La campagne de France vue par la presse

La campagne de France vue par la presse

La campagne de France vue par la presse

Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent sur les plages de Normandie. Côté français, 177 Français du 1er bataillon de fusiliers marins commando touchent le sol national. Il est appuyé, sur mer, par 24 bâtiments des forces navales françaises et, dans les airs, par quatre groupes de chasse et quatre groupes de bombardement. Enfin, quatre sticks français du 4th Special Air Service sont parachutés, en précurseurs, sur la Bretagne, dans la nuit du 5 au 6 juin.

Pendant presque deux mois, les Allemands mènent une guerre d’usure très meurtrière contre les armées alliées, en s’appuyant sur le paysage bocager. La percée d’Avranches, à la fin de juillet, et la réduction de la poche de Falaise, un mois plus tard, clôturent la bataille de Normandie. Les troupes qui ont réussi à échapper à l’encerclement retraitent vers la Seine.

Au sud, une force franco-américaine débarque sur les plages de Provence, le 15 août 1944. Quatre jours plus tard, ordre est donné à la 19e armée allemande de se replier, seules deux divisions demeurant sur place pour tenir les ports de Toulon et de Marseille “jusqu’à la dernière cartouche”. Les deux villes tombent respectivement le 26 et le 28 août.

Dans le sud-ouest, trois groupements – le groupement Elster (25 500 hommes), le groupement Taglishbeck (11 000 hommes) et le groupement Wurzer (7 000 hommes) – sont formés pour tenter d’échapper à l’étau allié, le restant ayant la charge de tenir les poches de l’Atlantique. Le 12 septembre, les forces alliées font leur jonction à Nod-sur-Seine. Harcelée par les maquis, renforcés à partir du 4 septembre des parachutistes du 4th SAS, équipés de jeeps armées de mitrailleuses, la colonne Elster échoue à traverser la Loire et finit par se rendre le 14 septembre à Beaugency.

Du fait de l’allongement de leurs lignes, les Alliés doivent faire face à un défi logistique pour approvisionner les divisions engagées dans la poursuite de l’ennemi. Cette problématique ne sera résolue qu’au début de novembre, après la conquête de l’estuaire de l’Escaut, qui permet le libre emploi du port d’Anvers, libéré le 4 septembre. Profitant de cette situation, les Allemands parviennent à reconstituer leurs lignes, en s’appuyant sur les massifs montagneux des Ardennes et des Vosges, ainsi que sur la ligne Siegfried. Au terme de durs combats, Belfort, Mulhouse, Metz et Strasbourg sont libérées les 20, 21, 22 et 23 novembre.

En décembre, profitant du mauvais temps qui cloue au sol l’aviation alliée, les Allemands lancent une contre-offensive dans les Ardennes afin de reprendre le port d’Anvers. Une attaque secondaire est également menée au nord et au sud de Strasbourg. À la fin de janvier 1945, l’une et l’autre sont stoppées, et la poche de Colmar est réduite par les troupes franco-américaines au début de février.

Les documents

Paru en anglais à partir du 1er avril 1942, Free France est “un bulletin bimensuel publié par le service de presse et d’information français libre” (“a fortnightly bulletin published by the Free French press and information service”), à New York.

Dans son numéro du 1er juillet 1944 (volume 6, numéro 1), les différents articles et communiqués rendent compte de la participation française au D-Day et de la visite du général de Gaulle à Bayeux, première sous-préfecture libérée, le 14 juin.

Coll. Fondation de la France Libre

Le numéro du 15 juillet (volume 6, numéro 2) prolonge la mise en valeur du rôle des Français dans les combats de Normandie. Plusieurs textes mettent l’accent sur l’action des Forces françaises de l’intérieur et sur l’attitude de la population civile.

Coll. Fondation de la France Libre

Le 15 août (volume 6, numéro 4), Free France élargit son point de vue à l’ensemble des actions menées par les résistants sur le territoire national afin de gêner l’occupant, et aux représailles exercées à leur encontre par ce dernier.

