Le ralliement du Gabon à la France Libre
Après les Trois Glorieuses, le Gabon, toujours dépendant de Vichy, constitue une enclave au cœur de l’Afrique française libre. Dès septembre, deux colonnes parties du Cameroun et du Congo progressent lentement dans la forêt équatoriale, prenant Mitzic, Mayumba et Sindara, mais piétinent devant Lambaréné, qui ne tombe que le 5 novembre.
À la tête de l’opération, Leclerc organise une attaque contre Libreville par la mer. Transporté sur des canots remorqués depuis Douala, le groupement Kœnig débarque à la pointe de la Mondah le 8 novembre. Au large, le sous-marin vichyste Poncelet, touché par le HMS Milford, se saborde. Le lendemain, appuyé par des Lysanders, Kœnig prend l’aérodrome, tandis que les bâtiments des FNFL pénètrent dans l’estuaire. Après un échange de canonnade, un incendie se déclare à bord du Bougainville, aviso vichyste, touché au but par le Savorgnan de Brazza. Les troupes de Libreville se rendent dans la soirée. Le 12, Port-Gentil tombe, mettant fin à un combat fratricide.
[PLAN] Répartition des Forces françaises libres le long du N’Gounie, lors de la marche sur Lambaréné, à la fin d’octobre 1940, pendant la campagne du Gabon. “Cie” désigne une compagnie, “Son” une section, “S. Off.” un sous-officier, “G.C.” un groupe de combat, “G.M.” un groupe mobile, “F.V.” des fusiliers voltigeurs (élément mobile d’un groupe de combat). Enfin, “Son de Comdt” et “Son de Cdt” signifient “section de commandement”.
[PHOTO] Colonne des Forces françaises libres lors de la campagne du Gabon. au premier plan, on aperçoit trois des douze chars Hotchkiss H 39 de la 1re compagnie autonome de chars de combat de la France Libre. Ces chars sont un vestige de la campagne de Norvège ; ils ont participé à l’opération Menace contre Dakar, en septembre, avant d’être débarqués, à Douala, au Cameroun, le 8 octobre.
[TÉMOIGNAGE] Maurice Jourdan, « Port-Gentil (Gabon) tombe pour la 1re fois », Revue de la France Libre, n° 185, mars-avril 1970.
[TÉMOIGNAGE] général Roger Gardet, « Le ralliement d’Oyem (Gabon) », Revue de la France Libre, n° 227, 2etrimestre 1979.