Le témoignage d’un soldat français

Le témoignage d’un soldat français

L’auteur

Engagé en 1934, Aimé Teisseire (1914-2008) est affecté au 6e régiment d’infanterie coloniale mixte sénégalais en avril 1940. Pendant la bataille de France, son action durant les combats des Ardennes, en mai, lui vaut d’être nommé sergent-chef à titre exceptionnel le 1er juin. Blessé le 20 juin, il est fait prisonnier et hospitalisé à Nancy. Le 15 août, il s’évade et rejoint l’armée d’armistice à Fréjus, d’où il tente en vain de rejoindre la France Libre. Muté au Dahomey (actuel Bénin), il rejoint le Nigeria britannique en décembre 1941 et fait partie du régiment de marche du Tchad, au sein de la 2e division blindée (2e DB). Blessé aux abords de Paris le 24 août 1944, il est évacué mais s’évade de l’hôpital pour retrouver son unité. Promu sous-lieutenant le 25 septembre, il est de nouveau blessé et refuse à nouveau sa convalescence pour participer à la fin de la campagne d’Alsace, puis à celle d’Allemagne. Il est Compagnon de la Libération.

Le contexte

En mai et juin 1940, le sergent Teisseire participe avec son unité aux combats des Ardennes. Le 20 juin, il est blessé de trois balles en Meurthe-et-Moselle. Il est fait prisonnier deux jours plus tard.

Le document

Ce récit est extrait du témoignage rédigé le 14 avril 2002 par Aimé Teisseire dans le cadre de l’enquête nationale sur les anciens FFL menée par un organisme de recherche commun au CNRS et à l’université Paul Valéry de Montpellier.

Extrait de témoignage

Les FFL ont souvent tendance à occulter les combats de juin 1940. Il est vrai que des unités se sont débandées. Mais d’autres ont magnifiquement combattu. Lors de la retraite, je m’étais promis, si je n’étais pas tué ou blessé, de rejoindre n’importe quel régiment ou unité se battant encore si le mien déposait les armes. Ceci n’a pas été le cas; mon régiment, le 6e Régiment d’Infanterie Coloniale Mixte Sénégalais, s’est comporté héroïquement jusqu’à l’ordre de reddition générale du groupement Dubuisson parvenu vers minuit dans la nuit du 21 au 22 juin. Le soir du 20, il avait perdu approximativement 51 officiers et 2400 sous-officiers et hommes de troupe tués, blessés ou disparus. Tout le corps d’armée colonial s’est très bien comporté.

Pour aller plus loin

Aimé Teisseire, Un Compagnon de la Libération raconte. Guerre 1939-1945, guerre d’Indochine, à compte d’auteur, 1994
Une notice biographique est disponible sur le site de l’Ordre de la Libération : www.ordredelaliberation.fr

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