Jacques Joubert des Ouches

Jacques Joubert des Ouches

Jacques Joubert des Ouches (DR).

Jacques Henri JOUBERT des OUCHES
Né le 2 mai 1920 à Meudon (92)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.529
“Disparaît dans la Manche” le 6 juin 1944 au large du Cotentin

Pilote de chasse au “345 Squadron ‘’Berry’’”
Compagnon de la Libération
“Mort pour la France” à l’âge de 24 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Jacques JOUBERT des OUCHES est étudiant à Paris lorsque la France entre en guerre en septembre 1939.

En février 1940, il décide de s’engager dans l’armée de l’Air. Candidat élève-pilote, il est dirigé vers la base aérienne de Tours puis envoyé à l’École de pilotage n°26 de Quimper où il débute son apprentissage.

Le 17 juin 1940, son école est présente sur le terrain de Morlaix regroupée avec l’École n°23 du Mans et des éléments de l’École n°27 de Vannes, lorsque le maréchal PÉTAIN prononce un discours radiophonique au cours duquel il annonce avoir demandé à l’envahisseur un armistice et l’arrêt des hostilités.

Jacques refusant la défaite de l’armée française, décide le lendemain de quitter la France et rejoindre la Grande-Bretagne pour continuer la lutte. À Douarnenez, il embarque le jour même, avec une cinquantaine d’élèves-pilotes, sur le bateau de pêche Le Trébouliste à destination de l’Angleterre.

À son arrivée, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE en s’engageant parmi les tout premiers volontaires dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).

Deux mois plus tard, volontaire pour faire partie d’un corps expéditionnaire, enregistré parmi le personnel du GMC1 (Groupe Mixte de Combat n°1), il embarque à Liverpool pour l’opération “Menace”, ayant pour objectif un débarquement à Dakar. Celui-ci ayant échoué, il se retrouve en octobre 1940 à Douala au Cameroun.

Jacques Joubert des Ouches (DR)

De retour en Angleterre en décembre 1940, Jacques débute le long parcours de la formation de pilote de chasse de la RAF (Royal Air Force). En février 1942, il obtient son brevet de pilote.

Après un stage de perfectionnement, il est affecté trois mois plus tard dans une unité opérationnelle au “87 Squadron”, puis au “232 Squadron” au sein duquel il participer le 18 août 1942 à l’Opération Jubilee du débarquement de Dieppe.

En novembre 1943, il est envoyé en Afrique du Nord, en qualité de moniteur, rejoindre la base aérienne de Meknès au Maroc. Affecté à l’École de chasse, il participe à la création de groupe de chasse Berry.

De retour en Angleterre en février 1944, le groupe de chasse Berry est codé par la RAF “345 Squadron” et s’installe en Ecosse avant de déménager en avril sur la côte sud de l’Angleterre dans le cadre des préparatifs du débarquement des troupes alliées sur les côtes françaises.

Le 6 juin 1944, le lieutenant JOUBERT des OUCHES est désigné pour participer à l’opération “Neptune” dans le cadre du débarquement en Normandie.

Il ne le sait pas… ce sera sa dernière mission.

SA DERNIERE MISSION

Mardi 6 juin 1944, le débarquement de forces alliées en Normandie a débuté.

Jacques Joubert des Ouches au “345 Squadron” (DR).

4h05 – Briefing. Le “345 Squadron ‘’Berry’’” va participer à l’opération “Neptune”. Sa mission a pour objectif d’assurer la protection de l’espace aérien au-dessus de la presqu’île du Cotentin, correspondant à la zone de débarquement des troupes américaines nommée “Utah Beach”, entre Carentan et Saint-Vaast-la-Hougue.

Jacques JOUBERT des OUCHES est désigné pour participer à la seconde mission de la matinée.

Il est 4h30 lorsque douze Spitfire du “345 Squadron” décollent du terrain de Shoreham pour la première mission de la journée. Trois sections de quatre avions se forment en vol, conduites par le commandant ACCART, elles prennent la direction de l’île de Wight, avant de procéder à la traversée de la Manche.

Alors que le jour se lève, le spectacle est grandiose face à cette mer recouverte de centaines de navires se dirigeant vers les côtes normandes. Arrivée sur zone, la situation est calme, aucun avion ennemi n’est aperçu.

Au bout de cinquante minutes, le “345 Squadron” retourne comme prévu vers l’Angleterre.

Il est 6h45 lorsque les Spitfire du groupe Berry sont de retour après 2h15 de vol.

Il est 8h45 lorsque douze Spitfire du “345 Squadron” décollent du terrain de Shoreham pour la seconde mission de la journée.

Jacques est aux commandes du “Spitfire Vb 2Y-U (W3834)”. Il est n°3 de la “Blue section”, avec lui son équipier le lieutenant BOUILLANE (Blue 4). La section est conduite par le capitaine PERDRIZET (Blue 1).

Trois sections de quatre avions se forment en vol conduites par le Squadron Leader commandant GUIZARD (Red 1).

6 juin 1944 au-dessus de La Manche (DR).

Après avoir effectué la traversée de la Manche, les Spitfire du “345 Squadron” débutent leur mission de couverture aérienne en survolant la presqu’île du Cotentin et la zone de débarquement. La situation est calme, aucun avion ennemi n’est aperçu.

Il est 9h55 lorsque Jacques, se trouvant dans le secteur de la Pointe de Barfleur, annonce à la radio avoir de sérieux problèmes avec son moteur.

Il va devoir quitter la formation et tenter de regagner l’Angleterre. Mais son moteur perd énormément de puissance et l’avion n’est plus qu’à 800 m d’altitude. Dans ses conditions la traversée de La Manche est impossible. Jacques n’a pas d’autre choix que de sauter en parachute. Il est au-dessus de l’île de Saint-Marcouf lorsque son équipier l’aperçoit ouvrir la verrière de son cockpit et commencer à se libérer de son harnais, au moment où les deux hommes se retrouvent à traverser une couche nuageuse.

Sortie de cette couche nuageuse, le lieutenant BOUILLANE a perdu de vue son chef de patrouille. Il entreprend aussitôt de large cercle à une faible altitude de 300 m, dans l’espoir de repérer son camarade. Il se trouve approximativement à 20 km à l’est de Saint-Vaast-la-Hougue et 20 km au nord de Grandcamp.

Après dix minutes, n’ayant pas assez de réserve de carburant, le lieutenant BOUILLANE doit prendre le chemin du retour et renoncer à poursuivre ses recherches.

Il est 10h55, lorsque dix Spitfire du “345 Squadron” se posent sur le terrain de Shoreham. À 11h05, c’est au tour du lieutenant Félix BOUILLANE de venir aligner son Spitfire auprès des autres. Le “Spitfire 2Y-U” est manquant, c’est celui de Jacques.

Le lieutenant Jacques JOUBERT des OUCHES sera officiellement déclaré « porté disparu ».

Il était âgé de 24 ans. Il totalisait 175 missions de guerre dont 61 offensives.

Son corps ne sera jamais retrouvé.

Estimation du lieu de la disparition à une huitaine de kilomètres au large de l’île de Saint-Marcouf.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Jacques Joubert des Ouches, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.

< Retour à la liste des 123