au groupe de chasse “GC1 Alsace” au moment de sa création. En février 1942, le GC1, devenu opérationnel, est envoyé sur le front combattre auprès des Anglais les forces italo-germaniques dans le désert égyptien.

En juin 1942, Albert PRÉZIOSI et son camarade Raymond DERVILLE se portent volontaires parmi les tout premiers pour aller combattre en Russie au sein de la nouvelle escadrille de chasse baptisée “GC3 Normandie”. À la fin du mois de novembre, ils arrivent en Russie, avec douze de leurs camarades pilotes, sur le terrain d’aviation d’Ivanovo, situé à 250 km au nord-est de Moscou.

Malgré des dures conditions climatiques de la période hivernale, les entraînements débutent aussitôt sur avion de chasse russe “Yakovlev Yak 1”. Le dégel rend les décollages et les atterrissages très périlleux, d’autant plus que les pistes sont le plus souvent de simples champs. Il faut trois hommes sous chaque aile pour rouler les avions sur la piste.

Avion de chasse russe “Yak 1” à Ivanovo (DR).

Après 4 mois d’entraînement, le groupe est prêt pour ses premières missions opérationnelles. Le 22 mars 1943, l’unité s’envole avec ses 14 “Yak” pour s’installer à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Moscou, sur le terrain de Monkounino, près de Polotniani-Zavod, distant de 50 km du front. Les missions vont consister notamment à escorter les bombardiers Pe2. La chasse ennemie dans le secteur est assurée par la prestigieuse 1ère armée aérienne “Mölders”.

Le 5 avril 1943, lors de la première mission de guerre du groupe, Albert PRÉZIOSI obtient la première victoire du GC3 en abattant un “Focke-Wulf Fw190” en collaboration avec Albert DURAND.

Le 10 juillet 1943, débute la bataille d’Orel. Les Allemands tentent depuis le 5 juillet de reprendre l’offensive après la défaite de la bataille de Stalingrad. De nombreux bataillons russes, ainsi que plusieurs milliers de chars et d’avions, sont lancées dans la contre-offensive. Débute alors la plus grande bataille de chars de la Seconde Guerre mondiale.

Dès lors, on demande aux pilotes français de participer à la couverture aérienne des troupes au sol engagées sur le front. Le “GC3 Normandie” est en soutien au 18e régiment d’avions de chasse soviétique, commandé par un as de l’aviation russe, le colonel Anatoli GOLOUBOV.

Le 28 juillet 1943, le “GC3” va poursuivre ses missions de couverture.

SA DERNIERE MISSION

Mardi 28 juillet 1943, le “Normandie” va participer, dans le cadre des opérations de la bataille d’Orel, aux missions de protection des troupes russes au sol.

Le capitaine Albert PRÉZIOSI participe, avec quatre autres camarades, à l’une de ces missions.

Ils décollent du terrain de Spas-Demensk aux commandes de leur “Yak-9”  pour se rendre dans le secteur de Karatchev, situé entre les villes de Briansk et d’Orel.

Yak du “GC3 Normandie” (DR).

À vingt kilomètres au nord-est de Karatchev, sur la voie ferrée reliant Briansk à Orel, un combat aérien est engagé avec six avions ennemis “Fw190”.

De retour à leur base, un avion est manquant, c’est celui d’Albert. Ses camarades l’on perdu de vue durant la bataille et ne savent ce qu’il est devenu. Des recherches sont organisées pour tenter de retrouver sa trace.

Sans résultat, le capitaine Albert PRÉZIOSI sera officiellement déclaré “porté disparu”, il était âgé de 28 ans. Crédité de 4 victoires aériennes, il totalisait 429 h de vol dont 91 h de vol de guerre et 82 missions de guerre.

Son corps n’a jamais été retrouvé.

Estimation du lieu de sa disparition entre Briansk et Orel.

Pour en savoir davantage sur le parcours d’Albert Préziosi, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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