Odette Vedel
Arrêtée à son domicile à Agen (Lot-et-Garonne) dans la nuit du 6 au 7 mai 1943 par la Gestapo de Toulouse lancée à la recherche de son mari Gaston Vedel.
Transférée à Toulouse aussitôt (prison de la Gestapo, rue des Fleurs, annexe du Palais de Justice de Toulouse), interrogée sans arrêt sur son mari, et menacée d’être fusillée si elle ne parle pas, elle maintient ses dénégations et son ignorance de ses activités.
Transférée en juin 1943 à la prison de Fresnes à Paris, (mêmes interrogatoires, mêmes dénégations).
Déportée en Allemagne, en février 1944 au camp de Ravensbrück d’abord, elle s’épuise dans une usine de masques à gaz, est ensuite affectée à Hanovre et, pour finir, au camp de Bergen-Belsen.
L’armée anglaise libère le camp de Bergen-Belsen mais refuse de rapatrier immédiatement les déportées faisant partie du groupe des contagieuses (typhus et dysentrie).
Rapatriée du camp de Dora 18 jours avant, Gaston Vedel apprend par une jeune déportée de passage à l’hôtel Lutétia, où est sa femme, dans quel état elle se trouve, elle ajoute : “Si vous voulez la revoir vivante, dépêchez-vous. Il est peut-être déjà trop tard.”
Alors le groupe de Résistance de Paris, dont son mari est responsable (Brutus – Réseau Vidal) disposant de contacts précieux à la Préfecture de Police de Paris met sur pied un commando de quatre personnes et une voiture en bon état de marche et établit des papiers (tous faux) pour traverser l’Allemagne à la recherche de la déportée Odette Vedel.
Cette opération désespérée réussit parfaitement, arrive à Bergen-Belsen, obtient des Anglais qu’on laisse partir madame Odette Vedel que l’on ramène à Paris cinq jours après, encore vivante ! (26 kg, typhus et dysenterie) on la soigne, et la vie commune du ménage reprend comme avant.
Madame Vedel était :
Officier de la Légion d’honneur, croix de guerre avec palme, médaillée de la Résistance.
Durant vingt-six ans trésorière de l’AFL du Tarn, elle avait la sympathie générale.
Ses obsèques ont été l’occasion d’une belle manifestation des Résistants et Déportés du Tarn, avec beaucoup de monde, de nombreux drapeaux et quantité de fleurs.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 267, 3e trimestre 1989.