Raymond Taconet

Raymond Taconet

Raymond Taconet (DR).

Raymond André Joseph TACONET
Né le 15 février 1919 à Paris

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.634
“Disparaît dans la Manche” le 5 septembre 1942 au large du Tréport

Pilote au groupe de chasse “GC2 Île de France”
“Mort pour la France” à l’âge de 23 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Raymond TACONET, passionné d’aviation, obtient son brevet de pilote de tourisme du 1er degré à l’âge de 20 ans.

Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, il décide d’arrêter ses études et s’engage dans l’armée de l’air. Candidat élève-pilote, il est envoyé à l’École élémentaire de pilotage de Tarbes, puis en mars 1940 à l’Ecole de Pilotage n°38 de Dax.

Après l’allocution radiophonique du maréchal PÉTAIN du 17 juin 1940 annonçant aux Français avoir demandé à l’ennemi l’arrêt des hostilités, Raymond, refusant la défaite de l’armée française, décide de quitter la France et rejoindre la Grande-Bretagne afin de continuer la lutte.

Il quitte Dax avec deux camarades, Henri de MOLÈNES et Christian DEMAS, en pleine nuit pour rejoindre le 23 juin au matin le port de Saint-Jean-de-Luz. Avec la complicité de soldats polonais, il réussit à monter à bord du paquebot britannique Ettrick, venu participer à l‘évacuation des troupes tchèques et polonaises. Il débarque en Angleterre le 28 juin.

À Londres, Raymond fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE en s’engageant dans les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL).

Raymond TACONET au “340 Squadron” (DR).

Après avoir suivi le cycle des écoles de formation de la RAF (Royal Air Force), il est breveté pilote en octobre 1941. Sélectionné pour “la chasse”, il entre en école d’entraînement opérationnel. À sa sortie en novembre, il est affecté au “340 Squadron”, groupe de chasse “CG2 Île de France”, composé uniquement de pilotes et mécaniciens français, en cours de création sur la base RAF de Turnhouse en Écosse.

Le Groupe devenu opérationnel, le “340 Squadron Île de France” s’installe au sud de l’Angleterre en avril 1942 où il va pouvoir participer à des missions offensives au-dessus des territoires occupés.

Raymond se distingue tout particulièrement en étant reconnu comme un excellent équipier.

Le 19 août 1942, le “340 Squadron” participe à l’”Opération Jubilee” du débarquement sur Dieppe. Durant cette journée, Raymond effectue deux missions de protection des troupes de débarquement.

Le 5 septembre 1942, il va participer à une importante opération de bombardement.

Il ne le sait pas… ce sera sa dernière mission.

SA DERNIERE MISSION

Samedi 5 septembre 1942, le “340 Squadron” va participer à une importante opération de bombardement, “Circus 214”, menée par 36 bombardiers qui auront pour objectif la destruction des installations ferroviaires de Rouen.

08h00, “Briefing”. Le “340” aura pour tâche d’effectuer une diversion afin d’attirer la chasse allemande dans le secteur d’Abbeville. Il sera accompagné du “122 Squadron”, formant ensemble la Wing de Hornchurch.

Il est 9h30 lorsque douze Spitfire du “340” décollent de la base RAF de Hornchurch, conduits par le Squadron Leader Bernard DUPÉRIER. Les conditions météorologiques sont très bonnes.

Spitfire (DR).

Le sergent-chef Raymond TACONET est aux commandes du “Spitfire Vb (BM400) GW-R”. Il appartient à la “Blue section”, conduite par le lieutenant Jacques SCHLOESING (Blue 1), dont il est l’équipier (Blue2). Avec eux, le sous-lieutenant Michel BOUDIER (Blue3) et le sergent-chef Joe DAVIBROAK (Blue4).

La traversée de la Manche ne se passe pas comme prévu, les deux “Wing” qui devaient les rejoindre ne sont pas au rendez-vous. Malgré cela, le “340” et le “122 Squadron” commencent à sillonner comme prévu le secteur entre Cayeux-sur-mer et Le Tréport à une altitude de 7500 m. Les minutes passent sans qu’aucun avion ennemi ne soit aperçu.

Alors que la mission est sur le point de se terminer, le “340” est menacé par une cinquantaine de “Focke-Wulf Fw190” appartenant à l’escadre de chasse de la JG26 (Jagdgeschwader n°26). En infériorité numérique, le Squadron Leader DUPÉRIER (Red 1) donne l’ordre de quitter les lieux et prendre aussitôt le chemin du retour.

Le capitaine de LABOUCHÈRE, leader de la “Yellow section” annonce qu’il va vers la droite où il lui semble avoir distingué quelque chose.

C’est à cet instant que les cinquante “Fw190” s’abattent sur eux. Il est environ 10h30 lorsque débute un violent combat aérien au-dessus de la Manche. DUPÉRIER avec les deux sections qui lui reste fonce à son secours. Le “122 Squadron” est absent et le “340” se retrouve seul.

“Messerschmitt” contre “Spitfire” (DR).

Le sous-lieutenant BOUDIER (Blue 3) réussit à abattre deux “Fw190” dans le secteur de Cayeux-sur-mer.

Cependant les évènements prennent une tournure dramatique.

Le sergent Bernard THIBAUD (Yellow 2) ne pouvant résister aux tirs de ses assaillants, tombe près de Mers-les-Bains. On aperçoit l’adjudant Victor DUBOURGEL (Yellow 4) en difficulté pris à partie par les tirs de “Fw190”, être abattu et tomber en mer. François de LABOUCHÈRE (Yellow 1) poursuivit par des “Fw190” est abattu au-dessus de la mer. Raymond (Blue 2) en tentant de porter assistance à des camarades d’une autre section, se retrouvant isolé, est lui aussi abattu.

Le “122 Squadron” arrive enfin et entre dans la bataille, en changeant l’équilibre des forces, les “Fw190” disparaissent.

De retour en Angleterre, il est 11h15 lorsque se posent à Hornchurch les huit “Spitfire” restants du Groupe “Île de France”.

Bernard THIBAUD, Victor DUBOURGEL, François de LABOUCHÈRE et Raymond TACONET seront officiellement déclarés “porté disparu”.

Cette mission restera la plus meurtrière de toutes celles que connaitra le groupe de chasse “Île de France”.

Le sergent-chef Raymond TACONET était âgé de 23 ans. Il totalisait 85 heures de vol en opérations et 31 sorties offensives en territoires occupés.

Son corps n’a jamais été retrouvé.

Estimation du lieu de sa disparition au large du Tréport (76).

Pour en savoir davantage sur le parcours de Raymond Taconet, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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