Le commando Kieffer débarque à Ouistreham

Le commando Kieffer débarque à Ouistreham

Le commando Kieffer débarque à Ouistreham

6 juin 1944

1_1_4_4_c_image_2Engagé dans l’armée de terre le 2 septembre 1939, à 40 ans, le quartier-maître Philippe Kieffer se rallie au général de Gaulle dès le 19 juin 1940 et s’engage dans les FNFL le 1er juillet. En mars 1941, il obtient de l’amiral Muselier l’autorisation de constituer un groupe de commandos, sur le modèle des petits groupes britanniques opérant en Norvège. Deux mois plus tard, il met sur pied un petit groupe d’une vingtaine de volontaires, qui suit des stages d’entraînement dans les bases anglaises de Camberley et Skegness avant de prendre le nom de 1ère Compagnie de fusiliers marins commandos. Dotés d’un béret vert et du badge “Commando français”, les hommes de Kieffer sont affectés au Commando interallié n°10.

En 1942 et 1943, la compagnie Kieffer effectue diverses misions sur les côtes françaises et hollandaises* et, désormais forte de 200 hommes, devient le Bataillon de fusiliers marins commandos. Les raids se poursuivent jusqu’en mars 1944, date à laquelle les Français sont intégrés au Commando n° 4 du lieutenant-colonel Dawson, chargé de préparer le débarquement en Normandie. Au début de mai, Dawson se vit fixer pour mission de prendre Ouistreham, après avoir débarqué sur la plage voisine de Colleville-Montgomery.

Kieffer et 176 de ses hommes seront ainsi parmi les premières troupes alliées à prendre contact avec la terre française, à l’aube du 6 juin 1944. “Vous allez nous montrer ce que vous savez faire”, leur avait dit le brigadier général lord Lovat, commandant la 1ère brigade SAS, quelques jours plus tôt. Il ne devait pas être déçu. Après un débarquement mouvementé et meurtrier, l’assaut contre les positions ennemies commença peu après 8 heures. Les combats durèrent jusqu’à la fin de la matinée. Le “4 Commando” s’empara de Riva-Bella et Ouistreham avant de faire sa jonction avec la 6e division aéroportée, qui tenait Bénouville. Dans la soirée, Kieffer et ses hommes entrèrent dans le Plain-Amfreville, d’où ils continuèrent à tirer sur les positions ennemies.

Le bilan de cette première journée était lourd pour les Français: 21 tués, 93 blessés – dont le commandant Kieffer, qui avait reçu un éclat à la cuisse, mais ne sera évacué que le 10 juin. Le lendemain, les Français en état de combattre se trouvaient à 14 kilomètres à l’intérieur des terres, après avoir atteint tous leurs objectifs.

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* Destinées à tester les défenses côtières de l’ennemi, ces missions permettront de recueillir des renseignements capitaux.