Marcel Fabert

Marcel Fabert

Marcel Fabert (DR).

Marcel Julien FABERT
Né le 7 mai 1925 à Méxy (54)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 41.270
“Trouve la mort au Pays-Bas” le 10 avril 1945 près d’Assen

Chasseur parachutiste au “3e SAS” (Special Air Service)
“Mort pour la France” à l’âge de 19 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Marcel FABERT est âgé de 14 ans lorsque la France entre en guerre en septembre 1939. Il est apprenti mécanicien-ajusteur à Longwy au moment où les troupes allemandes envahissent le nord du pays en mai 1940, l’obligeant à partir vers le sud en exode avec sa famille.

Marcel est réfugié à Saint-Etienne lorsque la France signe l’Armistice avec l’Allemagne le 22 juin 1940.

En 1941, il part avec ses parents en Algérie. Après le débarquement, en novembre 1942, des troupes alliées en Afrique du Nord, Marcel s’engage dans l’armée française et rejoint la base aérienne de Blida en mars 1943.

Au mois de juin, il décide de rejoindre la Tunisie pour s’engager dans les Forces Françaises Libres à Kairouan. Candidat parachutiste, il est envoyé à Rouïba, en Algérie, et incorporé au “3e BIA” (3e bataillon de l’infanterie de l’air) sous les ordres du commandant O’COTTEREAU.

Le “3e BIA” arrive en Angleterre en novembre. En janvier 1944, le 3e BIA est intégré dans le dispositif de l’armée britannique et devient le “3e SAS Battalion” (3e SAS). Les hommes sont envoyés au camp d’Auchinleck, installé au milieu des montagnes écossaises pour suivre une formation de commando très poussée. Au cours du mois, Marcel part faire un stage à Ringway, où il obtient son brevet de parachutiste. En mars, le “3e SAS” est déclaré “opérationnel”.

Au début de juin, en tenant compte de l’expérience des “anciens” ayant combattu en Libye, il est décidé la formation d’un “Squadron Jeeps” au sein du “3e SAS”. L’unité est dotée de « Jeeps » sur lesquelles sont installées des mitrailleuses.

Jeep du “peloton Valayer” à Chateaurenard en août 1944 (DR).

Après de débarquement des Alliés en Normandie, débuté le 6 juin 1944, il est prévu, dans le cadre des opérations de libération de la France, que le “3e SAS” soit dispersé en petits groupes à travers la France depuis la Vendée jusqu’au Doubs. Les hommes seront parachutés derrière les lignes ennemies et réaliseront des sabotages et des embuscades afin d’harceler les troupes allemandes. Ils seront également chargés d’organiser la résistance, d’armer et d’instruire les maquisards. Concernant le “Squadron Jeeps”, il sera transporté par voie maritime vers les plages normandes.

En août 1944, dans le cadre de la mission “Newton”, Marcel débarque en Normandie, à Courcelles-sur-mer. Affecté au “Squadron jeeps”, il va faire équipage avec ses camarades Ibrahim AZEM et Marc LOI ; leur jeep fait partie du peloton du sous-lieutenant VALAYER, qui en comporte deux autres.

Plan de l’opération AMHERST (DR).

Après avoir rejoint La Loire, le “peloton VALAYER” est provisoirement affecté à une unité de reconnaissance de l’armée américaine dans le secteur de Troyes, avec laquelle il va remonter vers l’Est jusqu’à Toul, en Meurthe-et-Moselle. En février 1945, leurs missions terminées, le “3e SAS” et le “4e SAS” sont rapatriés en Grande-Bretagne.

En mars 1945, les Alliés, qui progressent en Europe, s’apprêtent à libérer les Pays-Bas. Pour éviter des bombardements massifs, il est privilégié une opération aéroportée de grande envergure au nord du pays combinée avec une opération terrestre venant du sud. Ce sera l’objectif de l’opération “AMHERST”. Les “3e SAS” et “4e SAS” sont désignés pour y participer. L’objectif de leur mission sera d’harceler les unités ennemies, de monter des embuscades et de s’emparer de quelques points de communication stratégiques afin de faciliter la progression de la 1re armée canadienne à travers la province de Drenthe.

Marcel ne le sait pas… il vit ses derniers jours de liberté.

SA DERNIERE MISSION

Samedi 7 avril 1945, au début de la nuit, les 705 parachutistes des 3e et 4e SAS vont être parachutés à très basse altitude au-dessus des Pays-Bas sur un axe entre Hoogeveen et Groningen, repartis sur vingt zones de parachutage.

Marcel FABERT est affecté au “1er Squadron” du “3e SAS” sous les ordres du capitaine Charles PICARD. Le Squadron comporte sept “Sticks” (groupes) composés chacun de 15 hommes. Marcel fait partie du “Stick 43” sous les ordres du lieutenant Louis de SABLET. Avec lui, le sergent Gilbert ZANOTI, les caporaux-chef Pierre DUMONT et Fernand VIVES, les caporaux Raymond HAUSER, radio, et Jean-Pierre SALVATORI, les chasseurs parachutistes Jean-Marie BATTESTI, Henri COURCIER, radio, Robert DESPLANCHES, Jean MUNSCH, Eugène PÉRÈS, Jacques SARANO et Maurice de WEERDT. Une fois largués dans le secteur de Norgervaart, ils auront pour mission de rejoindre l’aérodrome d’Eelde, situé à 10 km au sud de la ville de Groningue, et de détruire des rampes de lancement de bombes volantes V1.

Parachutage du “3e SAS” (DR).

Les conditions météo ne sont pas bonnes. Le “Stick 43” se retrouve largué bien plus au sud que l’endroit prévu et atterrit dans un secteur couvert de canaux à proximité du village de Bovensmilde.

Les hommes, trop dispersés, n’arrivent pas à se regrouper comme prévu. Les containers contenant les armes et les postes radio sont introuvables. Dès l’aube, les Allemands sont en alerte générale et déjà les premiers accrochages ont lieu. Des combats sont livrés un peu partout, chacun se bat comme il le peut, au mieux de ses moyens.

Au soir du dimanche 8 avril, le “Stick 43” compte des premières pertes : Louis de SABLET D’ESTIERES meurt noyé dans un canal, il avait 24 ans ; Jean-Marie BATTESTI et Marcel FABERT sont faits prisonniers.

Le chasseur parachutiste de 1ère Classe Marcel FABERT est déclaré “porté disparu”, fait prisonnier le 8 avril 1945. Il sera reconnu décédé en date du 10 avril 1945, présumé exécuté. Il était âgé de 19 ans.

Estimation du lieu de sa disparition dans le secteur de Bovensmilde au Pays-Bas.

Après l’implantation de la Stèle du Tréport, la découverte en 2022 d’un document d’archives du Service historique de la Défense à Vincennes, provenant du fonds Germaine L’Herbier-Montagnon, indique que les investigations qu’elle a pu mener en 1946 ont permis l’exhumation du corps de la tombe n°55, parcelle E, rangée J du cimetière d’Assen, identifié initialement sous le nom du parachutiste “Jean BOUARD”, ce dernier prisonnier et libéré après la guerre ne pouvait être décédé. L’ouverture du cercueil à parmi d’identification du corps de Marcel FABERT que l’on croyait “disparu”.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Marcel Fabert, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.

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