À propos d’une embuscade, le 24 septembre 1944

À propos d’une embuscade, le 24 septembre 1944

À propos d’une embuscade, le 24 septembre 1944

Ayant obtenu des renseignements intéressants, le capitaine Fournier décide de tendre une embuscade sur la route Pornic-Paimbœuf. Il arrive avec trois S.A.S., Punyach, Kraft et Poli, escorté d’un gendarme à bicyclette qui leur donne des renseignements. Ils marchent tranquillement sur la route lorsque tout à coup des rafales de mitrailleuse les reçoivent.

Deux compagnies allemandes sont déjà installées en embuscade et arrosent copieusement la route. Nos quatre S.A.S. et le gendarme sont en un clin d’œil couchés dans le fossé. Kraft qui a le F.M. est à gauche de la route, tandis que Fournier qui a les chargeurs et les autres sont à droite. Tant bien que mal nos parachutistes parviennent à décrocher tandis que Kraft tire quelques rafales du seul chargeur qu’il possédait. Kraft, cependant, perdu, cherche à retrouver ses camarades. Il tombe brusquement sur trois Allemands qui l’emmènent prisonnier. Mais au même instant une mitrailleuse allemande, par erreur sans doute, tire sur eux. Les trois Allemands se couchent tandis que notre S.A.S. reste debout. Il en profite pour sortir son colt qu’il avait encore sur lui et tue ses trois escorteurs. Puis, rampant en direction de la mitrailleuse qui est accrochée aux tirs du groupe parachutiste, il tue au colt les trois servants et s’installe à la mitrailleuse. Pendant deux heures et demie, Kraft arrose les Allemands jusqu’à épuisement de munitions, permettant ainsi au groupe S.A.S. un décrochage sans encombre. Sans munition, il décide de rejoindre le P.C. du capitaine Fournier. Chemin faisant, il découvre deux Allemands au bord d’un ruisseau en train de se baigner. Il règle leur compte en leur envoyant la dernière grenade qui lui reste.

Les S.A.S. ont finalement terminé l’embuscade sans trop de casse. Punyach est tué, le capitaine Fournier blessé et la troupe en est quitte pour la peur d’un massacre qui s’avérait probable.

Extrait de la Revue de la France Libre, n° 59, juin 1953.