Communiqué de la Fondation de la France Libre au sujet de la Croix de Lorraine
En marge d’une manifestation annoncée et autorisée, un certain nombre d’excités s’en sont pris, avec le tombeau du soldat inconnu, à un symbole qui transcende l’Etat pour incarner la Nation.
En effet, la plus célèbre des sépultures anonymes rend hommage à tous ceux qui, dans le passé, le présent et l’avenir, ont risqué, risquent ou risqueront leur vie et ont versé ou verseront leur sang pour la défense de notre société.
Cette société est certes loin d’être parfaite et il est légitime de vouloir l’améliorer. Pour autant, notre collectivité nationale s’inscrit dans la petite minorité des pays où l’on peut contester sans être emprisonné, bénéficier de soins médicaux et d’un minimum social, aussi faible soit-il, alors que l’on meurt de faim partout sur la planète.
“Un malheur ne vient jamais seul”.
Si les casseurs se sont trompés d’endroit, leur erreur s’est accompagnée d’une autre, tout aussi navrante, lorsque plusieurs grands médias audiovisuels ont affirmé sans réflexion que les casseurs appartenaient à l’extrême-droite puisqu’ils arboraient un drapeau tricolore orné d’une Croix de Lorraine.
Faut-il rappeler que cet emblème fut choisi, en 1940, pour incarner ceux qui refusaient de déposer les armes ? Faut-il rappeler la pensée du général de Gaulle lorsqu’il accepta la proposition de Muselier d’adopter la Croix de Lorraine comme emblème ? “J’estimais qu’il fallait choisir un emblème que l’on pût opposer à la croix gammée.” Faut-il rappeler que Jean Moulin, Pierre Brossolette et tant d’autres ont servi sous cet emblème ? En cette veille du 10 décembre, au cours duquel nous allons célébrer le 70e anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’Homme au Palais de Chaillot, faut-il rappeler aux ignorants que ses trois contributeurs français, René Cassin, Henri Laugier et Pierre Mendès France, ont servi sous la bannière à Croix de Lorraine ?
L’ignorance, certes, n’est pas un crime, mais le manque de rigueur dans le traitement de l’information est une faute que nous nous devons de relever.
Général Robert Bresse
Président de la Fondation de la France Libre