
Bir-Hakeim, par le général Saint Hillier
« Général Kœnig ! sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil » …
Le 10 juin 1942, de Londres, le général de Gaulle envoie ce message au général Kœnig, à Bir-Hakeim.
Aujourd’hui, cinquante ans après, la France vient de célébrer cette brève mais combien glorieuse épopée : elle dura du 25 mai au 11 juin 1942, épopée au cours de laquelle une poignée de Français Libres, des hommes de la 1re brigade française notamment, du BIM, du BM.2, du bataillon du Pacifique, du 2e bataillon de la 13e DBLE, du 1er RA, etc., obligeait l’ennemi à s’avouer vaincu, et c’est au général Saint-Hillier de citer « les volontaires venant de France et de l’Empire », qui prirent part aux combats, du siège, à la victoire de Bir-Hakeim. »
Voici le récit des 15 jours, de cette bataille, dont Winston Churchill, recevant, le 10 juin 1942, le général de Gaulle, lui a dit : « C’est un des plus hauts faits d’armes de cette guerre. » (1)

Au printemps 1942, les Alliés vivent la phase la plus critique de la guerre ; ils subissent partout des échecs.
Mais aussi, grâce à la participation de la Brigade Française d’Orient à la victoire d’Érythrée, la mer Rouge cesse d’être « zone de guerre » et s’ouvre aux convois américains transportant les armes du « lease and lend ».


Le Bataillon de Marche n° 2 amène, au secours de la France, un microcosme de l’Oubangui-Chari, noirs avec leur sorcier, directeurs de sociétés et colons, administrateurs et commerçants, missionnaires et militaires de carrière.
Notre chef le général Kœnig
L’ennemi qui est-il ?
La qualité supérieure et l’ardeur au combat des soldats italiens et allemands, autant que la supériorité de notre armée, est une garantie certaine de victoire… »
La bataille est engagée

Dans l’après-midi du 26 mai, le bruit sourd d’une violente canonnade parvient du Nord où un combat frontal oppose les deux corps d’armée italiens et les Sud-Africains.
L’échec du plan Rommel

Le général Norrie, commandant le 30e corps d’armée, adresse alors un message de félicitations à la Brigade Française pour son magnifique succès, sa résistance opiniâtre, son offensive et ses patrouilles.
Le siège
Aux portes de l’enfer

Mais, au Nord de Bir-Hakeim, une large brèche a été ouverte dans le champ de mines et la 21e division blindée allemande se masse, prête à intervenir.
Il faut tenir jusqu’au soir…

Dans le brouillard du matin les équipes téléphoniques s’affairent, elles réparent comme chaque jour les lignes. La lumière revenue nous permet de constater que l’étau s’est resserré durant la nuit. Au 2e Bataillon de Légion, la compagnie du capitaine Wagner combat à la grenade contre tout un bataillon du 66e Régiment Italien.
Sortie

C’est alors la fuite en avant, les actes individuels de courage sont nombreux ; chacun conquiert sa liberté en passant sur le corps de l’ennemi. Le lieutenant Dewey charge jusqu’à la mort, son bren carrier, éventré, finit sa course en écrasant les servants du canon de 50 qui l’a frappé.
Quelles furent les conséquences du combat et de la victoire de Bir-Hakeim ?
J’ai l’honneur de vous annoncer que le Bataillon du Pacifique faisant partie de la 1re Brigade Française Motorisée s’est couvert de gloire à Bir-Hakeim au point essentiel de la bataille de Libye. La conduite magnifique du Bataillon du Pacifique est un des plus brillants épisodes de cette guerre et une preuve éclatante de la fidélité des terres françaises du Pacifique à la France meurtrie et trahie mais demain victorieuse.
Très secret.
La valeur combattante vraiment exceptionnelle déployée par nos troupes à Bir-Hakeim et la qualité de leur commandement sont un élément capital du redressement militaire de la France. Je ne sépare pas les combats de Bir-Hakeim des brillantes actions exécutées au Fezzan dans le courant de février/mars par nos troupes du Tchad. Le retentissement de nos opérations en Libye a été énorme en France et dans le monde. En particulier je sais par des informations sûres que nos camarades de l’armée dite de l’armistice et des forces d’Afrique du Nord en ont été profondément impressionnés, y compris beaucoup de ceux qui n’avaient pu ou voulu nous rejoindre l’année dernière en Syrie. C’est non seulement une contribution française considérable dans la bataille d’Afrique, mais c’est aussi, du point de vue purement français, un élément psychologique et moral qui facilitera le regroupement ultérieur des forces dont dispose encore la nation. Je vous prie de porter de ma part cette appréciation à la connaissance des états-majors, troupes et services sous vos ordres.
J’ai nommé le général Kœnig Compagnon de l’ordre de la Libération avec une citation à l’ordre de l’Armée dont voici le texte :