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Si une bonne part du numéro double de septembre (volume 6, numéros 5 et 6) est consacré à la libération de Paris, le 25 août, d’autres articles mettent en lumière le parcours de la 2e DB depuis son débarquement à Saint-Martin-de-Varreville, le 1er août, l’action des parachutistes du SAS et des FFI en Bretagne, mais aussi le débarquement de l’armée B française et de la 7e armée américaine sur les plages de Provence.

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Dans le numéro du 1er octobre (volume 6, numéro 7), les articles décrivent la rapide libération du territoire français par les troupes débarquées en Normandie et en Provence. Une particulière attention est accordée au rôle des FFI dans ces combats. Le bulletin propose également un retour en arrière sur la libération de Paris.

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Le numéro du 15 octobre (volume 6, numéro 8) évoque les combats dans le nord-est de la France et contre les poches allemandes sur la côte atlantique et dans les Alpes.

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S’il se focalise sur la bataille des Vosges, le numéro du 1er novembre (volume 6, numéro 9) revient également sur les combats victorieux de l’armée du général de Lattre de Tassigny en Provence et dans la vallée du Rhône.

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Le numéro du 15 novembre (volume 6, numéro 10) revient également sur le piétinement allié dans la bataille des Vosges. Le rôle des FFI dans ces combats est spécifiquement mis en valeur, de même que dans la lutte contre les poches de l’Atlantique. Un communiqué signale la nomination du général Edgard de Larminat – prénommé par erreur Édouard – à la tête de ce front secondaire.

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Dans le numéro du 1er décembre (volume 6, numéro 11), les différents articles rendent compte, au jour le jour, des combats des armées alliées dans la bataille des Vosges dans la première quinzaine de novembre. Dans une deuxième partie, il est fait un état de la situation dans les poches de l’Atlantique.

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Le numéro du 15 décembre (volume 6, numéro 12) peut enfin annoncer des avancées significatives sur le front nord-est, avec la libération de Belfort, de Mulhouse, de Metz et de Strasbourg. À l’inverse, la “bataille des ports” est toujours marquée par l’absence d’offensives, faute de réels moyens, et des infiltrations allemandes contre les lignes alliées.

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Le numéro du 1er janvier 1945 (volume 7, numéro 1) s’attache aux ultimes avancées de décembre 1944 dans la bataille d’Alsace. Il évoque également l’engagement passé des FFI dans la bataille de Lorraine et dans la “bataille des ports”.

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Un mois plus tard (volume 7, numéro 3), la contre-offensive allemande de Von Rundstedt dans les Ardennes et en Alsace. De leur côté, les reportages du front témoignent d’événements survenus durant l’offensive alliée de novembre et décembre 1944.

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Le 15 février (volume 7, numéro 4), les divers articles reproduits dans Free France témoignent de l’échec de l’opération Nordwind, face à la pugnacité des forces françaises chargées de la défense de Strasbourg, et des débuts de l’offensive franco-américaine contre la poche de Colmar, dans la deuxième quinzaine de janvier. En regard, la situation sur le front de l’ouest n’évolue guère, hormis l’annonce de l’évacuation de 25 000 civils de Saint-Nazaire.

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C’est seulement dans le numéro du 1er mars (volume 7, numéro 5) que sont publiés les articles de la première quinzaine de février, annonçant la réduction de la poche de Colmar. Seul un article du correspondant Pierre Jarry, publié fin décembre 1944, évoque les unités ex-FFI sur le front des Alpes.

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Avec la fin de la campagne d’Alsace, le numéro du 15 mars (volume 7, numéro 6) propose quelques articles rétrospectifs sur la bataille passée. Sont également évoqués : l’engagement du régiment Normandie-Niemen avec l’armée Rouge en Prusse-Orientale et celui des groupes Cigognes et Tunisie avec les forces britanniques dans le nord de l’Allemagne. Enfin, un article traite de la situation dans la poche de Royan et de la pointe de Grave.

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