Paul Borrossi

Paul Borrossi

Paul Borrossi (DR).

Paul Marie Nonce BORROSSI
Né le 22 novembre à Penhars (29)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.018
“Disparaît en mer Celtique” le 29 février 1944 au large de la Bretagne

Pilote au “340 Squadron ‘’Île-de-France’’”
“Mort pour la France” à l’âge de 23 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Paul BORROSSI, passionné d’aviation, s’inscrit dès l’âge de 17 ans au cours de l’aviation populaire à l’Ecole Jules Ferry de Quimper.

Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, Paul décide de s’engager dans l’Armée de l’Air. Il est dirigé vers l’Ecole de pilotage de Caen, puis en janvier 1941 au Mans à l’Ecole Elémentaire de Pilotage n° 23.

Face à l’avancée fulgurante des troupes allemandes au nord de la France, l’école reçoit l’ordre le 1er juin 1940 de se replier en Bretagne sur le terrain d’aviation de Ploujean-Morlaix.

Au lendemain du discours radiophonique prononcé le 17 juin par le maréchal PÉTAIN demandant l’arrêt des hostilités, Paul, refusant la défaite de l’armée française, décide de quitter la France et rejoindre la Grande-Bretagne pour continuer le combat.

A Douarnenez, il embarque le jour même, avec une cinquantaine d’élèves-pilotes, sur le bateau de pêche Le Trébouliste à destination de l’Angleterre.

A son arrivée, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE en s’engageant parmi les tout premiers volontaires dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).

Après avoir suivi le long parcours de la formation de pilote de chasse de la RAF (Royal Air Force), Paul BORROSSI obtient son brevet de pilote.

Paul BORROSSI devant le “Spitfire GW-D” (DR).

Après un stage de perfectionnement, il est affecté en décembre 1941 dans une unité opérationnelle au “66 Squadron”, équipé d’avion de chasse “Spitfire Mk V”, installé à Portreath à l’extrême sud-ouest de la Cornouailles. En août 1942, Paul participe à l’Opération Jubilee du débarquement de Dieppe.

En mars1943, Paul est muté au “340 Free French Squadron Île de France” basé près d’Edimbourg en Ecosse. En novembre 1943, le “340 Squadron” déménage au sud de l’Angleterre pour s’installer à la base RAF de Perranporth à la pointe sud-ouest de la Cornouailles. Paul va participer désormais à de nombreuses missions d’escorte de bombardiers et missions de surveillance aérienne et maritime au-dessus de la Manche et de la mer Celtique.

Le 29 février 1944, Paul BORROSSI va participer à sa 40ème mission.

Il ne le sait pas… ce sera la dernière.

SA DERNIERE MISSION

Mardi 29 février 1944, le “340 Squadron” doit effectuer une patrouille de surveillance aérienne et maritime au-dessus de la mer Celtique dans le secteur de l’île d’Ouessant.

Pour sa quarantième mission, le lieutenant Paul BORROSSI est désigné pour conduire la patrouille qui sera composée de six avions qui seront pilotés par Denys BOUDARD son équipier, Michel BUTEL et Jean HOMOLLE, Antoine OSMANVILLE et Michel SANLYS.

Il est 08h00 lorsque les six “Spitfire” décollent du terrain de Perranporth. Le soleil fait à peine son apparition au-dessus des collines annonçant une belle journée.

“Spitfire” en formation (DR).

Paul BORROSSI est aux commandes de son “Spitfire Mk IX (MJ853) GW-D”. La patrouille survole “Lands-End” à l’extrême pointe du sud-ouest de l’Angleterre avant de piquer vers la mer pour voler au ras des vagues.

Au bout de 15 minutes de vol, Michel BUTEL et Michel SANLYS rencontrent des problèmes mécaniques et doivent retourner à Perranporth.

Les quatre pilotes restants survolent la mer durant près de 50 minutes à très basse altitude, leurs yeux se fatiguent de ce spectacle dont rien ne vient troubler la monotonie. Chacun scrute l’horizon mais ne voit rien paraître.

Jean HOMOLLE s’approche de Paul qu’il aperçoit détendu, il échange un sourire. Jean a l’impression qu’il vole très bas, il sait que l’eau trompe facilement et qu’il est difficile d’apprécier exactement son altitude lorsque l’on doit voler juste au-dessus du niveau de la mer. Il préfère s’écarter de lui pour voler légèrement plus haut. Chacun continue à surveiller le ciel et la mer.

Il est désormais temps de faire demi-tour. Paul donne le cap de retour aux 052 degrés.

Quelque instant plus tard Denys BOUDARD son équipier aperçoit l’avion de Paul perdre de l’altitude, il vole plus bas qu’il ne l’a encore fait. Jean HOMOLLE se rapproche de lui à une vingtaine de mètres et l’aperçoit se pencher en avant, pour regarder son compas gyroscopique, il se redresse puis il disparaît à nouveau dans la carlingue pour régler son compas. Il ne voit plus son visage, seul le haut de son casque est visible.

Il est 8h57 lorsque tout à coup son appareil heurte violemment la surface de la mer, explose sous l’impact, des débris jaillissent, l’empennage reste apparent quelques secondes, puis disparait lentement.

Aussitôt ses équipiers tournent autour de la zone durant une dizaine de minutes dans l’espoir de voir apparaitre leur camarade… mais en vain. Seul un morceau jaune de la ceinture de sauvetage est aperçu au milieu de quelques débris de l’avion flottant au milieu d’une tache d’huile sur la surface de la mer.

Jean HOMOLLE est rapidement monté à mille mètres d’altitude pour transmettre par radio sa position et demander l’envoi d’une vedette rapide ou d’un hydravion de “l’Air-Sea Rescue Service” à sa recherche.

Mais au fond d’eux, ses équipiers savent qu’il n’y a plus rien à espérer. De retour à Perranporth, il est 9h50 quand ils se posent.

Le lieutenant Paul BORROSSI sera officiellement déclaré “disparu en mer”.

Il était âgé de 23 ans. Son corps ne sera jamais retrouvé.

Estimation du lieu de la disparition à 200 km au sud-ouest de Land’s End.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Paul Borrossi, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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